Les fractures du rocher sont fréquentes et graves. Elles apparaissent suite à un traumatisme crânien localisé à la base du crâne. Les accidents de la voie publique sont les plus souvent en cause dans la survenue d’une fracture du rocher. Leur gravité dépend de l’atteinte ou non des diverses structures contenues dans l’os temporal. Le diagnostic d’une fracture du rocher repose sur un bilan ORL et radiologique complet. La prise en charge dépend de la nature et de la sévérité des lésions. Elle peut, en effet, aller de la prescription médicamenteuse à l’intervention chirurgicale en urgence.
Définition et symptômes d’une fracture du rocher
Qu’est-ce qu’une fracture du rocher ?
Le rocher est une structure osseuse en forme de pyramide localisée à la base de l’os temporal, sur le côté du crâne. Il est traversé par le nerf facial, et creusé par le labyrinthe osseux (cavités de l’oreille interne).
Les fractures du rocher sont fréquentes et sont dans la majorité des cas secondaires à un traumatisme crânien, par exemple en cas d’accident de la route ou de coup violent au niveau du crâne. La gravité de la fracture peut être variable, allant de bénigne qui requiert une simple surveillance médicale, à très grave lorsqu’elle impacte les organes proches comme le cerveau, les nerfs ou l’oreille.
Les fractures du rocher sont impliquées dans 4 à 30% des traumatismes crâniens. Elles sont, par ailleurs, systématiquement recherchées chez les patients hospitalisés pour un traumatisme crânien.
On distingue trois types de fractures du rocher :
- Longitudinale lorsque la fracture est parallèle à l’axe du rocher, autrement dit causée par un choc latéral. Ce sont les plus fréquentes ;
- Transversale si la fracture est perpendiculaire à l’axe du rocher. Dans ce cas, le choc a lieu à l’avant ou à l’arrière du crâne ;
- Mixte en cas de mélange des deux types de fractures précédentes.
Les signes d’une fracture du rocher
Lorsque la fracture du rocher est bénigne, elle peut être asymptomatique.
En revanche, en cas de gravité plus importante, plusieurs symptômes peuvent être présents :
- Une otorragie, autrement dit des saignements au niveau de l’oreille ;
- Une otorrhée en cas d’écoulement de liquide céphalo-rachidien via le conduit auditif externe. Elle peut être due à une atteinte des méninges ;
- Des vertiges, troubles de l’équilibre et vomissements ;
- Une baisse de l’audition voire une surditélorsque le labyrinthe est impacté ;
- Une paralysie faciale qui peut être secondaire à une section complète ou partielle du nerf ou à une compression. A noter que lorsque la paralysie faciale survient d’emblée, elle est en faveur d’une section du nerf, tandis qu’une installation progressive plaide pour une compression ;
- Un coma lorsque le cerveau a été touché.
Diagnostic et traitement
Un bilan ORL associé à des imageries
Le diagnostic d’une fracture du rocher est d’abord ORL. Il repose, en effet, sur un examen otoscopique à la recherche d’une otorragie ou de lésions tympaniques. Des tests de surdité peuvent être réalisés dans le même temps.
Dans un second temps un examen clinique complet permet de rechercher d’éventuelles lésions associées.
La confirmation du diagnostic de fracture du rocher nécessite la prescription d’un bilan d’imagerie médicale, généralement un scanner, éventuellement complété par une IRM.
La prise en charge d’une fracture du rocher
En elle-même, la fracture du rocher ne nécessite aucun traitement particulier. La prise en charge a pour objectif de traiter les lésions associées lorsqu’elles existent, et de prévenir les potentielles complications.
Ainsi, la prise en charge d’une fracture du rocher est décidée au cas par cas :
- Traitement médicamenteux (antalgique, antibiotique, corticoïdes, etc.) ;
- Intervention chirurgicale en cas d’atteinte du tympan, du nerf facial, des méninges ou de l’oreille interne ;
- Kinésithérapie pour soulager les vertiges et les troubles de l’équilibre ;
Charline D., Docteur en pharmacie