Le SADAM ou syndrome de Costen


Rédigé par Florence D-L. et publié le 9 février 2022

dame qui a mal à la mâchoire

Le SADAM, ou syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur, touche l’articulation temporo-mandibulaire, celle qui relie la mâchoire inférieure aux os du crâne. Le SADAM peut se traduire par des symptômes variés et notamment par des douleurs. L’origine précise du SADAM (ou syndrome de Costen) n’est pas connue, en revanche plusieurs facteurs de risque ont été identifiés. Une fois que le diagnostic a été posé, un traitement personnalisé est proposé au patient pour à la fois le soulager et corriger ses facteurs de risque.

Définition, symptômes et causes du SADAM ou syndrome de Costen

Notions de physiologie

Une articulation est une zone de jonction entre plusieurs os. C’est une structure complexe, à la fois osseuse, musculaire et ligamentaire. Les articulations de la hanche et du genou sont parmi les plus connues, mais il en existe beaucoup d’autres dans le corps humain !

radiographie d'une mâchoire de profil

L’articulation temporo-mandibulaire, aussi notée ATM par les médecins, relie la mâchoire inférieure, ou mandibule, à l’os temporal crânien. Il s’agit d’une articulation paire et symétrique, présente à gauche et à droite de la face. Cette articulation est extrêmement sollicitée et importante au quotidien, quand on parle, mange, boit ou respire.

L’articulation temporo-mandibulaire est marquée par la présence d’un disque articulaire ou ménisque située entre les deux structures osseuses qu’elle relie. Ce disque permet de faciliter le glissement des os les uns par rapport aux autres.

Qu’est-ce que le SADAM ?

Le SADAM, ou syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur, touche l’articulation temporo-mandibulaire. C’est un dysfonctionnement musculosquelettique dont la forme, l’origine et les symptômes sont variés.

Le SADAM est une affection bénigne qui évolue spontanément vers la guérison dans la majorité des cas. Environ 10% des patients basculent vers la chronicité : la gêne au quotidien et les douleurs entrainent une altération plus ou moins importante de la qualité de vie.

À savoir ! Le SADAM s’appelait auparavant syndrome de Costen, du nom du médecin oto-rhino-laryngologiste qui décrivit le syndrome pour la première fois, en 1934.

Qui est concerné ?

On estime qu’environ 10% de la population est touchée par le SADAM. C’est donc une pathologie fréquente. Cependant, de nombreux patients souffrent de symptômes légers et peu spécifiques comme par exemple des maux de tête : ainsi ils ne consultent pas et ne savent pas qu’ils sont atteints d’un SADAM.

Le SADAM peut apparaître à tout âge mais concerne essentiellement les femmes entre 20 et 50 ans. Les hormones féminines sont peut-être en cause, ce qui explique aussi que la maladie soit moins fréquente après la ménopause.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes du SADAM (syndrome de Costen) sont très variés mais sont dominés par les douleurs :

  • Les douleurs locales font partie des signes cliniques les plus courants : douleurs dans la mâchoire, douleurs dentaires, douleurs dans la face, douleurs irradiant dans l’oreille (et pouvant dans un premier temps faire penser à une otite) ;
  • Les douleurs peuvent être présentes à distance de l’articulation temporo-mandibulaire : maux de tête, douleurs cervicales, mal de dos

Parmi les autres symptômes liés au SADAM, nous pouvons citer la présence de :

  • Bruits articulaires : le patient ou son entourage entendent la mâchoire craquer au moment de l’ouverture de la bouche ;
  • Une limitation dans l’ouverture de la bouche ;
  • Blocages en position bouche ouverte ou bouche fermée ;
  • Acouphènes, vertiges, troubles de l’équilibre…

À savoir ! Chaque patient est différent et peut présenter un ou plusieurs symptômes parmi ceux de la liste ci-dessus. Tout ceci peut avoir un impact plus ou moins important sur la mastication, l’alimentation et le quotidien de façon générale.

