Vers intestinaux


Rédigé par Charline D. et publié le 17 juin 2021

Vers intestinaux

Les vers intestinaux sont des parasites, et plus précisément des vers, présents dans le tube digestif, et vivant à son dépens. On parle aussi de « parasitoses intestinales ». Les vers intestinaux les plus rencontrés en France sont les oxyures, et plus rarement : le ténia, l’ascaris et la douve du foie. L’application de mesures d’hygiène permet d’en limiter la propagation.

Définition et symptômes des vers intestinaux

Qu’est-ce que des vers intestinaux ?

Les vers intestinaux sont très fréquents dans le monde.

Les plus rencontrés, mais aussi les plus bénins sont les oxyures. On parle d’oxyurose. Ce sont de petits vers blancs qui mesurent entre 5 et 10 mm de long. Ils sont très répandus chez les enfants, et très contagieux. La contamination se fait par l’ingestion d’œufs en portant des aliments, objets ou mains souillées à la bouche. Les œufs éclosent au niveau de l’intestin. Le ver atteint sa taille adulte en 3 semaines, durant lesquelles il a migré jusqu’au rectum (partie terminale de l’intestin). Chaque ver femelle pond environ 10 000 œufs en marge anale, généralement la nuit.

Vers intestinaux dans le ventre

À noter ! Les œufs d’oxyuroses sont particulièrement résistants, ils peuvent, en effet, survivre jusqu’à 2 semaines en dehors de l’organisme.

Le ténia, plus connu sous le nom de ver solitaire, peut mesurer jusqu’à 8 mètres de long. Comme tous les vers, il entre dans l’organisme par voie digestive. La contamination à lieu suite à l’ingestion de viande insuffisamment cuite. On distingue deux espèces de ténia : celui du bœuf (taenia solium) et celui du porc (taenia saginata). Le corps du ténia est composé d’un enchaînement d’anneaux d’environ 3mm sur 2cm qui se détachent et tombent régulièrement dans les selles. Ils peuvent aussi être retrouvés dans les sous-vêtements.

L’ascaris est un ver rond qui peut mesurer jusqu’à 10 cm. Il colonise l’intestin grêle, où il se nourrit du contenu intestinal. On parle d’ascaridiose. Cette affection est plus fréquente dans les pays en voie de développement. Sa propagation est favorisée par plusieurs facteurs : le manque d’hygiène, la chaleur et l’humidité. En France, l’ascaridiose est plus rare, elle est généralement importée par un voyageur. Les enfants âgés de 4 à 14 ans sont les plus concernés. La contamination a lieu par l’ingestion d’œufs présents dans l’eau souillée ou des aliments mal nettoyés.

La douve du foie est un petit ver, de moins de 2 centimètres, en forme d’amphore. L’homme se contamine par la consommation de cresson ou salade sauvage. Le parasite s’installe ensuite dans le foie.

Quels symptômes ?

L’oxyurose est souvent asymptomatique. Elle peut parfois causer des symptômes :

  • Démangeaisons anales, surtout le soir au coucher et la nuit, associées à des douleurs abdominales et des épisodes diarrhéiques ;
  • Irritabilité, insomnies, cauchemars ;
  • Irritation vulvaire, cystite chez les petites filles.

Le ténia peut être responsable de douleurs abdominales, associée ou non, à une perte de poids. Des segments blancs peuvent être trouvés dans les sous-vêtements ou dans les selles.

Bien qu’il soit rare en France, l’ascaris est à l’origine de divers symptômes dont :

  • Une toux ;
  • Des douleurs abdominales ;
  • Des vomissements ;
  • Des diarrhées ;
  • De la fatigue ;
  • Un amaigrissement.

Également rare en France, la douve du foie cause une hépatomégalie (augmentation du volume du foie) accompagnée de douleurs au niveau des côtes droites. Un ictère (ou jaunisse) associé à de la fièvre est parfois observé.

