Comment préparer l’entrée en maison de retraite pour un proche atteint d’Alzheimer ?
Quand on accompagne un proche atteint d’Alzheimer depuis plusieurs années, on connaît la fatigue accumulée, les nuits écourtées, les moments d’angoisse face aux changements brusques de comportement. On connaît aussi les dilemmes permanents : maintenir le domicile coûte que coûte ou envisager l’entrée en maison de retraite spécialisée Alzheimer ou en EHPAD.
Cette décision, souvent différée par culpabilité ou peur de “l’abandon”, arrive pourtant comme une nécessité pour préserver à la fois la sécurité du malade et la santé de l’aidant. Pour de nombreuses familles, ce choix est l’un des plus difficiles du parcours.

Reconnaître le moment du basculement
Identifier les signes d’une prise en charge devenue insuffisante
La maladie ne se résume pas à la perte de mémoire. Les troubles exécutifs, l’errance nocturne, les hallucinations, l’agressivité ou le refus de soins peuvent rendre la prise en charge à domicile intenable, même avec un réseau solide.
Quand envisager un établissement spécialisé Alzheimer
Lorsque le risque de fugue augmente, que les chutes se multiplient ou que la stimulation cognitive devient impossible faute d’énergie, il faut envisager d’autres solutions, comme une maison de retraite Alzheimer dotée d’une unité protégée. Des structures comme Cap Retraite peuvent vous aider gratuitement à identifier rapidement les EHPAD qui correspondent à vos critères médicaux, géographiques et budgétaires.
Conseil de pro : tenez un journal quotidien des incidents (fugues, chutes, refus de soins). Non seulement cela aide à repérer les signaux d’alerte, mais ce document sera précieux pour justifier une demande d’entrée en établissement.
Quand le domicile devient un champ de bataille
Les difficultés quotidiennes pour l’aidant et la famille
Rester à domicile implique souvent une coordination complexe entre intervenants : auxiliaires de vie formés, SSIAD, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, médecins traitants, voire équipes mobiles Alzheimer. Même avec cette organisation, les crises imprévisibles peuvent déstabiliser le quotidien. La fatigue de l’aidant principal s’accumule, les tensions familiales augmentent, et les moments de répit se raréfient. La maison peut se transformer en un espace médicalisé improvisé, au détriment de la convivialité et du lien avec la famille.
Accéder aux ressources adaptées pour les aidants
Pour trouver un accompagnement adapté et soulager la charge au quotidien, il existe de nombreuses ressources pour les aidants familiaux qui permettent de mieux organiser la prise en charge et d’obtenir un soutien psychologique.
Conseil de pro : avant d’envisager un placement, testez une courte période en accueil temporaire ou en séjour de répit. Cela permet d’évaluer la réaction de la personne et de préparer la transition.
Vivre à domicile avec un proche atteint d’Alzheimer : les bonnes pratiques
Adapter l’environnement pour plus de sécurité et de repères
Rester à domicile avec un proche atteint d’Alzheimer est possible, à condition d’adopter une organisation rigoureuse et des stratégies adaptées aux troubles évolutifs. Il est essentiel d’aménager l’environnement : éliminer les sources de danger (tapis glissants, accès au gaz non sécurisé), installer des repères visuels simples (photos, panneaux), et maintenir un éclairage suffisant pour limiter la désorientation.
Maintenir la stimulation et préserver l’équilibre de l’aidant
La stimulation cognitive et physique doit être maintenue par des activités simples mais régulières : écouter de la musique familière, feuilleter des albums photo, marcher quotidiennement, ou participer à des tâches ménagères adaptées.
L’aidant doit penser à préserver son propre équilibre en sollicitant des relais : accueil de jour, interventions d’auxiliaires de vie, ou soutien de la famille. Un suivi médical régulier et un lien constant avec les professionnels de santé permettent d’anticiper les évolutions de la maladie et de planifier la suite du parcours de soin.
Conseil de pro : plutôt que de corriger chaque oubli ou erreur, privilégiez la validation émotionnelle. Cela évite les conflits inutiles et préserve un climat de confiance.
Choisir l’établissement en connaissance de cause
Les critères essentiels pour un EHPAD Alzheimer
À ce stade, le choix ne se fait pas seulement sur des critères généraux comme la localisation ou le coût. Il est crucial d’évaluer :
- Le niveau de formation du personnel aux troubles neurodégénératifs complexes.
- La capacité de l’équipe à gérer les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD).
L’importance de la spécialisation et de la continuité des soins
D’autres maladies neurodégénératives, comme la démence à corps de Lewy, peuvent présenter des symptômes proches d’Alzheimer, ce qui rend la spécialisation du personnel d’autant plus essentielle. Observer le fonctionnement au quotidien et vérifier la cohérence des projets de vie personnalisés sont des étapes incontournables pour choisir le bon EHPAD.
Conseil de pro : lors de la visite, demandez à parler au médecin coordonnateur et à un aide-soignant référent. Leurs réponses sur la gestion des urgences et des comportements difficiles en disent plus que les plaquettes commerciales.
Préparer le départ : un processus en plusieurs phases
Les étapes pour faciliter la transition
La transition vers un EHPAD spécialisé Alzheimer se prépare : visites préalables pour familiariser la personne, transmission détaillée du dossier médical et des habitudes de vie, création d’un environnement rassurant avec des repères sensoriels.
L’adaptation du rôle de l’aidant après le placement
Pour l’aidant, c’est aussi une étape de reconstruction personnelle : apprendre à passer d’un rôle de soignant à celui de proche attentif et présent, tout en retrouvant un équilibre de vie malgré la maladie.
Conseil de pro : apportez à l’équipe une “fiche repères” avec les phrases qui apaisent, celles qui déclenchent de l’anxiété, et les habitudes rassurantes (boisson préférée, musique du matin, odeur familière). Ces détails changent tout dans l’adaptation.
FAQ – Réponses aux situations vécues
1. Comment dépasser la culpabilité d’un placement ?
En se rappelant que la décision vise à protéger la personne et à lui offrir un environnement sécurisé et adapté, ce que le domicile ne peut plus garantir.
2. Quels signes montrent que l’EHPAD Alzheimer est devenu la meilleure option ?
Multiplication des crises, danger physique permanent, impossibilité de gérer les soins à domicile, épuisement de l’aidant principal.
3. Comment rester présent après le placement ?
En visitant régulièrement, en participant aux réunions de suivi, et en restant un interlocuteur actif auprès de l’équipe soignante.
4. Comment savoir si mon proche peut encore vivre à domicile ?
Si la sécurité est menacée (fugues, chutes, usage dangereux d’appareils), si les troubles cognitifs empêchent la gestion des besoins de base ou si l’aidant montre des signes d’épuisement, il est temps de réévaluer la situation. Une évaluation gériatrique par un médecin peut apporter un avis objectif.
5. Quels aides et soutiens existent pour les familles à domicile ?
Aides financières (APA, aides départementales), services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), auxiliaires de vie, accueil de jour, soutien psychologique, groupes de parole et plateformes spécialisées comme Cap Retraite pour orienter vers les bonnes ressources.
6. Comment s’assurer que la transition vers un établissement se passe bien ?
Préparer en amont : impliquer la personne dans le choix, organiser des visites préalables, fournir des repères familiers (photos, objets, musique), rester présent les premiers jours et maintenir un lien régulier avec l’équipe soignante.
Conseil de pro : fixez un rythme de visites régulier plutôt que des passages aléatoires. Cela aide la personne à se repérer dans le temps et rassure le personnel sur votre implication.
Check-list Aidant – Préparer l’entrée en maison de retraite Alzheimer
Étape | Action clé | Conseil de pro |
1. Évaluer la situation | Tenir un journal des incidents (fugues, chutes, refus de soins). | Utiliser ce document pour argumenter auprès du médecin ou de la commission d’admission. |
2. Tester le placement | Organiser un séjour temporaire ou un accueil de répit. | Observer la réaction du malade et ajuster le choix de l’établissement si nécessaire. |
3. Choisir l’établissement | Visiter plusieurs lieux, comparer l’accueil, les soins, et les unités protégées. | Demander à parler directement au médecin coordonnateur et à un aide-soignant référent. |
4. Préparer le transfert | Transmettre un dossier complet : médical, habitudes de vie, réactions connues. | Fournir une “fiche repères” avec phrases rassurantes, routines, goûts et déclencheurs d’anxiété. |
5. Créer un environnement familier | Apporter photos, coussin préféré, objets personnels. | Ajouter un parfum ou une musique familière pour stimuler les repères sensoriels. |
6. Maintenir le lien | Planifier des visites régulières après l’installation. | Garder un rythme fixe pour aider la personne à se repérer et renforcer le lien avec la famille. |
À retenir
Le passage en établissement est une étape émotionnellement lourde, mais elle peut offrir un soulagement durable. Elle permet de préserver le lien affectif tout en confiant la gestion des soins à une équipe spécialisée. Pour les familles, c’est aussi l’occasion de rééquilibrer leur vie et de continuer à accompagner leur proche dans un cadre sécurisé.
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