Hydrothérapie


Rédigé par Charline D. et publié le 10 août 2018

hydrotherapieL’hydrothérapie est une thérapeutique très ancienne consistant à utiliser l’eau, sous toutes ses formes, pour prévenir et traiter certaines affections.

Qu’est ce que l’hydrothérapie ?

Définition

Sous le terme d’hydrothérapie, on regroupe tous les traitements basés sur l’utilisation de l’eau comme moyen thérapeutique. Et cela, peu importe le type d’eau (eau de mer, eau gazeuse, eau minérale, eau du robinet), sa forme (gazeuse ou liquide), sa température et son mode d’utilisation (bain, douche, jets, compresses, etc.).

À savoir ! On combine volontiers l’aromathérapie ou l’herboristerie à l’hydrothérapie en ajoutant de l’huile essentielle ou des extraits de plantes médicinales dans l’eau de traitement.

L’hydrothérapie est généralement pratiquée en centre de soin ou dans le cabinet d’un naturopathe. Par ailleurs, il existe d’autres établissements, comme les spas, spécialistes de la remise en forme ou des soins de beauté.

Un peu d’histoire…

La naissance de l’hydrothérapie a probablement eu lieu en Egypte, aux environs de -3000 avant J.C.

Les citoyens de l’Empire Romain fréquentaient, eux aussi, déjà, et de façon quotidienne, les bains communaux qui étaient à la fois des lieux de santé et de socialisation. En Inde, la purification par l’eau a également toujours fait partie des pratiques quotidiennes. Tout comme au Japon, il est commun de se rendre aux sources d’eau chaude en famille, ou entre amis.

Il est difficile d’identifier le père de l’hydrothérapie moderne. On associe généralement l’hydrothérapie à l’abbé Kneipp, dont l’histoire raconte qu’il aurait contracté la tuberculose étant adolescent, et que la santé lui serait revenue en prenant des bains de rivière en plein hiver.

Les principes de l’hydrothérapie ?

L’eau possède de nombreuses propriétés exploitées dans la discipline d’hydrothérapie. Tout d’abord, elle permet une relative apesanteur lorsqu’un corps est plongé dedans, et elle permet également d’appliquer une résistance uniforme s’opposant à un mouvement. Ces deux caractéristiques sont largement exploitées dans un contexte de rééducation.

D’autres propriétés de l’eau sont beaucoup utilisées en hydrothérapie :

  • Sa capacité à maintenir une température ;
  • Sa faculté à mieux communiquer une température (par rapport à l’air) ;
  • Son transport (en suspension) de minéraux et essences végétales ;
  • Ses différentes formes possibles (jets, bulles, courants, etc.).

Les différents types d’hydrothérapie

On distingue deux types d’hydrothérapie : externe ou interne.

Au cours d’une séance d’hydrothérapie externe, l’eau est directement utilisée en contact avec la peau ou les muqueuses. Elle repose donc sur l’utilisation d’eau via les douches, les bains, la vapeur, les massages, etc.

L’application d’une compresse ou les bains d’eau froide permettent d’obtenir une contraction des vaisseaux (médicalement appelée : « vasoconstriction ».) permettant de réduire l’inflammation et la douleur. Cette technique est notamment utilisée pour traiter les contusions ou les hémorroïdes. Les traitements à base d’eau froide ne sont utilisés que sur une courte période.

Les bains de vapeur ont pour effet d’ouvrir les pores cutanés, et ainsi, permettent l’évacuation des impuretés de la peau. Ils sont très utilisés pour traiter les problèmes cutanés.

La vapeur et l’eau chaude sont utiles pour augmenter la température du corps. Or, cette technique qui consiste à créer un état de fièvre artificiel (avec sueurs) est utilisée depuis l’Antiquité Grecque pour soigner certaines affections. On sait, en effet,  aujourd’hui que la fièvre aide à combattre les affections. Par ailleurs, la chaleur permet également de dilater les vaisseaux sanguins (en termes médicaux, on parle de « vasodilatation ») aboutissant à une réduction de la tension artérielle et une meilleure irrigation sanguine de la peau et des muscles. Ainsi, les bains et les compresses d’eau chaude permettent de soulager des affections telles que des spasmes musculaires, une inflammation articulaire ou des douleurs menstruelles.

Enfin, il existe plusieurs types de massages aux jets d’eau : les stimulants, ou à l’inverse les apaisants. Depuis peu, des massages dans l’eau existent également, appelés « watsu » ou « aquamassage Veechi ».

L’hydrothérapie interne regroupe toutes les thérapeutiques qui impliquent la pénétration d’eau par un orifice du corps humain :

  • L’aérosolthérapie (technique de soin qui consiste à inhaler des médicaments en suspension dans de la vapeur d’eau);
  • Le gargarisme (se rincer la gorge avec un liquide, et le recracher);
  • Les cures de boisson. L’eau contient de nombreux minéraux indispensables à la santé comme le calcium, le potassium, le magnésium, etc.

