Talalgies


Rédigé par Charline D. et publié le 31 octobre 2018

Talalgies

Les talalgies correspondent à des douleurs plantaires, en lien avec l’inflammation du ligament assurant le maintien de la cambrure du pied. Elles se développent le plus souvent à la suite de microtraumatismes du quotidien auxquels on ne prête pas attention.

Définition

Qu’est-ce qu’une talalgie ?

Une talalgie est une douleur du talon survenant, le plus souvent, au cours de la marche ou d’une activité sportive. La localisation des douleurs peut être diverse : sous le talon, à l’arrière, sur la totalité ou uniquement le pourtour.

Ces douleurs sont le reflet de la souffrance du talon, et plus particulièrement de l’os qui le compose (calcanéus) et des tissus qui l’entourent. Ainsi, n’importe quel élément du talon peut causer des douleurs : l’os, les tendons, les nerfs, la peau, etc.

Quelle est l’origine des talalgies ?

La plupart du temps, les talalgies sont d’origine mécanique. Les douleurs sont alors liées à une lésion de l’aponévrose plantaire, à une tendinite du tendon d’Achille ou à un traumatisme.

Très souvent, la talalgie résulte d’une lésion de l’aponévrose plantaire, c’est-à-dire le ligament qui relie les orteils au calcanéus. Médicalement, on parle de fascite ou aponévrosite plantaire. Ces lésions peuvent avoir diverses origines :

  • Des anomalies plantaires, par exemple, les pieds plats ;
  • Des sollicitations excessives, notamment sur des sols trop durs ou irréguliers ;
  • La station debout prolongée ;
  • Des mouvements répétés sur la plante des pieds (sauts, course) ;
  • Le port de chaussures inadaptées (usées, à talons trop fins ou trop hauts) ;
  • Un surpoids.

La rupture de l’aponévrose plantaire est rare, mais peut se produire lors d’un saut, par exemple, et nécessite un arrêt immédiat de l’activité. Elle occasionne de fortes douleurs du talon.

Une tendinite (inflammation) du talon d’Achille est également souvent à l’origine des talalgies. Certaines caractéristiques semblent prédisposer à de telles lésions : un pied plat ou creux, un genou dévié vers l’intérieur ou l’extérieur et une inégalité des membres inférieurs.

Une talalgie peut aussi être le symptôme d’une fracture du calcanéus. Parfois, on parle de fracture de fatigue lorsqu’elle est en lien avec une activité physique prolongée, intense et inhabituelle. Elle se traduit par une boiterie dès que la personne pose son pied par terre.

Des lésions cutanées (verrues, callosités) ou des tissus du talon peuvent également provoquer des douleurs à l’appui.

Enfin, dans certains cas, les talalgies sont dues à une maladie :

  • Inflammatoire comme la spondylarthrite ankylosante (la plus fréquente), la polyarthrite rhumatoïde, les rhumatismes psoriasiques, la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique. Les douleurs sont alors souvent bilatérales, et se manifestent au réveil. Elles s’atténuent dans la journée. Le talon peut être gonflé ;
  • Cardiovasculaire comme l’artérite des membres inférieurs. Elle correspond à un dépôt de graisses sur les parois des vaisseaux des membres inférieurs qui conduit à leur rétrécissement. Un manque de vascularisation peut conduire à des sensations de brûlure dans la plante des pieds ;
  • Neurologique, en cas d’atteinte des nerfs du pied ;
  • De Sever chez les enfants et adolescents, généralement, sportifs. Cette maladie est à l’origine de micro-fractures, et d’une atteinte du calcanéus. Les douleurs apparaissent progressivement. Elles peuvent être uni ou bilatérales, et se calmer au repos. Un repos total permet de guérir cette maladie.

Symptômes

L’unique symptôme des talalgies est la douleur localisée au niveau du talon qui peut engendrer de la gêne lors de la marche.

Pour les talalgies dues à une lésion de l’aponévrose plantaire, la douleur est unilatérale, survient progressivement, et se traduit par une sensation de clou dans la chaussure, au niveau de la plante du talon. Elle se manifeste dès les premiers pas, et s’intensifie avec la marche, la position debout prolongée, et la montée ou descente des escaliers. Les douleurs disparaissent avec le repos.

