Utiliser la pensée pour retrouver de la mobilité suite à un AVC

Actualités Neurologie

Rédigé par Juliette S. et publié le 11 février 2020

1 Toutes les 4 minutes, soit 140 000 par an. Ce sont les chiffres du nombre d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) chaque année en France. Aussi courant que l’infarctus du myocarde, l’AVC est la première cause de décès chez la femme et la troisième chez l’homme. Suite à un AVC, 60% des personnes garderont des séquelles tels qu’un déficit moteur, des troubles du langage, des troubles de la sensibilité ou de la vision. Afin de récupérer en mobilité, de la rééducation est nécessaire, en mobilisant les membres, avec souvent un succès limité. Des chercheurs viennent de faire une découverte très intéressante  en utilisant la capacité du cerveau à guérir par la pensée des zones atteintes par un AVC  : c’est le neurofeedback.

Des séquelles mieux comprises depuis l’imagerie mentale

Ce déficit neurologique, traduit par un trouble de la motricité, de la sensibilité, du langage, de la vision est causé par l’obstruction ou la rupture d’un vaisseau transportant le sang dans le cerveau. Première cause de handicap chez l’adulte, sa prise en charge médicale consiste à restaurer la circulation des informations entre le cerveau et les membres. Cette connexion, longtemps resté invisible est à présent observée par les médecins grâce à une technique d’imagerie médicale existant depuis les années 2000 : l’imagerie par résonance magnétique. Pour le professeur Isabelle Bonan, spécialiste en médecine physique et réadaptation et chercheuse à l’Inserm, « Dans le cas des patients victimes d’AVC, on a pu voir comment cela se matérialise dans le cerveau, par exemple lorsque le sujet bouge sa main ou pense au mouvement de sa main, certaines zones ne s’allument plus » et de voir comment des zones saines du cerveau sont “capables de suppléer les zones lésées”.

Lire aussiAVC : 10 actions pour réduire le risque

Une nouvelle méthode de rééducation

Dans cette nouvelle méthode de rééducation,c’est la capacité du cerveau à suppléer les zones lésées en créant de nouvelles connexions cérébrales qui est utilisé. Cela s’appelle la plasticité cérébrale.

Celle-ci, visualisée grâce à l’IRM mais aussi à l’électro-encéphalogramme (EEG), est alors montrée au patient. Ainsi “Lorsque les zones clés pour la rééducation s’allument dans le cerveau et que les activités électriques des neurones reprennent, une « récompense » est donnée au cerveau grâce à une image de jauge présentée en temps réel. Le cerveau comprend alors qu’il est sur le bon chemin et continue l’exercice de la même façon. Si par contre la jauge diminue, c’est que le patient s’éloigne de l’objectif, et il doit corriger le tir. » commente le professeur Bonan. Les résultats de cette étude, encourageants, montrent par ailleurs que chaque rééducation est unique et que les zones à stimuler différeront pour chaque patient.

C’est donc une belle avancée pour les patients qui souffrent de séquelles dues à un AVC. Pour les chercheurs, la prochaine étape consistera à comparer cette nouvelle méthode à celle plus classique de la rééducation, afin d’évaluer dans quelles proportions cette technique est supérieure et pour quels types de patients celle-ci sera particulièrement bénéfique.

Lire aussiVers une meilleure prise en charge de l’AVC grâce à la progestérone ?

Juliette S., Rédactrice scientifique

– AVC : Récupérer par la pensée. INSERM. Consulté le 31 janvier 2020.
– Qu’est-ce qu’un AVC ? FONDATION POUR LA RECHERCHE SUR LES AVC. Consulté le 31 janvier 2020.
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *