Dysgraphie


Rédigé par Florence D-L. et publié le 8 mai 2022

un enfant a du mal à écrire à cause de la dysgraphie

La dysgraphie est un trouble qui concerne l’écriture et se traduit par des difficultés à écrire.

C’est un trouble de l’apprentissage qui concerne plus particulièrement l’écriture. En cas de dysgraphie, écrire devient une véritable épreuve. De nombreux efforts sont fournis par la personne dysgraphique pour essayer d’écrire correctement, mais le résultat est généralement peu satisfaisant. La dysgraphie est source de handicap chez l’enfant car l’écriture est présente tout au long de la scolarité,  dans toutes les matières et à tous les niveaux. La dysgraphie pose également problème à l’âge adulte, dans la vie personnelle et professionnelle.  Le repérage des personnes dysgraphiques permet de mettre en place certaines solutions destinées à compenser le handicap et à redonner confiance en soi.

Dysgraphie, définition et symptômes

La dysgraphie est un trouble spécifique et durable de l’écriture.

Elle concerne environ 10% des enfants, c’est donc un trouble relativement fréquent.

un visage qui représente un enfant malheureux

Elle peut être isolée ou bien associée à d’autres troubles de l’apprentissage, couramment appelés “troubles dys”, comme la dyslexie ou la dysorthographie, mais aussi à des troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité. La dysgraphie peut également être associée à la dyspraxie : il s’agit d’un trouble dans la réalisation et dans la coordination des gestes.

On a tendance à l’oublier, mais l’écriture est une activité complexe, dont l’acquisition prend plusieurs années avant de devenir un automatisme. En cas de dysgraphie, cet automatisme n’existe pas.

À savoir ! Il semble que la dysgraphie touche davantage les garçons que les filles.

Symptômes et causes de la dysgraphie

La dysgraphie se traduit par des difficultés à écrire. Il existe plusieurs formes de dysgraphies mais toutes ont généralement en commun une écriture lente, illisible et désordonnée.

La personne dysgraphique fournit beaucoup d’efforts pour écrire quelques mots ou quelques lignes, mais le résultat est souvent décevant.

L’écriture sert souvent de support à d’autres apprentissages. On dit dans ce cas que l’enfant est en situation de double tâche. Lorsque l’enfant dysgraphique écrit, il fait beaucoup d’efforts aussi bien physiques que psychiques et cela l’empêche de se concentrer sur le sens de ce qu’il écrit.

La dysgraphie ne doit pas être confondue avec un simple retard dans l’apprentissage de l’écriture. Certains enfants ont besoin de davantage de temps pour apprendre à écrire et se retrouvent donc en décalage par rapport aux autres enfants de leur classe. Il ne s’agit cependant pas forcément de dysgraphie. C’est un trouble persistant et durable tandis que le retard est plus transitoire et finit par disparaître.

Attention aux idées reçues à propos de la dysgraphie et des troubles de l’apprentissage en général. Ce trouble de l’écriture n’a aucun rapport avec le quotient intellectuel de l’enfant. Il ne s’agit pas d’un manque de volonté, de motivation ou d’intelligence.

Il s’agit d’un trouble qui persiste à l’âge adulte et qui peut continuer à poser problème à la personne même si l’écriture est généralement un peu moins présente au quotidien.

À savoir ! La dysgraphie conduit parfois à des situations d’échec scolaire et/ou de phobie scolaire. La dysgraphie peut entraîner une baisse des résultats scolaires en même temps qu’une perte de l’estime de soi. La personne dysgraphique se sent diminuée et dévalorisée.

Des origines factorielles multiples

L’origine exacte de la dysgraphie est inconnue. Cependant, plusieurs facteurs peuvent induire une dysgraphie comme par exemple :

  • Un autre trouble de l’apprentissage comme la dyslexie ;
  • Une mauvaise posture ou une mauvaise tenue du stylo ;
  • Des troubles moteurs, visuels ou auditifs ;
  • Certaines maladies pouvant perturber l’écriture comme la maladie de Parkinson et la maladie de Dupuytren ;
  • Un choc physique ou émotionnel comme un accident, le divorce des parents ou la perte d’un être cher, etc.

À savoir ! Une prédisposition génétique est sans doute impliquée dans l’apparition de la dysgraphie comme dans celles des autres troubles de l’apprentissage.

Diagnostic et traitements d’un trouble de l‘écriture

C’est à la maternelle, à l’école primaire ou encore au collège que l’on repère la dysgraphie selon le cas, le type et le degré de dysgraphie. Les enseignants et les parents sont en première ligne.

des enfants assis dans une salle de classe

Le diagnostic de la dysgraphie est généralement posé après avoir mené un bilan pluridisciplinaire. Le bilan orthophonique est complété par des rendez-vous chez plusieurs spécialistes, comme par exemple un ophtalmologiste pour contrôler la vision, un neurologue afin de détecter un éventuel trouble neurologique ou bien encore un psychologue dans le but de repérer un choc émotionnel pouvant être à l’origine de la dysgraphie.

À savoir ! Il est important de poser le diagnostic de dysgraphie afin de sortir l’enfant de son isolement et de mettre en place des aides adaptées.

Comment soigner ce trouble ?

Comme la plupart des autres troubles de l’apprentissage, la dysgraphie ne se soigne pas et ne disparaît pas avec le temps, d’où la notion de handicap.

Des séances régulières avec un orthophoniste, un psychomotricien ou un ergothérapeute peuvent aider à contourner les difficultés liées à ce trouble. Au cours de ces séances, les différents aspects de l’écriture sont abordés, aussi bien la posture que la tenue du stylo ou la formation des lettres.

Le graphothérapeute est spécialisé dans la rééducation de l’écriture et peut donc venir en aide aux personnes dysgraphiques, aussi bien les enfants que les adultes.

La dysgraphie est une forme de handicap

En tant que handicap, la dysgraphie donne accès à des aménagements de la scolarité. Le recours aux outils informatiques comme un ordinateur ou une tablette est souvent un bon moyen d’éviter de mettre l’élève en difficulté et de l’aider à progresser dans ses apprentissages. Au moment des évaluations, les enseignants sont invités à privilégier l’oral plutôt que l’écrit. Si les contrôles et examens se font par écrit, l’enfant peut bénéficier d’un temps supplémentaire couramment appelé tiers-temps pour rendre sa copie.

À savoir ! Il est inutile de réprimander un enfant dysgraphique ou de lui demander d’écrire plus vite. Au contraire, cela va rendre son écriture encore plus illisible. La bienveillance est de mise.

Rédigé par Florence D.-L., Docteur en pharmacie

Sources
– Dys-positif. dys-positif.fr. Consulté le 8 main 2022.
– Tous à l’école. tousalecole.fr. Consulté le 8 main 2022.