Les complications les plus fréquentes causées par des vers intestinaux sont une altération de l’état général. La douve du foie peut engendrer des maladies des voies biliaires.

Diagnostic et traitement des vers intestinaux

Quel diagnostic ?

La présence de symptômes associés comme de la fièvre, des douleurs abdominales, des diarrhées, des nausées, etc., ou la persistance des symptômes malgré un traitement doivent mener à consulter un médecin.

Lors de la consultation médicale, le médecin examine la marge anale du patient à la recherche de lésions de grattage et de vers blancs mobiles. Les symptômes associés permettent également d’orienter le diagnostic.

En cas de doute, un scotch test est prescrit en complément. Il permet de diagnostiquer une oxyurose. Cet examen consiste à coller un ruban adhésif sur les plis de l’anus afin de recueillir les œufs. Le scotch est ensuite fixé à une lame de microscope pour être analysé en laboratoire. L’idéal est de réaliser ce test le matin, avant la toilette.

Lorsque le médecin suspecte une autre parasitose intestinale, il peut prescrire d’autres examens supplémentaires :

  • Un examen parasitologique des selles, pour rechercher la présence d’œufs. Pour cela, un échantillon des selles du patient est recueilli ;
  • Une prise de sang ;
  • Une échographie abdominale.

Quel traitement ?

personne qui se lave les mainsEn cas de contamination par des oxyures, la priorité est d’éviter la propagation du parasite à l’entourage de la personne infestée en :

  • Traitant toute la famille en même temps avec un antiparasitaire (ou vermifuge).
    À noter ! Ce type de traitement est disponible sans ordonnance, en prise unique. Il est toutefois conseillé de renouveler la prise 3 semaines après pour éviter le risque de recontamination ;
  • Lavant bien les mains après avoir été aux toilettes et avant de manger ;
  • Lavant à 60°C les vêtements, le linge de lit et de toilette de la personne infestée à part ;
  • Évitant que le patient ne se gratte directement l’anus, par exemple en utilisant une grenouillère ;
  • Coupant court les ongles de l’enfant concerné, et les brosser régulièrement.

Le temps d’attendre la consultation médicale, il est possible de soulager les démangeaisons en administrant un petit lavement d’eau tiède pour éliminer les vers qui causent des démangeaisons.

Pour traiter une oxyurose ou une ascaridiose, le médecin prescrit un vermifuge, pouvant être obtenu sans ordonnance. Il existe sous forme de comprimés ou de solution buvable pour les plus petits. Comme ce traitement n’est actif que sur les vers adultes, il faut renouveler la prise au bout de 2 à 3 semaines. Par ailleurs, il est recommandé de traiter l’intégralité de la famille en même temps.
À noter ! Des démangeaisons anales peuvent persister plusieurs jours après la fin du traitement. Trois molécules sont disponibles : flubendazole (fluvermal), pyrantel (combantrin) ou albendazole (zentel).

L’albendazole est également le traitement de référence pour le ténia.

Le traitement de la douve du foie repose sur la prescription de praziquantel.

La prévention reste cependant le meilleur des traitements. Il est possible de prévenir les vers intestinaux en respectant des mesures très basiques d’hygiène, par exemple :

  • Toujours se laver les mains après être allé aux toilettes, avant de manger ou de préparer un repas ;
  • Changer quotidiennement les sous-vêtements ;
  • Éviter de partager le linge de bain ;
  • Laver régulièrement les draps, et les jouets des enfants ;
  • Laver minutieusement les légumes et les fruits avant de les consommer ;
  • Faire suffisamment cuire les viandes ;
  • Éviter d’avaler l’eau lors d’une baignade en mer, en piscine ou autres ;
  • Vermifuger régulièrement les animaux domestiques.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Parasitose intestinale : l’oxyurose. ameli.fr. Consulté le 15 juin 2020.
– Parasitose intestinale : l’ascaridiose. ameli.fr. Consulté le 15 juin 2020.
– Vers intestinaux. vidal.fr. Consulté le 15 juin 2020.

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