L’ostéomalacie est une affection osseuse engendrée par une minéralisation insuffisante de l’os. Elle compromet la solidité de l’os. Cette atteinte cause des douleurs, des déformations osseuses et un risque plus important de fractures. Le diagnostic d’une ostéomalacie repose sur la réalisation de divers examens médicaux : une radiographie, des analyses biologiques, et éventuellement une biopsie. Le traitement repose sur la prescription de vitamine D et de calcium. La guérison est majoritairement complète. Lorsque la pathologie a été prise en charge plus tardivement, des déformations osseuses peuvent persister.
Définition et symptômes de l’ostéomalacie
Qu’est-ce que l’ostéomalacie ?
Une ostéomalacie correspond à une décalcification osseuse survenant chez les adultes et les personnes âgées. Son équivalent chez l’enfant est le rachitisme. Cette affection osseuse résulte d’une minéralisation osseuse de mauvaise qualité directement causée par une carence en vitamine D.
La vitamine D est habituellement produite par l’organisme, au niveau cutané, à condition que l’exposition aux rayons du soleil soit suffisante. Elle est également apportée par l’alimentation. Cette vitamine est essentielle à la fixation du calcium et du phosphore sur l’os, et donc à sa solidité.
Une carence en vitamine D peut être causée par un apport alimentaire insuffisant, ou plus fréquemment, en lien avec une absorption digestive insuffisante. Par exemple, en cas d’intolérance au gluten ou d’affection du pancréas. Par ailleurs, une ostéomalacie peut se développer suite à une intoxication osseuse, pouvant être causée par une insuffisance rénale chronique ou certaines substances comme le fluor ou les bisphosphonates (traitement prescrit en cas d’ostéoporose).
Les individus les plus à risque de souffrir d’une carence en vitamine D sont les suivants :
- Les personnes qui ne s’exposent pas ou peu au soleil. Par exemple, en cas de faible ensoleillement lors de certaines saisons ou dans certaines régions, ou encore, par le port de vêtements couvrants, etc. ;
- Les individus qui suivent un régime végétalien, autrement dit ceux qui ne consomment pas de viande, d’œuf, de poisson ou de produits laitiers ;
- Les personnes présentant des troubles d’absorption intestinale, notamment en cas de maladie coeliaque.
On distingue plusieurs types d’ostéomalacie :
- Axiale, très rare, et qui se manifeste après la cinquantaine. Les patients sont asymptomatiques ou se plaignent de douleurs au niveau de la colonne vertébrale ;
- Hypophosphatémique lorsque le trouble n’est pas lié à la carence vitaminique mais à une baisse du taux de phosphore dans le sang. Elle est généralement en lien avec une pathologie rénale, ou parfois, causée par une tumeur. La prise en charge est chirurgicale dans ce cas ;
- Vitamino-résistante qui ne répond pas au traitement à base de vitamine D. Cette forme d’ostéomalacie est dite familiale et résulte d’une anomalie dans le métabolisme de la vitamine D. Parfois, elle peut être liée à une pathologie rénale. Son traitement repose sur l’administration de calcitriol (vitamine D pré transformée).
À noter ! L’ostéomalacie et l’ostéoporose sont deux pathologies bien distinctes. En effet, bien que ces pathologies affectent, toutes deux, la structure osseuse et engendrent des symptômes similaires (douleurs et fractures), leur mécanisme reste différent. L’ostéoporose implique une perte de la densité osseuse (par déséquilibre entre formation et destruction osseuse), tandis que l’ostéomalacie est liée à une altération de la minéralisation osseuse (par perturbation de l’absorption de la vitamine D). Ostéomalacie et ostéoporose peuvent même être présentes simultanément chez un même individu.
Quels symptômes ?
Une ostéomalacie se manifeste par des douleurs osseuses quasi-permanentes localisées au niveau des hanches et des épaules. Des fractures, essentiellement au niveau vertébral peuvent survenir.
