Coronavirus


Rédigé par Charline D. et publié le 7 avril 2020

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Les coronavirus sont une famille regroupant beaucoup de virus pouvant provoquer diverses maladies chez l’homme, de la plus bénigne à la plus dramatique. Depuis fin 2019, un nouveau coronavirus a été identifié en Chine : le SARS-CoV-2. Comme le reste des coronavirus, il est majoritairement responsable de rhumes ou d’états grippaux. Chez certains individus, l’infection est même asymptomatique (aucun symptôme). Cependant, chez d’autres, la pathologie est beaucoup plus sévère et engendre des complications respiratoires, parfois fatales. De nombreuses recherches sont actuellement en cours dans plusieurs pays pour trouver un ou des médicaments capables d’enrayer l’infection. Ces recherches ont déjà permis d’aboutir à plusieurs vaccins, administrés à grande échelle à travers le monde.

Définition

Qu’est-ce que les coronavirus ? familles-des-coronavirus

Les coronavirus sont des virus appartenant à la famille des Coronaviridae, responsables d’infections digestives et respiratoires chez l’Homme et l’animal. Le virus tire son nom du fait de son apparence : il est entouré d’une capsule de protéines en forme de couronne.

Ce type de virus est facilement transmissible d’un individu à un autre par voie aérienne, au contact des sécrétions ou d’objets souillés. La période d’incubation précédant les symptômes dure entre 3 et 6 jours. Les traitements, lorsqu’ils sont nécessaires, sont symptomatiques.

A noter ! Les infections à coronavirus sont peu diagnostiquées en raison de leur caractère majoritairement bénin et de leur guérison spontanée. En effet, les coronavirus sont très répandus, et engendrent généralement des symptômes bénins (rhumes et syndromes grippaux) chez l’Homme, cependant trois types de coronavirus ont été à l’origine de graves épidémies : le SRAS-CoV responsable d’une épidémie mondiale entre novembre 2002 et juillet 2003, le Mers-Cov identifié en 2012 au Moyen-Orient et très récemment le SRAS-CoV-2.

  • Le SRAS-Cov

Lors de l’épidémie de SRAS-CoV, le premier coronavirus a entraîné une maladie grave chez l’Homme, plus de 8 000 cas ont été recensés dans 30 pays dont 774 décès, soit une mortalité d’environ 10%. Cette épidémie est partie de plusieurs cas dans la province du Guangdong en Chine en lien avec la consommation de viande de civette infectée. A cause des déplacements de personnes infectées, l’infection s’est ensuite propagée au Vietnam, à Singapour, au Canada, aux Philippines, au Royaume-Unis et aux Etats-Unis. La transmission était aérienne par des gouttelettes respiratoires ou des contacts directs avec des sécrétions ou des objets contaminés.

Cette épidémie a pu être contrôlée grâce :

  • Au déclenchement d’une alerte mondiale par l’OMS ;
  • L’arrêt de la consommation de civettes en Chine ;
  • La détection précoce des cas suspects ;
  • L’isolement des malades dès les premiers symptômes ;
  • La prise en charge des personnes ayant été en contact avec les patients ;
  • La protection des soignants.

En France, tous les cas suspects devaient être signalés et placés en isolement strict. Les individus ayant été en contact avec les patients étaient mis en quarantaine pendant 10 jours à leur domicile, et bénéficiaient d’un suivi régulier.

437 cas suspects avaient été signalés, et 77 personnes ayant été en contact avaient été suivies. Finalement, 7 cas probables avaient été recensés dont 1 décès.

  • Le MERS-CoV

Les premiers cas d’infection à MERS-CoV datent de 2012 en Arabie Saoudite. Le virus continue à se transmettre encore actuellement. A ce jour, 1 589 cas ont été comptabilisés dont 567 décès, soit une mortalité d’environ 30%, dans 26 pays. Ce virus aurait été transmis à l’Homme par le dromadaire (via des sécrétions). La transmission interhumaine a lieu par voie aérienne, via les gouttelettes en suspension dans l’air. Cependant, le MERS-CoV est faiblement transmissible. Le virus s’attaque plus sévèrement aux personnes immunodéprimés ou souffrant de pathologies chroniques (par exemple un diabète ou une infection pulmonaire chronique)

L’OMS surveille toujours la diffusion de ce virus en recensant les nouveaux cas. Des mesures préventives ont été adoptées : port d’un masque, d’une blouse et un lavage rigoureux des mains pour les soigneurs des dromadaires, l’isolement des cas suspects.