Quelles sont les causes du SADAM ?

La cause exacte du SADAM est inconnue. En revanche, les spécialistes ont identifié tout un ensemble de facteurs de risque pouvant contribuer à l’apparition d’un SADAM :

  • Une mal-occlusion dentaire est très souvent retrouvée en cas de SADAM. L’occlusion dentaire correspond à la façon dont les dents sont imbriquées les unes par rapport aux autres, celles du haut avec celles du bas. Une mal-occlusion dentaire peut avoir pour origine une malformation, la perte d’une ou plusieurs dents et le fait qu’elles ne soient pas remplacées, ce qui conduit à un déséquilibre … ;
  • Le bruxisme : c’est le fait de grincer des dents ;
  • Les traumatismes et les fractures au niveau de la tête et du cou ;
  • L’hyperlaxité ligamentaire ;
  • L’occlusion nasale chronique ;
  • La présence d’une maladie rhumatismale comme par exemple la polyarthrite rhumatoïde.

À savoir ! Le stress est un élément important à prendre en compte en cas de SADAM. C’est à la fois un facteur déclenchant et un facteur d’aggravation du SADAM. Certains spécialistes vont même jusqu’à considérer que le SADAM est une affection purement psychosomatique.

Diagnostic et traitement du SADAM ou syndrome de Costen

Comment poser le diagnostic ?

Le diagnostic de SADAM n’est pas toujours évident, du fait de la diversité des formes, des causes et des signes cliniques. Les patients se retrouvent parfois en situation d’errance thérapeutique.

Le diagnostic de SADAM repose sur un interrogatoire du patient, un examen clinique et un ou plusieurs examens d’imagerie comme une radiographie panoramique dentaire ou une IRM.

Quels sont les traitements du SADAM ou syndrome de Costen ?

Le SADAM relève d’une prise en charge spécialisée, par le chirurgien-dentiste ou le médecin stomatologue. La prise en charge est souvent multidisciplinaire, avec l’intervention d’un oto-rhino-laryngologiste, d’un orthodontiste, d’un chirurgien maxillo-facial, d’un kinésithérapeute, d’un ostéopathe ou encore d’un sophrologue.

dentiste et son patient qui regardent la radiographie d'une mâchoire

Les premiers traitements sont conservateurs. En cas d’échec, des traitements chirurgicaux sont proposés. En parallèle, le traitement des causes est indispensable lorsque celles-ci ont pu être identifiées. Par exemple, remplacer une dent, lutter contre le stress…

Le port d’une gouttière permet généralement de corriger et d’améliorer l’occlusion dentaire.

La kinésithérapie et l’ostéopathie sont des méthodes manuelles qui donnent de bons résultats.

Des traitements médicamenteux par voie orale peuvent également être prescrits, comme des anti-inflammatoires pour lutter contre la douleur et des myorelaxants pour décontracturer les muscles. Attention de ne pas en abuser, toujours se conformer à la prescription du médecin et au conseil du pharmacien.

Des médicaments par voie injectable sont parfois utilisés, comme par exemple la toxine botulique, connue pour ses propriétés décontracturantes.

Des astuces peuvent être essayées, comme par exemple appliquer du froid (pour lutter contre la douleur) ou du chaud (pour décontracter les muscles) au niveau de la mâchoire.

Si le SADAM est lié au stress et à l’anxiété, le recours à des techniques de relaxation voire à des consultations avec un psychologue peuvent être utiles.

À savoir ! Pour éviter l’apparition d’un SADAM, quelques règles d’hygiène de vie s’imposent, notamment adopter une bonne hygiène bucco-dentaire au quotidien, éviter de consommer trop régulièrement du chewing-gum ou des aliments très durs, programmer une visite annuelle chez le dentiste, limiter le stress et l’anxiété.

Sources
– Hospices Civils de Lyon. chu-lyon.fr. Consulté le 9 février 2022.
– Troubles et dysfonctions temporo-mandibulaires. msdmanuals.com. Consulté le 9 février 2022.

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