Drépanocytose


Rédigé par Charline D. et publié le 4 mars 2022

Drépanocytose, globules rouges

La drépanocytose est une maladie d’origine génétique affectant l’hémoglobine qui constitue les globules rouges. Elle se traduit par une anémie, des douleurs et un risque infectieux augmenté. Aucun traitement ne permet de guérir la drépanocytose.

Définition et symptômes de la drépanocytose

Qu’est-ce que la drépanocytose ?

La drépanocytose, également appelée anémie falciforme (ou anémie SS), est une maladie génétique héréditaire grave de l’hémoglobine, substance contenue dans les globules rouges essentielle au transport de l’oxygène à travers le corps et à l’élimination du dioxyde de carbone lors de la respiration.

La drépanocytose est caractérisée par une déformation des hématies, habituellement en forme de disque biconcave, en forme de faucille. La déformation des hématies chez les patients drépanocytaires apparaît lorsque la concentration en oxygène dans le sang diminue. Lorsqu’ils sont en forme de faucille, les globules rouges sont plus rigides et plus fragiles que les globules rouges normaux. Ils perdent leur souplesse, et ne parviennent plus à passer dans les capillaires (vaisseaux sanguins de petit calibre) et finissent par les obstruer, entraînant des douleurs (principalement au niveau des os) pouvant conduire à des crises vaso-occlusives et de ce fait à une mauvaise oxygénation des tissus.

anémie : globules rouges

La maladie se manifeste également par une anémie, dite anémie falciforme liée à une destruction des globules rouges anormaux, qui se traduit par une grande fatigue, des vertiges et des essoufflements. Les patients souffrant de drépanocytose ont également une plus grande sensibilité aux infections. Ces manifestations apparaissent sous forme de crises d’intensité variable selon les personnes et selon les moments d’apparition.

La maladie se manifeste également par une anémie, dite anémie falciforme liée à une destruction des globules rouges anormaux, qui se traduit par une grande fatigue, des vertiges et des essoufflements. Les patients souffrant de drépanocytose ont également une plus grande sensibilité aux infections. Ces manifestations apparaissent sous forme de crises d’intensité variable selon les personnes et selon les moments d’apparition.

La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue dans le monde, touchant plus de 5 millions de personnes.

À savoir ! La drépanocytose empêche l’infection par le paludisme.
La mutation génétique liée à la drépanocytose est un atout évolutif contre le paludisme (maladie grave transmise par les moustiques et très répandue dans les régions tropicales). En effet, la forme en faucilles des globules rouges drépanocytaires empêche le parasite responsable du paludisme d’y entrer et d’évoluer. Lorsque la mutation génétique est présente sur un seul des deux chromosomes, elle confère une résistance naturelle contre le paludisme.

Quels symptômes ?

L’intensité des diverses manifestations de la drépanocytose varie d’un patient à l’autre, et même, au cours du temps chez un même patient.

Les trois manifestations principales de la drépanocytose sont l’anémie hémolytique, la douleur et une hyper sensibilité aux infections. Ils peuvent se manifester dès l’âge de 3 mois et sont bien souvent plus graves et plus fréquents au cours de la petite enfance. À l’âge adulte, des complications peuvent apparaître.

  • Anémies hémolytiques

L’anémie correspond à un déficit en globules rouges. Elle se traduit par une fatigue chronique importante, une pâleur, parfois associée à une jaunisse (ou ictère) donnant un teint et des yeux jaunes ainsi qu’une coloration foncée des urines. Ce sont en général les premières manifestations de la maladie. La sévérité de l’anémie peut varier dans le temps.

Dans certains cas, l’anémie est susceptible de s’aggraver : destruction des globules rouges par une hyperactivité de la rate ou arrêt de production des globules rouges dans la moelle osseuse à cause du parvovirus B19.

Les patients souffrent en permanence d’anémie, généralement bien tolérée.

Les infections augmentent les risques d’anémie et d’occlusions vasculaires. Ces risques sont plus importants chez les enfants car le système immunitaire est encore immature.

  • Autres complications

Les manifestations liées à la drépanocytose font endurer à l’ensemble du corps de nombreuses épreuves, qui le détériorent au fil du temps.

organes touchés

On observe chez les drépanocytaires, un retard de croissance (associé à une puberté tardive) et le développement de complications chroniques touchant l’ensemble des organes. Les adultes sont les plus touchés.

Diagnostic et traitement de la drépanocytose

Quel diagnostic ?

Le diagnostic est posé à partir de 3 examens :

  1. Un frottis sanguin (examen au microscope d’un échantillon de sang) permet d’examiner la forme des globules rouges et de détecter la présence de globules rouges falciformes (en faucille) ;
  2. L’analyse de l’hémoglobine permet de mettre en évidence la présence d’hémoglobine anormale de type S ;
  3. Des tests génétiques réalisés dans un laboratoire spécialisé permettent d’identifier de façon précise la mutation du gène de l’hémoglobine, à la fois chez l’enfant et chez les deux parents.

