Une hypokaliémie est le terme médical qui désigne un taux trop faible de potassium dans le sang. Elle peut avoir différentes explications, mais le plus souvent elle est due à des vomissements, des diarrhées, des troubles des glandes surrénales ou la prise de certains médicaments. Elle se manifeste par une faiblesse, des crampes voire une paralysie des muscles et des anomalies du rythme cardiaque. Le diagnostic repose sur la mesure du taux de potassium dans le sang via un prélèvement sanguin. La prise en charge implique l’ingestion d’aliments riches en potassium ou la prise de compléments alimentaires.
Définition et symptômes de l’hypokaliémie
Qu’est-ce que l’hypokaliémie ?
Le potassium est l’un des électrolytes (ou minéraux chargés électriquement) majeurs de l’organisme. Il est indispensable au bon fonctionnement cellulaire des muscles et des nerfs.
Une hypokaliémie est une baisse du taux sanguin de potassium. Médicalement, on parle d’hypokaliémie lorsque la concentration plasmatique est inférieure à 3,5 mmol/L.
Elle est généralement causée par une perte excessive de potassium dans le tube digestif en lien avec des vomissements, des diarrhées ou une utilisation abusive de laxatifs. Il arrive parfois que la perte de potassium soit urinaire en cas de prise de médicaments diurétiques qui stimulent l’élimination de sodium, de potassium et d’eau.
Plusieurs troubles des glandes surrénales, par exemple le syndrome de Cushing, peuvent également causer une hypokaliémie. En effet, dans cette pathologie l’aldostérone est produite en excès, or cette hormone induit l’élimination du potassium par les reins.
Enfin, certains médicaments dont l’insuline, le salbutamol et la terbutaline peuvent engendrer une hypokaliémie. A noter que cet effet secondaire est cependant transitoire.
Finalement, l’hypokaliémie est rarement engendrée par un apport en potassium insuffisant. De nombreux aliments en contiennent : haricots, légumes verts, pomme de terre, poisson, banane, etc.
Quels symptômes ?
Une faible diminution du taux de potassium dans le sang est dans la majorité des cas, asymptomatique.
En cas de diminution plus importante, les manifestations qui peuvent survenir sont : une faiblesse générale, des contractions ou crampes, voir une paralysie musculaire.
A noter ! Des troubles du rythme cardiaque peuvent être présents même lorsque l’hypokaliémie est légère, chez les patients souffrant d’un trouble cardiaque ou traités par digoxine.
Une hypokaliémie sur une période prolongée peut induire des troubles rénaux qui se traduisent par un besoin plus fréquent d’uriner et de boire de l’eau.
Bien que ce soit rare, ce trouble peut engendrer le décès du patient car le potassium est nécessaire au bon fonctionnement du cœur.
Diagnostic et traitement de l’hypokaliémie
Quel diagnostic ?
Le diagnostic d’une hypokaliémie repose sur la mesure d’un faible taux de potassium dans le sang. Le prélèvement de sang est réalisé par une prise de sang, le plus souvent au niveau d’une veine.
Souvent, un électrocardiogramme (ECG) est prescrit en complément afin de vérifier le rythme cardiaque du patient. C’est un examen médical courant permettant d’enregistrer l’activité cardiaque. Il est basé sur la mesure des courants électriques traversant l’organe à chacune de ses contractions. Il est indolore et sans danger.
Quel traitement ?
Le traitement d’une hypokaliémie repose sur une supplémentation potassique, et la prise en charge d’une éventuelle pathologie sous-jacente à l’origine du trouble.
La supplémentation potassique consiste en la prise de suppléments potassiques par voie orale de manière à compenser les pertes rénales ou digestives. Le potassium doit être ingéré en petite quantité, pendant les repas, et plusieurs fois par jour, plutôt qu’en grande quantité et en prise unique.
Dans certains cas, le potassium peut être administré par voie intraveineuse :
- Hypokaliémie sévère ;
- Présence de troubles du rythme cardiaque ;
- Échec ou insuffisance d’une supplémentation par voie orale.
Il faut quelques jours à quelques semaines pour voir l’efficacité d’une supplémentation. En situation d’urgence, l’administration de potassium par voie intraveineuse permet de corriger l’hypokaliémie en moins de 2 heures.
A noter ! Les patients sous diurétiques n’ont pas besoin de supplémentation en potassium. Une surveillance régulière est toutefois de mise.
Le choix de corriger rapidement une hypokaliémie dépend de plusieurs paramètres dont l’état clinique du patient, ses comorbidités et la sévérité de l’hypokaliémie. Chez les patients asymptomatiques avec une hypokaliémie modérée et sans antécédents cardiaques, un régime riche en potassium est généralement suffisant.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Hypokaliémie : diagnostic et prise en charge. revmed.ch. Consulté le 23 janvier 2021.