Des déformations osseuses sont également associées. Elles concernent surtout les vertèbres, les membres inférieurs et le bassin. Elles peuvent gêner la marche.
À noter ! D’autres symptômes associés à la carence en vitamine D peuvent survenir : spasmes musculaires, crampes, engourdissement au niveau des mains, des pieds ou de la bouche.
Diagnostic et traitement de l’ostéomalacie
Quel diagnostic ?
Le diagnostic de l’ostéomalacie repose sur la réalisation d’une radiographie. Cet examen permet de mettre en évidence la déminéralisation du squelette et les éventuelles déformations ou fissures osseuses. Pour ces dernières, on parle de stries de Looser-Milkmann.
Des examens biologiques, via une prise de sang, permettent de confirmer le diagnostic. En cas d’ostéomalacie, ils permettent de mettre en évidence :
- Une baisse du taux sanguin de calcium et de phosphore ;
- Une baisse considérable du taux de calcium dans les urines ;
- Une baisse du taux sanguin de vitamine D ;
- Une augmentation du taux sanguin de phosphatases alcalines, les enzymes impliquées dans le remaniement osseux.
Il existe plusieurs seuils de carence en vitamine D, selon la société Américaine d’Endocrinologie :
- Plus de 30 ng/mL, qui représente le seuil optimal chez un individu sain et non carencé ;
- Inférieur à 30 ng/mL en cas d’insuffisance en vitamine D ;
- Entre 10 et 20 ng/mL, la carence est considérée comme modérée ;
- Inférieur à 10 ng/mL, la carence est sévère et correspond à l’apparition d’une ostéomalacie.
Enfin, une biopsie permet de révéler une augmentation de l’épaisseur du tissu osseux peu minéralisé, associée à une hyperactivité des ostéoblastes (cellules produisant le tissu osseux).
Quel traitement ?
La prise en charge d’une ostéomalacie repose sur l’administration de vitamine D et de calcium. La dose recommandée dépend de l’âge du patient et de la sévérité du déficit. Ce traitement permet généralement une guérison rapide : les douleurs et les difficultés de marche s’estompent vite. En revanche, les déformations osseuses peuvent persister chez certains patients.
Toute insuffisance en vitamine D implique une supplémentation de 800 UI par jour (ou 5600 UI par semaine) de cholécalciférol (vitamine D). En cas de carence, la dose prescrite est : soit 300 000 UI en dose unique suivi de 800 UI à prendre quotidiennement, soit 1 500 UI à prendre quotidiennement. Un contrôle médical à trois mois est réalisé afin d’adapter le traitement si besoin.
La dose nécessaire peut être administrée de manière trimestrielle, hebdomadaire ou journalière. C’est la compliance du patient qui oriente le médecin vers la fréquence de prise la plus adaptée.
Il peut être conseillé en parallèle aux patients souffrant d’ostéomalacie, de s’exposer davantage aux rayons du soleil afin de favoriser la production interne en vitamine D.
Enfin, il est possible de prévenir une carence en vitamine D susceptible d’induire une ostéomalacie en respectant les apports recommandés :
- 600 UI par jour chez les adultes ;
- 800 UI par jour chez les individus de plus de 60 ans.
Pour cela, il faut veiller à avoir une alimentation riche en vitamine D et en s’exposant suffisamment au soleil. Enfin, il est également possible de recourir à des compléments alimentaires.
La prise de vitamine D à long terme ne comporte aucun risque. Cependant, elle a l’avantage de prévenir l’insuffisance et ses conséquences, en plus de corriger une éventuelle carence déjà présente. La vitamine D peut être utilisée de façon quotidienne ou hebdomadaire, mais de préférence avec un repas ou une collation.
– Ostéopénie : différenciation entre ostéoporose et ostéomalacie. msdmanuals.com. Consulté le 26 août 2021.