En France, 2 cas ont été diagnostiqués en 2013 et ont été isolés au CHU de Lille.

  • Le SRAS-CoV-2

L’animal à l’origine de la transmission à l’Homme n’est pas encore identifié avec certitude à ce jour. D’ailleurs, certains experts remettent en question l’hypothèse d’un réservoir animal. Plusieurs publications impliquent le pangolin, un petit mammifère consommé en Chine, la chauve-souris a également été évoquée, avant d’être exclue.

La durée d’incubation est comprise entre 2 et 12 jours. Tout comme les autres coronavirus, l’installation de la maladie est progressive. A la différence des autres coronavirus, le SARS-CoV-2 est extrêmement contagieux.  Au 14 avril 2021, on dénombre dans le monde près de 140 millions de cas dont près de 3 millions de morts. En France, le SARS-CoV-2 a infecté plus de 5 millions de personnes et conduit à plus de 99 000 décès.

Comme tous les virus, le SARS-CoV-2 peut muter, mais le taux de mutation observé semble significativement supérieur aux autres coronavirus. A ce jour, plusieurs milliers de variants ont été identifiés, dont trois sont placés sous haute surveillance : les variants anglais, sud-africain et brésilien. Ces nouvelles versions du virus sont caractérisées par une capacité accrue de transmission (de 50 à 70% supérieure aux SARS-Cov-2 « classiques ») et une charge virale salivaire plus élevée sans induire des formes plus sévères de Covid-19. Une étude, réalisée les 07 et 08 janvier 2021, montre que le variant anglais représente déjà 3.3 % des cas détectés en France. A la mi-avril 2021, il représente environ 80 % des nouvelles contaminations. Si pendant un moment, les épidémiologistes ont suspecté une plus forte gravité de l’infection avec les variants, cette hypothèse semble écarter par les dernières études scientifiques. De même, il semblerait que l’âge moyen des patients en réanimation diminue, sans que les spécialistes soient à ce jour capables de déterminer si cette tendance est liée aux variants ou à la campagne de vaccination.

Symptômes, diagnostic et traitement

Quels symptômes ?

coronavirus-traitement-diagLes infections à SRAS-CoV et à MERS-CoV peuvent ne provoquer aucun symptôme chez certaines personnes, ou induire une fièvre modérée avec de la toux chez d’autres. Parfois, ces infections dues à la Covid-19 peuvent être à l’origine d’une détresse respiratoire aigüe et entraîner le décès du patient.

Les premiers symptômes ne sont pas caractéristiques :

  • Fièvre ;
  • Douleurs musculaires (type courbatures) ;
  • Maux de tête ;
  • Fatigue.

Les symptômes respiratoires se manifestent entre 2 et 7 jours plus tard (pour le SRAS-CoV) et entre 5 et 15 jours (pour le MERS-CoV) par une toux sèche, des difficultés respiratoires, un manque d’oxygène et une dégradation de l’état général (diarrhées, troubles hépatiques ou urinaires, étourdissements, etc.).

Les cas sévères évoluent vers une détresse respiratoire qui impose des soins intensifs (ventilation assistée, oxygénothérapie) dans un service spécialisé. D’autres complications peuvent apparaître tels que des troubles du rythme cardiaque, une insuffisance rénale ou une surinfection.

Les symptômes de l’épidémie actuelle sont semblables aux autres coronavirus. L’infection débute par des maux de tête, des douleurs musculaires et de la fatigue. La fièvre et les signes respiratoires surviennent dans un second temps, entre 2 à 3 jours après les premiers symptômes. D’après les données chinoises, il s’écoule environ 1 semaine avant une éventuelle admission à l’hôpital.

A noter ! D’autres symptômes associés peuvent être présents : perte brutale du goût et de l’odorat (sans obstruction nasale), troubles digestifs (diarrhées) ou désorientation (surtout chez les personnes âgées). Par ailleurs, des symptômes dermatologiques ont été détectés, certaines personnes peuvent développer des rougeurs, des éruptions cutanées ou même, plus rarement, des engelures. Progressivement, la liste des symptômes possibles de la Covid-19 s’est allongée.

Quel diagnostic de la Covid-19 ?