Quelques chiffres…

En France, il existe 105 établissements thermaux. Près de 9 millions de journées de soins sont délivrés chaque année par ces établissements.

À savoir ! Le thermalisme ne représente que 0,14% des dépenses de l’Assurance Maladie.

Environ 500 000 personnes séjournent en moyenne 18 jours dans les stations thermales de France.

Quelles indications pour l’hydrothérapie ?

Les soins d’hydrothérapie peuvent être à visée thérapeutique, préventive ou de relaxation. Ils peuvent être sur prescription médicale, ou non.

L’hydrothérapie dispose de nombreuses indications. Elle est le plus souvent indiquée pour soulager les douleurs d’origine musculaires et articulaires (arthrose, arthrite), ou dans le cadre d’un programme de rééducation après une blessure.

À savoir ! On parle aussi « d’hydrothérapie du côlon » qui est une technique de lavement du gros intestin.

La sécurité sociale a défini 12 grands domaines thérapeutiques de l’hydrothérapie :

La rhumatologie dont les affections articulaires chroniques (arthrose des membres, douleurs vertébrales chroniques, sciatiques, névralgies cervico-brachiales, cruralgies), les rhumatismes inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, rhumatismes psoriasiques), les affections péri-articulaires (algodystrophie, tendinopathies), la fibromyalgie, les suites de chirurgie articulaire des membres ou de la colonne vertébrale, les séquelles de traumatisme ostéo-articulaires des membres et la colonne vertébrale, etc.

  • Les affections des voies respiratoires dont les affections chroniques ou récidivantes de la sphère ORL (rhinites, rhinopharyngites, rhino-sinusites, otites), les affections chroniques ou récidivantes d’origine allergique (asthme, rhino-sinusite allergiques, trachéites allergiques), la BPCO (broncho pneumopathie obstructive) ;
  • Les pathologies cardio-artérielles comme l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, le syndrome de Raynaud, etc. ;
  • La phlébologie avec l’insuffisance veineuse chronique, les séquelles de thrombophlébite des membres inférieurs, les lymphoedèmes, les ulcères d’origine veineuse, etc. ;
  • La neurologie dont les affections du système nerveux central (hémiplégie séquellaire d’AVC, le syndrome Parkinsonien, les séquelles d’infirmité motrice d’origine cérébrale, la sclérose en plaques, les dystrophies musculaires peu évolutives, les traumatismes médullaires), les affections du système nerveux périphérique (sciatiques, cruralgies, névralgies d’origine cervico-brachiales, les séquelles de polyradiculonévrite, les séquelles de poliomyélite antérieure, les séquelles douloureuses de certaines névrites (zona), etc. ;
  • Les affections psychosomatiques telles que l’anxiété sévère, la dépression, la fibromyalgie, le syndrome de fatigue chronique, les troubles du sommeil, le burn-out ;
  • Les affections urinaires ou métaboliques dont les séquelles de lithiase urinaire, les infections urinaires récidivantes, les prostatites chroniques, etc. ;
  • La gynécologie avec les douleurs pelviennes chroniques rebelles ou les suites douloureuses de chirurgie pelvienne ;
  • Les affections digestives et les maladies métaboliques dont les dyspepsies gastriques, le syndrome du colon irritable, les colopathies chroniques, etc. ;
  • Les troubles du développement chez l’enfant dont l’énurésie, les affections ORL, les dermatoses, etc. ;
  • La dermatologie comme les dermatoses chroniques d’origine allergique (eczéma), le psoriasis, les troubles de la cicatrisation après brûlure, l’acné, etc.

Quelles contre-indications ?

Les bains chauds prolongés et les bains à vapeur sont déconseillés dans certains cas, en raison de la dilatation des vaisseaux sanguins qu’ils engendrent. Ils sont susceptibles d’aggraver ou de déclencher une migraine, des varices ou la couperose. Ils sont, par ailleurs, déconseillés chez la femme enceinte, les personnes souffrant d’hypertension, de diabète ou d’une pathologie cardiovasculaire, sauf avis favorable d’un médecin.

À savoir ! Les bains à jets ou autres bassins chauds mal désinfectés peuvent causer la prolifération de certaines bactéries à l’origine d’infection..

Charline D., Docteur en pharmacie

– Hydrothérapie. LAROUSSE. Consulté le 2 août 2018.
– Chiffres clés. Médecine thermale. medecinethermale.fr. Consulté le 2 août 2018.
– Comprendre. Médecine thermale. medecinethermale.fr. Consulté le 2 août 2018.
– Indications thérapeutiques. Médecine thermale. medecinethermale.fr. Consulté le 2 août 2018.

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