Concernant, les douleurs provoquées par une tendinite du tendon d’Achille, la douleur se localise plutôt à l’arrière du talon qui se manifeste au début d’un effort physique, ou après une pratique intensive ou exagérée de certains sports, comme la course à pied. Ces talalgies peuvent conduire à l’arrêt complet de toute activité physique à l’origine des douleurs. Le repos permet, en effet, de les faire disparaître. En revanche, lorsque les tendons continuent d’être sollicités, la douleur augmente, et peut devenir chronique.

Diagnostic

Le diagnostic de talalgie est établi par un médecin généraliste. Au cours de sa consultation, il procède à une examination et palpation du talon. Des examens complémentaires sont nécessaires afin de déterminer l’origine des douleurs :

  • Radiographie pour rechercher une fracture ;
  • Échographie pour visualiser l’aponévrose et les tendons ;
  • Echo-doppler des artères des membres inférieurs pour visualiser la vascularisation ;
  • IRM pour étudier les différentes structures du talon ;
  • Electromyogramme pour rechercher une éventuelle atteinte neurologique.

Traitement

Les douleurs du talon peuvent être soulagé, sur une courte durée, par la prise d’antalgiques (avec ou sans ordonnance), et par l’application de glace sur la zone douloureuse pendant une quinzaine de minutes. Le repos est ensuite essentiel à la guérison. En effet, lorsque la douleur apparaît, il est préférable de limiter son activité ou toute pression sur le talon. Si d’autres symptômes (rougeur, gonflement, etc.) surviennent, il faut contacter un médecin.

À savoir ! Les antalgiques disponibles sans ordonnance sont l’aspirine, le paracétamol (Doliprane®, Efferalgan®, Dafalgan®, Dolko®) et les anti-inflammatoires dont l’ibuprofène ou le kétoprofène. Attention à les utiliser sur une courte période et à ne pas dépasser les doses maximales quotidiennes autorisées.

Il est important de respecter quelques conseils simples lorsqu’une douleur au talon apparaît :

  • Mettre son pied le plus possible au repos ;
  • Eviter de courir, préférer la marche pour se déplacer ;
  • Ne pas marcher pieds nus mais en chaussures ;
  • Appliquer de la glace pendant 15 minutes deux fois par jour ;
  • Porter des talonnettes en gel dans les chaussures afin d’amortir les chocs de la marche.

Il faut systématiquement consulter un médecin lorsque :

  • La douleur est soudaine, violente et a lieu après un traumatisme ;
  • Le talon est rouge et enflé ;
  • Le talon ne peut pas être posé par terre à cause de la douleur ;
  • La douleur ne passe pas, empire ou revient après 2 à 3 semaines de soins ;
  • D’autres symptômes sont associés, par exemple, des douleurs articulaires, de la fièvre, du psoriasis, des douleurs abdominales, etc. ;
  • Une maladie chronique existe en plus des douleurs ;
  • La talalgie concerne un enfant.

Selon la cause des douleurs, le médecin peut prescrire : des médicaments pour la douleur, une attèle, des semelles ou talonnettes adaptées, des séances de kinésithérapie, l’application de crème hydratante (pour les crevasses) ou de la chirurgie. Enfin, pour les individus en surpoids, une perte de poids permet de limiter la pression exercée sur le talon.

Le médecin travaille en collaboration avec un podologue. Les pédicures podologues sont des professionnels de santé spécialisés dans les soins des pieds et la réalisation d’appareillages.

Prévention

Les talalgies, plus particulièrement liées à une inflammation de l’aponévrose, peuvent être prévenues en :

  • Préparant ses pieds à toute augmentation ou intensification d’activité physique. Il est ainsi préférable d’accroître petit à petit la durée des séances sportives, en prenant soin de bien s’échauffer au préalable ;
  • Pratiquant des exercices de stretching tous les jours.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Talalgie ou douleur au talon. Ameli. Le 1er août 2018.