Carence en vitamine D


Rédigé par Charline D. et publié le 20 décembre 2019

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La vitamine D est un élément indispensable pour la croissance et la bonne santé du squelette. Un déficit en vitamine D peut être à l’origine d’une fragilité osseuse (ostéoporose), et d’après plusieurs études qui demandent à être confirmées, de certains cancers. Pourtant, selon des données récentes, près d’un individu sur deux serait concerné par une carence en vitamine D. On estime que près d’un milliard de personne serait concerné au niveau mondial. En cas de carence, une supplémentation en vitamine D par voie orale doit être mise en place.

Définition

Qu’est-ce que la vitamine D ?

Une vitamine est un nutriment nécessaire à l’organisme, généralement apporté par l’alimentation ou l’environnement. La vitamine D est, à l’inverse des autres vitamines, produite en partie par l’organisme après une exposition solaire. Cette production a lieu au niveau de la peau sous l’action des rayons du soleil, plus particulièrement des rayons ultraviolets B. On estime qu’il faut en moyenne 15 à 30 minutes d’exposition directe par jour pour que la production de vitamine D soit assurée.

Elle est également présente dans l’alimentation, par exemple dans les poissons gras et le jaune d’œuf.

Selon son origine, on distingue deux types de vitamine D :

  • Le cholécalciférol ou vitamine D3 qui provient de l’alimentation (certains poissons) et de l’exposition au soleil ;
  • L’ergocalciférol ou vitamine D2 qui provient de l’alimentation exclusivement (origine végétale).

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La vitamine D provenant de l’alimentation est absorbée avec les graisses au niveau de l’intestin grêle avant de rejoindre la circulation générale. La vitamine D d’origine solaire passe quant à elle directement dans la circulation sanguine. La vitamine est ensuite stockée dans l’organisme (muscle, tissu adipeux, sang, foie, rein) et éliminée par voie fécale.

À savoir ! La vitamine D stocké dans le tissu adipeux ne peut plus être utilisée. D’où une vigilance particulière chez les patients obèses.

La vitamine D est indispensable à la santé osseuse. Elle joue un rôle important dans le métabolisme phosphocalcique. En effet, au niveau des intestins, la vitamine D agit comme une hormone en favorisant l’absorption de phosphore et de calcium, indispensables à la minéralisation osseuse. En fixant le calcium, elle permet la croissance et le renouvellement osseux. Son rôle ne se limite pas qu’aux os, elle est également impliquée dans l’immunité, la musculature, et la réduction de certaines pathologies comme le cancer et les démences.

Qu’est-ce qu’une carence en vitamine D ?

L’organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un apport quotidien minimum de 15 microgrammes par jour pour les adultes, et de 10 microgrammes par jour pour les nourrissons. On parle donc de carence en vitamine D lorsque son taux est inférieur à 10ng/mL. A noter que les besoins en vitamine D dépendent de la couleur de la peau et de l’ensoleillement dans un pays ou une région.

Les individus les plus à risque de développer une carence sont :

  • Ceux qui ne s’exposent pas ou peu au soleil (faible ensoleillement dans certaines régions ou à certaines saisons, port de vêtements couvrants, etc.) ;
  • Ceux qui suivent un régime végétalien (pas de consommation de viande, d’œuf, de poisson ou de produits laitiers) ;
  • Ceux présentant des troubles d’absorption intestinale (par exemple, la mucoviscidose, la maladie coeliaque).

Déficit en vitamine D

Un déficit en vitamine D peut être à l’origine :

  • D’une fragilité osseuse et dentaire. On parle d’ostéoporose qui se manifeste principalement par la survenue de fractures au niveau de la colonne vertébrale, des poignets et de la hanche ;

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  • D’une décalcification osseuse. On parle d’ostéomalacie. Elle se traduit chez les personnes âgées par des diarrhées fréquentes et violentes, des douleurs osseuses, du thorax et du dos, et par une fatigue musculaire. Dans les cas les plus graves, l’ostéomalacie peut aboutir à un tassement de la colonne vertébrale ;
  • De chutes plus fréquentes, particulièrement chez les sujets âgés ;
  • De dépression, notamment en hiver où l’ensoleillement est moindre ;
  • De perte de la masse musculaire ;
  • De dégradation des fonctions cognitives (mémoire, attention, etc.).

Chez les plus petits, une carence en vitamine D peut engendrer un rachitisme, une pathologie affectant les os en croissance et qui se traduit par un retard de croissance et de développement, et des troubles du sommeil.
Enfin, d’après de récentes études, un déficit en vitamine D peut être à l’origine :

  • D’hypertension ;
  • De sclérose en plaques ;
  • De polyarthrite rhumatoïde ;
  • De certains cancers (du côlon, du sein, de la prostate) ;
  • De diabète de type 1.

Une carence en vitamine D est mise en évidence par un dosage sanguin, via une prise sang, du taux de vitamine D.

La société Américaine d’Endocrinologie a défini plusieurs seuils :

  • Plus de 30 ng/mL, c’est le seuil optimal que tout individu sain devrait avoir ;
  • Inférieur à 30 ng/mL, on parle d’insuffisance en vitamine D ;
  • Entre 10 et 20 ng/mL, c’est un déficit modéré ;
  • Inférieur à 10 ng/mL, le déficit en vitamine D est sévère et correspond à l’apparition d’une ostéomalacie.

À savoir ! Le dépistage systématique à l’ensemble de la population ne fait pas partie des recommandations. Seules les personnes à risque ou souffrants de symptômes peuvent bénéficier du dosage de la vitamine D.

Carence en vitamine D: Traitement et méthodes de prévention

La prise en charge d’une carence en vitamine D repose sur la supplémentation en vitamine D. La dose prescrite dépend de l’âge du patient et de la sévérité du déficit.
Une insuffisance nécessite une supplémentation de 800 UI par jour (ou 5600 UI par semaine) de cholécalciférol. Une carence nécessite soit 300 000 UI en dose unique suivi de 800 UI quotidiennement, soit seulement 1 500 UI quotidiennement. Un contrôle médical à trois mois est nécessaire afin d’adapter le traitement.
La dose à administrer peut être calculée de manière trimestrielle, hebdomadaire ou journalière. C’est la compliance du patient qui oriente le médecin vers la dose à choisir.

Afin de prévenir la carence en vitamine D, les apports recommandés sont de :

  • 400 UI par jour chez les nourrissons ;
  • 600 UI par jour chez les enfants et les adultes ;
  • 800 UI par jour chez les personnes de plus de 60 ans.

Plusieurs méthodes différentes existent pour obtenir des apports suffisants :

  • L’exposition au soleil ;
  • La consommation d’aliment riche en vitamine D ;
  • L’utilisation de compléments alimentaires.

À savoir ! Une supplémentation en vitamine D des personnes âgées permet de réduire les chutes et les fractures de la hanche d’environ 30%.

La prise de vitamine D à long terme n’expose à aucun risque, mais à l’avantage de prévenir l’insuffisance et ses conséquences, et corriger une éventuelle carence déjà présente. La vitamine D peut être prise de manière quotidienne ou hebdomadaire, mais toujours avec un repas ou une collation. Une prise mensuelle n’est pas recommandée.

Charline D., Docteur en pharmacie


– Le déficit en vitamine D – Dossier de presse Mylan. Consulté le 9 mai 2019.
– Vitamine D : actualités et recommandations. – Revue médicale Suisse. Consulté le 9 mai 2019.
– L’hypovitaminose D. – hôpitaux universitaire de Genève. Consulté le 9 mai 2019.