Norovirus, salmonelles, etc. : bilan annuel des infections d’origine alimentaire

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Rédigé par Estelle B. et publié le 26 février 2018

En France, chaque année, environ 300 personnes décèdent suite à une infection d’origine alimentaire. L’étude approfondie de ces pathologies est déterminante pour mettre en place les actions de prévention en santé publique et évaluer les risques sanitaires tout au long de la chaîne alimentaire. Une étude, récemment publiée dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, dresse le bilan annuel de ces infections.

moisissures sur une orange et risque de salmonelles

Les infections d’origine alimentaire

L’étude menée a porté sur la période 2008-2013 et a recensé le nombre annuel de cas d’infections d’origine alimentaire, d’hospitalisations liées à ces pathologies et de décès pour 21 agents pathogènes, transmis à l’Homme par l’alimentation :

  • 10 bactéries, dont les salmonelles, la Listeria ou les Campylobacter;
  • 3 virus, comme les norovirus ;
  • 8 parasites, comme le ver solitaire.

Ces infections se présentent sous des formes multiples, allant de la simple gastro-entérite jusqu’à des complications organiques graves (rénales, cardiaques, neurologiques, …). Les agents pathogènes peuvent se transmettre selon plusieurs modes de contamination :

  • Les aliments ;
  • Les boissons ;
  • Le contact de personne à personne (contamination interhumaine) ;
  • Le contact direct avec des animaux porteurs de l’agent pathogène.

En France, les infections d’origine alimentaire restent nombreuses et représentent entre 1,28 et 2,23 millions de cas annuels, dont 15 800 à 21 200 hospitalisations et 232 à 358 décès. La majorité des cas est imputable aux norovirus, suivis des bactéries de type Campylobacter spp. puis des salmonelles. La moitié des décès constatés sont liés à 2 bactéries :

  • Les salmonelles ;
  • Listeria monocytogenes, responsable de la listériose.

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Des norovirus aux salmonelles

En France, les norovirus, les bactéries Campylobacter et Salmonella sont à l’origine d’environ 70 % de l’ensemble des infections d’origine alimentaire.

Les norovirus se transmettent de deux manières :

  • Par des aliments eux-mêmes contaminés, par exemple des coquillages ;
  • Lors de la manipulation des aliments par une personne infectée.

Les auteurs de l’étude insistent sur la nécessité de respecter les règles d’hygiène lors de la manipulation des aliments. Des règles indispensables aussi bien pour le personnel de cuisine collective qu’au sein de chaque foyer.

Les bactéries Campylobacter et Salmonella font d’ores et déjà l’objet de plans de lutte et de contrôle à différents stades de la chaîne alimentaire. Mais les résultats de cette étude montrent que ces agents pathogènes sont encore trop fréquemment responsables d’infections alimentaires. La surveillance et la mise en œuvre de moyens de prévention et de contrôle sont donc à renforcer, pour limiter ces infections. La récente affaire du lait infantile contaminé est d’ailleurs là pour le rappeler.

Une autre bactérie, Listeria monocytogenes, s’avère plutôt rare, puisqu’elle représente moins de 0,1 % des cas d’infections d’origine alimentaire. Pourtant, elle est le deuxième agent pathogène le plus mortel selon cette étude, ce qui témoigne de la gravité de cette infection.

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Des données épidémiologiques difficiles à collecter

Un virus responsable d’infections alimentaires a particulièrement attiré l’attention des auteurs de l’étude, le virus de l’hépatite E. Chaque année, il provoquerait en moyenne 59 300 infections, dont 500 hospitalisations et 18 décès. L’importance de ce virus dans les infections d’origine alimentaire est de plus en plus reconnue en France, seul pays à ce jour à avoir estimé son impact épidémiologique.

Différentes actions ont été mises en place au cours des dernières années pour réduire le risque d’exposition à ce virus :

  • Une information ciblée des populations les plus à risque ;
  • Une information générale des consommateurs, notamment grâce à un étiquetage sur la nécessité de bien cuire les aliments à base de foie de porc cru destinés à être consommés cuits.

Des travaux complémentaires restent néanmoins nécessaires pour mieux évaluer le rôle du virus de l’hépatite E dans les infections d’origine alimentaire.

Malgré les nombreux enseignements de cette étude, les auteurs soulignent la complexité du recueil des données. Certaines infections d’origine alimentaire sont des maladies à déclaration obligatoire, ce qui permet d’obtenir des informations détaillées sur chaque cas. Mais d’autres infections d’origine alimentaire sont plus difficiles à étudier, notamment lorsqu’elles provoquent des symptômes non digestifs.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– ESTIMATION DE LA MORBIDITÉ ET DE LA MORTALITÉ LIÉES AUX INFECTIONS D’ORIGINE ALIMENTAIRE EN FRANCE MÉTROPOLITAINE, 2008-2013. Van Cauteren, Dieter and al. BEH. 9 janvier 2018.
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