Les globules blancs sont chargés de défendre l’organisme contre les micro-organismes. Lorsqu’ils sont présents en trop faible quantité dans l’organisme, le risque d’infection est par conséquent augmenté, on parle de leucopénie. La quantité de globules blancs peut varier avec la prise de certains médicaments ou lors d’un dysfonctionnement de la moelle osseuse. Le diagnostic est confirmé par un bilan sanguin. Le traitement d’une leucopénie dépend de sa cause qui peut être médicamenteuse ou en lien avec une pathologie. La prévention des infections reste l’un des éléments essentiels dans la prise en charge, particulièrement chez les patients déjà affaiblis.
Définition et symptômes de la leucopénie
Qu’est-ce qu’une leucopénie ?
Les globules blancs, également appelés leucocytes, sont des cellules présentes dans le sang et synthétisées dans la moelle osseuse. Elles constituent la deuxième grande famille de cellules sanguines après les globules rouges ou hématies. Leur rôle est de détecter et détruire les agents pathogènes (virus ou bactéries, par exemple) qui pénètrent dans l’organisme. Leur présence est essentielle, ils permettent de lutter contre de nombreuses infections.
À savoir ! Le terme leucocyte vient de « leuco » qui signifie blanc et « cyte » qui veut dire cellule
On distingue plusieurs populations de globules blancs dans le sang :
- Les polynucléaires basophiles qui interviennent en présence d’allergènes. Ils sont normalement présents en très faible proportion, moins de 2% ;
- Les polynucléaires éosinophiles représentent en temps normal moins de 4 à 5% des leucocytes. Ils sont présents en grandes quantités en cas d’allergie ou d’infection parasitaire ;
- Les polynucléaires neutrophiles qui est le groupe le plus important des leucocytes. Chez un adulte en bonne santé, ils représentent 50 à 70% de l’ensemble des globules blancs. Ils interviennent essentiellement en cas d’infection bactérienne ou parasitaire ;
- Les lymphocytes constituant près de 30% des globules blancs sont impliqués lors d’infection virale ou de maladie auto-immune pour produire des anticorps. On différencie deux grands types de lymphocytes : T et B. Les lymphocytes B produisent les anticorps ou immunoglobulines. Les lymphocytes T agissent comme chef d’orchestre de la réponse immunitaire. Ces derniers sont importants dans diverses pathologies dont le cancer et certaines maladies auto-immunes ;
- Et les monocytes qui aident à la production d’anticorps. Leur nombre est augmenté en cas d’infection comme la mononucléose infectieuse, certaines parasitoses ou leucémies.
La prescription d’un bilan sanguin permet de connaître les taux de ces différents globules blancs.
Lorsque les globules blancs sont présents en trop faible quantité dans l’organisme, le risque d’infection est par conséquent augmenté, on parle de leucopénie. A noter qu’une infection ou une fièvre chez les patients déjà affaiblis, par exemple en cas de cancer, peut avoir des conséquences dramatiques.
À savoir ! Ne pas confondre leucopénie et neutropénie. Une leucopénie désigne un abaissement de la totalité des leucocytes, tandis que la neutropénie ne concerne qu’un type de leucocytes. On parle aussi parfois de lymphopénie lorsqu’il n’y a que les lymphocytes qui sont affectés.
Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine d’une leucopénie. Il peut s’agir d’un dysfonctionnement, congénital ou acquis, de la moelle osseuse. Certains médicaments peuvent aussi provoquer une leucopénie, notamment certains anti-cancéreux, les anti-inflammatoires et les antibiotiques.
Quels symptômes ?
Le plus souvent, la leucopénie est asymptomatique. Parfois, c’est à l’occasion d’une infection avec fièvre qu’elle est mise en évidence.
L’infection peut débuter n’importe où dans le corps, mais la majorité se développe sur la peau, les muqueuses, le tube digestif ou les voies respiratoires. Les symptômes les plus fréquents d’une infection sont la fièvre, une rougeur, un gonflement, des lésions et plaques dans la bouche, des maux de gorge, de la toux, un essoufflement, une diarrhée, une brûlure en urinant, un écoulement provenant d’une plaie ou d’une lésion, des démangeaisons ou écoulements vaginaux, etc.
A noter ! Un individu peut tout à fait être atteint d’une affection sans fièvre ni frisson.
Diagnostic et traitement d’une leucopénie
Quel diagnostic ?
Le diagnostic d’une leucopénie nécessite un bilan sanguin. Un bilan sanguin regroupe un ensemble d’analyses réalisées sur un prélèvement sanguin. Le prélèvement de sang est réalisé par une prise de sang, le plus souvent au niveau d’une veine. L’affection peut être transitoire à l’occasion d’infections virales ou à cause de certains médicaments.
Le trouble est confirmé lorsque le nombre de globules blancs est en dessous de 4000 par microlitre de sang. En effet, le taux normal se situe entre 4 000 et 10 000 leucocytes par microlitre.
Lorsque la leucopénie est sévère ou chronique, sans cause évidente, une ponction de la moelle osseuse peut être prescrite. La moelle osseuse est un tissu localisé au centre des os qui permet de produire les cellules sanguines. En effet, les cellules ayant une durée de vie limitée, il faut continuellement les renouveler à partir des cellules souches. Une ponction de la moelle osseuse consiste à introduire une aiguille dans un os long (bassin ou sternum) afin d’aspirer une petite quantité de moelle osseuse et de l’analyser.
Traitement de la leucopénie
Le traitement d’une leucopénie dépend de sa cause.
Lorsqu’une leucopénie est en lien avec une chimiothérapie, des facteurs de croissance (G-CSF) sont administrés pour stimuler la production des globules blancs.
En cas d’infection virale, le traitement de cette dernière permet la récupération complète du nombre de leucocytes.
S’il s’agit d’un médicament qui est à l’origine du trouble, l’arrêt de celui-ci est obligatoire.
Parfois, la leucopénie est la conséquence d’une hémopathie (par exemple un lymphome, une leucémie aiguë ou une fibrose médullaire), et dans ce cas une prise en charge en service d’hématologie est indispensable.
En cas de leucopénie, la prévention des infections est indispensable. Plusieurs mesures peuvent être adoptées pour réduire les risques, particulièrement chez les patients qui suivent un traitement contre le cancer :
- Avoir une bonne hygiène en se lavant les mains régulièrement dans la journée, particulièrement avant de manger et après être allé aux toilettes. Il est préférable de prendre des douches à l’eau tiède plutôt qu’à l’eau chaude qui risque d’assécher la peau. Pour se sécher la peau, il est conseillé de tapoter et non frotter. Pour limiter l’irritation de la bouche, une brosse à dent souple est conseillée. Et enfin, préférer les serviettes hygiéniques aux tampons ;
- Protéger sa peau pour éviter qu’elle s’assèche et craque. Il est recommandé de bien s’hydrater la peau quotidiennement. Pour jardiner ou faire la vaisselle, l’idéal est de porter des gants. Préférer un rasoir électrique plutôt qu’à lames pour se raser. En cas de coupures ou d’éraflures, il faut nettoyer rapidement à l’eau tiède et au savon ;
- Maintenir un bon état de santé en adoptant ou conservant une alimentation équilibrée, une bonne hydratation et une activité physique régulière. Il ne faut pas oublier le repos ;
- Se tenir à distance des personnes malades (rhume, grippe, varicelle, etc.) ;
- Se faire vacciner.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Revue générale de la leucopénie. Le manuel MSD . Consulté le 27 novembre 2020.
– Leucopénie. Fondation contre le cancer. Consulté le 27 novembre 2020.