Selon le dernier rapport mondial sur la qualité de l’air publié en août 2023, la pollution atmosphérique serait la plus grande menace extérieure sur la santé humaine à l’échelle mondiale. Les effets néfastes de la pollution sont majeurs et multiples. L’amélioration de la qualité de l’air est un enjeu majeur pour préserver la santé humaine dans les années à venir. Explications.
Quatre pays champions du monde de la pollution atmosphérique
Si la pollution atmosphérique, par le biais de la circulation des masses d’air autour du globe, impacte l’ensemble de la planète, certaines régions sont plus polluées que d’autres, avec des risques majeurs pour la santé des populations. L’Asie du sud abrite ainsi les quatre pays les plus pollués au monde, alors que ces quatre pays rassemblent à eux seuls un quart de la population mondiale :
- Le Bangladesh
- L’Inde
- Le Népal
- Le Pakistan
D’après les données et les estimations, le niveau de pollution dans ces pays pourrait réduire de 5 ans en moyenne l’espérance de vie des populations. Un chiffre alarmant d’autant que l’air n’est souvent pas le seul élément pollué. L’eau et le sol sont bien souvent pollués eux aussi, avec également de graves conséquences sur la santé. Un autre continent souffre aussi des conséquences de la pollution atmosphérique, l’Afrique, en raison de son niveau élevé de pollution, mais aussi du manque récurrent d’infrastructures.
Une mobilisation internationale indispensable-
Face à ces enjeux, le rapport souligne le manque d’actions concertées pour favoriser le développement d’infrastructures pour améliorer la qualité de l’air en Afrique et en Asie. Pourtant, la pollution de l’air représente un danger au moins aussi grand que d’autres fléaux, comme le paludisme ou le VIH/SIDA . Des enjeux qui bénéficient pour leur part d’une mobilisation nationale et internationale forte depuis des années. Pourtant, la lutte contre la pollution atmosphérique est possible. La Chine en est l’une des illustrations. La pollution de la Chine a diminué de plus de 42 % depuis 2013. Grâce à ces efforts, les Chinois peuvent espérer vivre 2,2 années de plus qu’avant, si la pollution atmosphérique reste contenue. Pour autant, il faut poursuivre les efforts, puisque la Chine présente des niveaux de pollution encore six fois supérieurs aux seuils définis par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
En Europe et aux USA, les autorités de santé publique définissent des normes de plus en plus strictes pour réduire la pollution atmosphérique, mais des inégalités territoriales demeurent. Aux USA, les territoires les plus pollués se trouvent en Californie, en raison de l’impact des importants feux de forêt de ces dernières années. En Europe, l’air est globalement plus pollué à l’Est qu’à l’Ouest, une différence qui se reflète sur l’espérance de vie.
Améliorer la qualité de l’air pour allonger l’espérance de vie
Agir sur la pollution atmosphérique permet d’agir directement sur l’espérance de vie, preuve des multiples impacts néfastes de la pollution de l’air. Rien qu’en réduisant certaines particules fines, il serait possible d’augmenter de 2,3 années l’espérance de vie humaine, soit 17,8 milliards d’années de vie à l’échelle de la population mondiale. L’impact de ces particules fines sur la santé se révèle :
- Equivalent aux effets du tabagisme ;
- Plus de trois fois supérieur aux effets de la consommation d’alcool ou d’eau non potable ;
- Plus de cinq fois supérieur aux conséquences des accidents de la route.
De telles données démontrent l’urgence à sensibiliser sur les risques liés à la pollution atmosphérique et sur l’absolue nécessité de mettre en place des mesures pour la réduire pour protéger les populations des risques sur leur santé.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
