Les médicaments photosensibilisant à éviter avant de partir au soleil
Avec l’arrivée des beaux jours et les vacances d’été, l’exposition au soleil devient inévitable. Pourtant, certaines substances contenues dans des médicaments peuvent provoquer des réactions cutanées lorsqu’elles interagissent avec les rayons ultraviolets (UV). Ces réactions, appelées photosensibilisation, peuvent aller de simples rougeurs à des cloques ou des lésions de type eczéma. Avant de partir, il est donc essentiel d’identifier les médicaments à risque et d’adopter les bons réflexes pour éviter des réactions cutanées provoquées par les médicaments photosensibilisants.
Comprendre la photosensibilisation : phototoxicité et photoallergie
La photosensibilisation médicamenteuse regroupe deux types de réactions :
- La phototoxicité est la forme la plus courante. Elle survient dans les heures qui suivent l’exposition au soleil et se manifeste comme un coup de soleil exagéré, souvent accompagné de cloques, d’un érythème (rougeur) et d’un œdème. Les lésions apparaissent uniquement sur les zones exposées : visage, cou, bras, jambes. Leur intensité est bien supérieure à ce qu’on attendrait d’une exposition modérée au soleil.
- La photoallergie est plus rare et correspond à une véritable réaction allergique. Elle apparaît entre 5 et 21 jours après le début de la prise du médicament, souvent après une semaine d’exposition aux UV selon la météo estivale. Contrairement à la phototoxicité, les lésions du type eczéma ou urticaire peuvent se développer sur des zones non exposées, car c’est tout le système immunitaire qui est impliqué.
Dans les deux cas, l’arrêt du médicament et l’éloignement du soleil sont indispensables. En cas de photoallergie avérée, le patient doit systématiquement signaler cette allergie à tous les professionnels de santé.
La prédisposition génétique joue également un rôle dans la photosensibilisation. Certaines maladies, comme le lupus érythémateux ou les porphyries, augmentent la sensibilité au soleil.
Les principales familles de médicaments concernés
Plus de 300 substances actives ont été identifiées comme potentiellement photosensibilisantes. Ces effets peuvent survenir quelle que soit la voie d’administration, qu’elle soit orale, injectable ou cutanée.
Médicaments administrés par voie générale
La voie générale c’est l’ensemble des traitements qui correspondent à une administration qui atteint la circulation sanguine pour agir sur l’ensemble de l’organisme cela peut être par voie orale ou injectable. Voici les classes thérapeutiques les plus fréquemment impliquées dans la photosensibilisation par voie générale :
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : kétoprofène, ibuprofène, diclofénac, piroxicam ;
- Antibiotiques : fluoroquinolones, tétracyclines, sulfamides antibactériens ;
- Diurétiques : thiazidiques, furosémide, triamtérène ;
- Antidépresseurs : imipraminiques, ISRS (fluoxétine, paroxétine…) ;
- Antidiabétiques oraux : sulfonylurées comme glibenclamide ;
- Médicaments contre le cholestérol : statines (simvastatine), fibrates (fénofibrate) ;
- Antiacnéiques : isotrétinoïne ;
- Anticancéreux, antifongiques (griséofulvine, itraconazole), antiépileptiques ;
- Neuroleptiques : chlorpromazine ;
- Antitussifs : oxomémazine ;
- Anxiolytiques : benzodiazépines ;
- Antiarythmiques : amiodarone ;
- IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) : oméprazole, pantoprazole ;
- Inhibiteurs calciques : amlodipine, diltiazem.
Médicaments à application cutanée
Certains traitements topiques peuvent également causer des réactions au soleil comme les :
- Anti-acnéiques : peroxyde de benzoyle, adapalène, isotrétinoïne.
- Anti-inflammatoires : gels à base de kétoprofène, diclofénac.
- Anti-allergiques : crèmes ou gels contenant des antihistaminiques.
Autres facteurs de photosensibilisation
Mise à part les médicaments, d’autres produits peuvent déclencher des réactions similaires face à une exposition au soleil comme :
- Les plantes et les fruits : coriandre, persil, fenouil, carotte, figue, céleri, citron, pamplemousse, millepertuis…
- Certains cosmétiques contenant des parfums, des huiles essentielles d’agrume, baume du Pérou, citronnelle, déodorants au triclosan.
- Des boissons : toniques ou bitters contenant de la quinine notamment dans les boissons gazeuses au citron amer.
- Et des édulcorants comme le cyclamate que l’on retrouve dans les aliments et les boissons light (chewing sans sucre, soda, desserts et confiseries).
Traitement médicamenteux en été : les bons réflexes avant de s’exposer
Avant de partir au soleil, voici quelques conseils simples mais essentiels :
- Lisez toujours la notice de vos médicaments : un pictogramme vous indique si un risque de photosensibilisation est présent.
- Demandez conseil à un professionnel de santé : votre médecin ou pharmacien peut adapter le traitement ou proposer une alternative.
- Protégez votre peau : même par temps couvert, portez des vêtements couvrants, des lunettes, un chapeau et appliquez une crème solaire à haute protection UVA/UVB.
- Poursuivez la protection même après avoir arrêté le traitement : certains médicaments mettent plusieurs jours à être éliminés par l’organisme.
- Réagissez vite en cas de rougeurs, de démangeaisons ou d’éruption cutanée, éloignez-vous du soleil et consultez un médecin sans attendre.
À noter ! L’exposition au soleil peut entraîner des réactions cutanées sérieuses avec un médicament photosensibilisant. Il est donc essentiel d’adopter une démarche préventive : lire attentivement les notices, consulter un professionnel de santé en cas de doute et protéger efficacement sa peau. Un simple geste de vigilance permet d’éviter des conséquences parfois longues à traiter. Avant de partir en vacances, mieux vaut prendre quelques minutes pour s’informer.
– Le Manuel MSD, . www.msdmanuals.com. Consulté le 15 juillet 2025.
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