Le syndrome de la queue de cheval est une urgence médicale causée par la compression des nerfs localisés en bas du dos, sous les deux dernières vertèbres lombaires. Il peut causer des douleurs et des troubles sensitifs, moteurs et sphinctériens. Ce trouble rare peut être très handicapant (paralysie, incontinence), même après une prise en charge chirurgicale, d’où l’intérêt d’un diagnostic le plus précoce possible pour limiter les séquelles irréversibles. La cause la plus fréquente du syndrome de la queue de cheval est la hernie discale. Bien que moins fréquentes, d’autres causes existent (tumeur, infections, etc.). Une IRM permet de le diagnostiquer. Dans la majorité des cas, la prise en charge est chirurgicale pour retirer la hernie discale ou une tumeur. Quelques fois, un traitement médicamenteux est prescrit (chimiothérapie, antibiotiques, etc.).
Le syndrome de la queue de cheval, qu’est-ce que c’est ?
Le syndrome de la queue de cheval est rare mais représente une urgence médicale absolue. Il correspond à la compression d’un nerf au niveau de l’une des deux dernières vertèbres lombaires, dans le bas du dos.
La colonne vertébrale est une continuité de vertèbres qui s’imbriquent les unes dans les autres. Elle prend fin avec les vertèbres lombaires, numérotées de L1 à L5 qui donnent suite au sacrum. On parle de syndrome de la queue de cheval pour tout trouble survenant en dessous de la deuxième vertèbre lombaire.
La colonne vertébrale abrite la moelle épinière, d’où partent la quasi-totalité des nerfs assurant le contrôle des diverses zones corporelles. La moelle épinière prend fin au niveau de la deuxième vertèbre lombaire. Un ensemble de racines nerveuses appelées « queue de cheval », du fait de leur forme, lui fait suite. Les nerfs de la queue de cheval permettent de contrôler les organes localisés dans le bassin et les membres inférieurs. Ainsi, la compression de ces derniers est responsable du fameux syndrome de la queue de cheval.
À savoir ! Le syndrome de la queue de cheval concerne environ 1 personne sur 100 000. Cette affection semble affecter plus volontiers les personnes âgées de 30 à 50 ans. Les hommes comme les femmes sont concernés de la même manière et indépendamment de l’âge.
La cause la plus répandue du syndrome de la queue de cheval est la hernie discale. Cependant d’autres causes existent, par exemple : une anomalie congénitale de la moelle épinière (par exemple, le spina bifida), une tumeur ou lésion médullaire, un rétrécissement du canal médullaire dans le bas du dos, une complication chirurgicale suite à une intervention au niveau de la colonne vertébrale, un abcès qui appuie sur la queue de cheval, une malformation artérioveineuse dans le bas du dos, etc.
Quels en sont les symptômes ?
Le syndrome de la queue de cheval peut être à l’origine de douleurs intenses dans le bas du dos. On parle notamment de cruralgie ou de sciatalgie. Les douleurs lombaires sont souvent associées à des douleurs pelviennes et génitales.
Chez d’autres patients, le syndrome se manifeste plutôt par une perte de sensibilité au niveau des fesses, des parties génitales, de la vessie ou du rectum. Les sensations dans les membres inférieurs peuvent également être réduites. On parle de fourmillements, d’engourdissements ou de picotements.
Le syndrome de la queue de cheval peut induire des troubles moteurs, plus ou moins importants, dans les jambes : difficulté à étendre une jambe, paralysie, par exemple.
À noter ! Les manifestations sont généralement bilatérales. L’intensité et le type de symptômes peuvent cependant varier entre le côté droit et gauche du corps.
Enfin, d’autres symptômes peuvent être associés :
- Dysfonction érectile chez les hommes ;
- Rétention urinaire et/ou constipation ;
- Incontinence urinaire et/ou fécale ;
- Perte des réflexes au niveau des genoux et des chevilles ;
- Troubles de la marche ;
- Sensibilité et contrôle musculaire diminués dans les membres inférieurs.
Sans prise en charge rapide, le syndrome de la queue de cheval peut induire une paralysie des membres inférieurs.
Le diagnostic du syndrome de la queue de cheval
Un syndrome de la queue de cheval est suspecté à l’occasion de l’examen clinique du patient, devant la présence des symptômes évocateurs de l’affection.
Le diagnostic de certitude du syndrome de la queue de cheval repose sur la réalisation d’un examen d’imagerie, généralement une IRM. Cet examen permet d’obtenir des images précises du corps, notamment la moelle épinière. Une injection de produit de contraste peut être prescrite afin d’obtenir une image de qualité supérieure. Lorsque l’IRM n’est pas disponible, une myélographie par tomodensitométrie est réalisée à la place.
D’autres examens sont parfois prescrits en compléments : une ponction lombaire, des radiographies ou un scanner rachidien.
Quels sont les traitements disponibles ?
Un syndrome de la queue de cheval est une urgence médicale qui nécessite une prise en charge sans délai. L’objectif est d’éviter les déficits moteurs et sphinctériens définitifs. La prise en charge dépend de la cause.
Intervention chirurgicale
Par exemple, dans le cas le plus fréquent de la hernie discale qui compresse les nerfs de la queue de cheval, une intervention chirurgicale est indispensable pour soulager la pression. Une exérèse chirurgicale est pratiquée afin de retirer la hernie discale. Le procédé est le même en cas de tumeur. Parfois, lorsque l’exérèse n’est pas possible, une laminectomie est pratiquée (retrait d’une ou plusieurs lames vertébrales).
L’intervention chirurgicale doit être réalisée sans délai. En effet, il faut intervenir dans les 24 à 48 heures maximum qui suivent les symptômes afin de garantir au patient le meilleur pronostic possible. Les séquelles post-opératoires dépendent des symptômes présents avant l’opération et de la rapidité (et qualité) de prise en charge.
Rééducation
Selon les séquelles post-opératoires, une rééducation fonctionnelle est nécessaire après une intervention chirurgicale pour le syndrome de la queue de cheval. Selon les cas, la rééducation peut être réalisée auprès d’un kinésithérapeute et/ou d’une sage-femme.
À noter ! Plusieurs années de rééducation peuvent être nécessaires pour retrouver une qualité de vie normale.
Traitement médicamenteux
Il peut arriver également qu’un traitement médicamenteux doit être instauré. Il repose d’abord sur la prescription d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens pour soulager le patient. Des corticoïdes par voie orale ou injectables peuvent aussi être utilisés pour réduire le gonflement.
Une antibiothérapie peut être prescrite en cas de cause infectieuse. Une radiothérapie ou chimiothérapie est nécessaire lorsque la tumeur à l’origine du syndrome de la queue de cheval est inaccessible chirurgicalement.
Quelques gestes de prévention du syndrome de la queue de cheval
Le syndrome de la queue de cheval peut parfois être prévenu. En effet, en observant quelques précautions, il est possible de diminuer la probabilité de survenue d’une hernie discale :
- Lutter contre le surpoids et l’obésité qui accélèrent le vieillissement de la colonne vertébrale ;
- Adapter le port de charges lourdes. Se pencher vers l’avant pour soulever une charge lourde posée au sol multiplie par 5 la pression exercée sur la colonne vertébrale. Il est indispensable d’utiliser les jambes pour soulever une charge et non le dos.
Charline D., Docteur en pharmacie, le 13 avril 2022
– Syndrome de la queue de cheval. msdmanuals.com. Consulté le 13 avril 2022.