Le diagnostic de la COVID-19 est systématiquement aujourd’hui réalisé en cas de symptômes évocateurs de la maladie. De plus, il est possible de se faire dépister dans différentes situations, par exemple :

  • Avant d’aller voir un proche fragile ;
  • Pour les personnes considérées comme cas contact d’une personne infectée ;
  • En cas de voyage à l’étranger.

Il existe désormais différents types de tests : les tests virologiques, les tests antigéniques et les tests sérologiques.

Le test virologique, ou test « PCR » (polymerase chain reaction), recherche la présence du matériel génétique de virus dans l’organisme. Il peut être réalisé à partir d’un prélèvement naso-pharyngé (gorge-nez-nasopharynx) à l’aide d’un écouvillon passé par le nez. Ce prélèvement est rapide et simple à réaliser, mais peu agréable pour le patient. Le test « PCR » peut également être fait à partir d’un prélèvement salivaire mais le prélèvement naso-pharyngé reste la méthode de référence car plus précise. Les résultats sont disponibles en quelques heures.

Le test antigénique permet de détecter les protéines du virus dans l’organisme. Il est également fait suite à l’analyse d’un prélèvement naso-pharyngé qui sera simplement mélangé à un réactif puis déposé sur une bandelette. Selon la couleur observée, on peut déterminer la présence ou l’absence du virus. Ce test réalisé en pharmacie ou en centre de dépistage, et plus récemment à domicile avec un auto-test, permet d’avoir un résultat en moins d’une heure mais reste moins sensible et donc moins fiable que le test « PCR ».

Enfin, le test sérologique a pour but de rechercher les anticorps spécifiques produits par l’organisme en réponse à l’infection. Il est réalisé, en laboratoire, à partir d’un échantillon de sang. Ce test permet de savoir si l’on a déjà été infecté par le SARS-CoV-2 mais ne donne pas d’indication sur l’immunité contre une nouvelle infection ou sur le fait que l’on est contagieux.

Comment prévenir la propagation de la maladie ?

Afin de limiter la progression de la pandémie, de nombreuses mesures restrictives ont été mises en place telles que le couvre-feu, le confinement ou la fermeture des frontières.

Cependant, face au virus, les mesures les plus efficaces restent les gestes barrières :

  • La distanciation physique avec des distances d’au moins 1 ou 2 mètres avec un tiers ;
  • Le port du masque (les masques de catégorie 1 sont désormais obligatoires dans tous les lieux publics) ;
  • Le lavage régulier des mains à l’eau et au savon ou leur nettoyage avec un produit hydroalcoolique ;
  • La couverture systématique du nez et de la bouche quand on tousse ou éternue ;
  • L’utilisation de mouchoirs à usage unique qui seront jetés immédiatement ;
  • Eviter de se toucher le visage, en particulier le nez, la bouche et les yeux ;
  • L’aération régulière des espaces fermés ;
  • L’isolement en cas de symptômes.

Quels traitements contre la Covid-19 ?

Il n’existe pour l’instant aucun traitement curatif dont l’efficacité est démontrée. Divers médicaments sont en cours d’évaluation dans le cadre d’essais cliniques pour ralentir l’évolution de la maladie et éviter les formes graves.

Pour l’instant, les seules mesures sont symptomatologiques. En cas, de symptômes évoquant le coronavirus, il est conseillé de rester chez soi en évitant tout contact. Il est possible de bénéficier d’une téléconsultation médicale. Dans tous les cas, il ne faut pas se rendre dans un cabinet médical sans avoir appelé au préalable. En cas d’aggravation des symptômes, c’est-à-dire de difficultés respiratoires et de signes d’étouffement, il faut contacter le SAMU.

A noter ! Plusieurs études (plus de 1500 essais cliniques) sur de potentiels traitements sont actuellement en cours dans le pays et dans le monde.

Ces études concernent principalement des médicaments déjà utilisés pour d’autres pathologies, on parle de repositionnement thérapeutique. Plusieurs pistes sont explorées :

  • Les antiviraux dont le but est de bloquer l’entrée ou la multiplication du virus dans les cellules ;
  • Les immunomodulateurs qui vont moduler la réponse immunitaire dont le dérèglement est à l’origine des complications ;
  • L’immunothérapie dont le but est de stimuler les défenses immunitaires.

Les corticoïdes ont montré une efficacité en réduisant de plus 30 % la mortalité dans les formes graves de COVID-19.