Des examens cliniques doivent être réalisés tout au long de la vie afin de surveiller les dommages occasionnés par la drépanocytose au niveau de différents organes.

  1. À partir de l’âge de 12-18 mois : un scanner, un IRM et une échographie doppler transcrânienne permettent de mettre en évidence l’occlusion des vaisseaux cérébraux prévenant ainsi le risque d’accident vasculaire cérébral ;
  2. À partir de 3 ans : une échographie abdominale permet de surveiller la progression de la maladie et les atteintes de différents organes tels que la rate, le foie et les reins ;
  3. À partir de 6 ans : une échographie cardiaque ainsi qu’une radiographie du bassin sont effectuées.
  4. D’autres examens réguliers permettent de prévenir une atteinte oculaire et une insuffisance rénale.

Quel traitement ?

La drépanocytose est une pathologie incurable. Seuls des traitements symptomatiques sont disponibles afin d’améliorer le quotidien des patients. Il est possible de soulager les douleurs liées à un manque d’oxygénation des tissus en période de crise, de prévenir les infections graves et les complications chroniques, et le cas échéant, de les prendre en charge.

Dès le diagnostic posé, les nourrissons reçoivent quotidiennement un sirop antibiotique et ce, jusqu’à l’âge de 15 ans pour prévenir les infections graves.

Pour prévenir l’aggravation de l’anémie drépanocytaire, de l’acide folique (vitamine B9) est prescrit quotidiennement.

  • Prise en charge des crises douloureuses

Les crises douloureuses sont la première cause de consultation. Elles représentent aussi la manifestation la plus invalidante de la maladie.

Lors de crises vaso-occlusives, la douleur ne peut être soulagée qu’à l’aide d’antalgiques de palier I (aspirine, paracétamol, ibuprofène). Dans le cas de douleurs persistantes, une hospitalisation est nécessaire. Lorsque l’effet des antalgiques de palier I n’est pas suffisant, l’administration de morphine ou de dérivés opioïdes est proposée pour diminuer les douleurs résistantes. L’oxygénothérapie (inhalation quotidienne d’air enrichi en oxygène pour augmenter l’oxygénation des organes) peut être associée au traitement antalgique pour diminuer les douleurs.

L’hydroxyurée (ou hydroxycarbamide), quant à elle, permet de réduire significativement l’occurrence des crises douloureuses chez le drépanocytaire.

Elle assure, en effet, l’élévation du taux sanguin d’hémoglobine fœtale (HbF), réduisant ainsi la polymérisation (agrégation) de l’hémoglobine S. L’efficacité de ce traitement n’est cependant pas la même chez tous les patients et elle diminue avec l’âge. Par ailleurs, elle peut induire des troubles (réversibles) de fertilité chez les hommes.

  • Les échanges transfusionnels et transfusion sanguine

Les échanges transfusionnels (échanges érythrocytaires) ont pour but de remplacer partiellement les globules rouges anormaux du patient par des globules rouges normaux provenant de donneurs de sang sains à l’aide de transfusions multiples. Ce traitement est proposé lorsque l’hydroxyurée n’est pas assez efficace et/ou que les crises douloureuses sont courantes, évitant ainsi une addiction à certains antalgiques.

La transfusion est utilisée en cas d’anémie aggravée pour rétablir un taux normal de globule rouge. Elle fait intervenir un donneur sain compatible.

À noter! L’effet bénéfique de la transfusion est compromis lorsque le patient développe une allo-immunisation érythrocytaire (le sang du donneur est reconnu par le patient comme élément étranger) avec les transfusions répétées.

  • La greffe de moelle osseuse

La greffe de moelle osseuse représente l’unique traitement permettant de soulager durablement la drépanocytose. La greffe de moelle osseuse consiste donc à détruire les cellules souches du patient pour les remplacer par celles d’un donneur sain compatible, bien souvent un frère ou une sœur.

Cette procédure, lourde et coûteuse, est réservée à un petit nombre de malades présentant des formes sévères de la maladie. Ce traitement permet une guérison dans 85% des cas. En France, une vingtaine d’enfants environ en bénéficient chaque année.

Les crises peuvent être prévenues par :

  1. Une alimentation saine et équilibrée ;
  2. Une bonne hygiène bucco-dentaire ;
  3. Une bonne hydratation notamment en saison estivale (3 litres par jour) ;
  4. Bien oxygéner son corps ;
  5. Éviter les efforts physiques importants, préférer le repos ;
  6. Consulter régulièrement un médecin spécialiste ;
  7. Un suivi psychologique.
Sources
– Drépanocytose : La maladie génétique la plus fréquente en France. inserm.fr. Consulté le 4 mars 2022.

Lire nos autres dossiers Maladies