A ce jour, seuls les corticoïdes ont montré une efficacité en réduisant de plus 30 % la mortalité dans les formes graves de COVID-19. Depuis mars 2021, l’ANSM permet l’utilisation précoce de deux bithérapies d’anticorps monoclonaux pour traiter les patients adultes à risque de forme grave de la COVID-19 dès l’apparition des symptômes. Malgré toutes ces études, aucun traitement curatif efficace n’a été mis en évidence. La recherche s’est donc focalisée sur la vaccination, avec plusieurs vaccins d’ores et déjà disponibles.

Qu’en est-il de la vaccination  ?

Grâce à une coopération mondiale et une levée de fond sans précédents, de nombreux projets de vaccins ont pu voir le jour et ce en très peu de temps, ce qui a permis de mettre sur le marché plusieurs vaccins efficaces en seulement quelques mois. Un véritable exploit pour la recherche clinique.

Trois vaccins sont commercialisés en France : le Comirnaty® du laboratoire Pfizer/bioNTech depuis le 27 décembre 2020, le COVID-19 Vaccine Moderna® du laboratoire Moderna, depuis le 11 janvier 2021 et enfin le vaccin VaxZevria® du laboratoire Astra Zeneca®. Le vaccin commercialisé par Janssen® devrait être disponible prochainement. Les vaccins sont contre-indiqués chez les patients allergiques à la substance active ou à l’un des autres composants contenus dans les vaccins. Leurs effets indésirables fréquents sont ceux observés avec d’autres vaccins à savoir : douleur et/ou rougeur au point d’injection, fièvre, maux de tête et fatigue. Deux de ces vaccins ont le désavantage d’avoir des conditions de conservation extrêmes (- 72°C puis au réfrigérateur pendant 5 jours et -20°C puis au réfrigérateur pendant 30 jours, respectivement). Le vaccin distribué par Astra Zeneca® se conserve plus facilement, car il ne s’agit pas d’un vaccin à ARNm. Cependant, ce vaccin suscite des inquiétudes sur ses effets secondaires, notamment thrombotiques. Le vaccin Janssen® présente quant à lui l’avantage de ne nécessiter qu’une seule injection.

La campagne vaccinale a commencé le 27 décembre 2020, en France, avec un ordre de priorité. Les personnes qui peuvent se faire vacciner dès à présent sont :

  • Toutes les personnes de plus de 55 ans quel que soit leur état de santé et leur lieu de résidence ;
  • Les adultes de moins de 55 ans présentant certaines pathologies à risque de développer une forme grave de la Covid-19 :
    • Le traitement par chimiothérapie de cancers ou de maladies hématologiques malignes ;
    • Les maladies rénales chroniques sévères et les patients sous dialyse ;
    • Les patients ayant subi une transplantation d’organe solide ou une greffe de moelle osseuse ;
    • Les personnes atteintes de plusieurs maladies chroniques, dont deux insuffisances d’organes ;
    • Les maladies rares avec un risque majeur d’infection ;
    • La trisomie 21 ;
  • Les professionnels de santé et les professionnels du secteur médico-social ;
  • Les femmes enceintes à partir du deuxième trimestre de grossesse.

 

A ce jour, la vaccination n’est pas recommandée chez les mineurs, sauf cas exceptionnels.

Les prochaines étapes du déploiement de la vaccination sont programmées :

  • Pour les personnes de plus de 50 ans, à partir de la mi-mai ;
  • Pour toutes les personnes qui le souhaitent quel que soit leur âge, à compter de la mi-juin.

Publié le 31/03/20 par Charline D., mis à jour le 02/02/21 par Sabrina R., puis par Estelle B., le 14 avril 2021.

– Maladie COVID-19 (nouveau coronavirus). INSTITUT PASTEUR. Consulté le 31 mars 2020.
– Infection à coronavirus. SANTÉ PUBLIQUE FRANCE. Consulté le 31 mars 2020.
– Les coronavirus. ANSES. Consulté le 31 mars 2020.
– Coronavirus : chiffres clés et évolution de la COVID-19 en France et dans le Monde Santé publique France. santepubliquefrance.fr. Consulté le 2 février 2021.
– Coronavirus et Covid-19 Du simple rhume au syndrome respiratoire aigu sévère. inserm.fr. Consulté le 2 février 2021.


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