La kinésithérapie respiratoire est une discipline médicale pratiquée par le kinésithérapeute dans le cadre de la prise en charge d’une pathologie respiratoire chronique ( BPCO, mucoviscidose…) ou aiguë (bronchite…). Elle est prescrite par le médecin traitant ou le pneumologue. Les objectifs de la kinésithérapie respiratoire sont de développer, maintenir et rétablir l’amplitude respiratoire et les capacités fonctionnelles du patient. Les kinésithérapeutes respiratoires aident les patients à la mobilisation et à l’élimination des sécrétions. Les séances peuvent être prises en charge par la sécurité sociale et la mutuelle. Leur fréquence et durée sont fixées par le kinésithérapeute. Ce professionnel de santé travaille systématiquement en collaboration avec une équipe médicale. La kinésithérapie respiratoire peut se pratiquer à l’hôpital ou en clinique, en maison de retraite ou en cabinet, ou encore au domicile du patient.
Définition et objectifs d’une kinésithérapie respiratoire
Qu’est-ce que la kinésithérapie respiratoire ?
La kinésithérapie respiratoire est une discipline médicale basée sur la réalisation de mouvements spécifiques, guidés par un kinésithérapeute. Elle a pour objectif l’amélioration de la fonction respiratoire.
Les séances de kinésithérapie respiratoire sont prescrites dans diverses pathologies comme l’asthme, la BPCO (ou Broncho pneumopathie chronique Obstructive), la mucoviscidose ou encore la bronchiolite du nourrisson. Elles sont prescrites par le médecin traitant ou le pneumologue, et réalisées au domicile du patient, au cabinet ou en établissement de santé par un kinésithérapeute.
La kinésithérapie peut être utilisée à tout âge : du nourrisson prématuré à la personne âgée.
Plusieurs activités sont comprises sous le terme de kinésithérapie respiratoire : le désencombrement bronchique, la rééducation respiratoire, la réadaptation à l’effort.
Le désencombrement bronchique
Cette discipline représente un élément important dans la prise en charge des maladies pulmonaires obstructives (asthme et BPCO). En effet, ces pathologies se traduisent par une augmentation de la production de mucus dans la paroi bronchique qu’il est alors nécessaire d’expulser mécaniquement. On parle de désencombrement ou de toilette bronchique. Plusieurs séances (2 à 5) dans la semaine sont nécessaires. Le rythme des séances est établi par le pneumologue ou le kinésithérapeute selon la pathologie du patient. Elles sont de courte durée en cas de bronchite aiguë, ou au long cours dans le cadre d’une BPCO avec un encombrement chronique.
À noter ! Pour les pathologies chroniques, le patient apprend avec le kinésithérapeute à assurer lui-même sa toilette bronchique. Souvent, les exercices sont réalisés en position assise ou semi-assise. Le patient doit ensuite respirer amplement plusieurs fois de suite en soufflant d’un coup sec. Cette manœuvre permet de faire remonter les sécrétions de manière à ensuite les expulser. Lorsque l’encombrement est plus profond, la manœuvre doit être répétée plus longtemps pour parvenir à l’expulsion.
Au cabinet, pour faciliter l’exercice, le kinésithérapeute peut aider le patient à expulser en appuyant sur son thorax et son abdomen.
La rééducation respiratoire
Une respiration efficace implique une inspiration nasale ample associée à une expiration buccale lente avec les lèvres serrées, une bonne contraction du diaphragme et une absence de sécrétion sur les bronches. Lors d’une inspiration, le ventre et le thorax se gonflent, le diaphragme se contracte et les côtes s’écartent. Cette phase est active. Lors de l’expiration, le ventre se creuse, le diaphragme remonte et les côtes se resserrent. C’est la phase passive de la respiration.
Une insuffisance respiratoire est à l’origine de modifications des mouvements respiratoires et de leur synchronisation. La respiration n’est plus efficace.
La rééducation respiratoire consiste en l’apprentissage des mouvements indispensables à une respiration efficace et sans fatigue. Elle repose sur l’augmentation de la mobilité du diaphragme, la correction du rythme respiratoire, la mobilisation des muscles respiratoires accessoires.
Le mouvement de va-et-vient que font le diaphragme et l’abdomen est essentiel pour bien respirer. La kinésithérapie respiratoire va aider le patient à amplifier ses mouvements. L’idée est de prendre conscience de ce mode de respiration de façon à l’automatiser au repos comme à l’effort.
La réadaptation à l’effort
La réadaptation à l’effort comprend plusieurs types d’exercices : la marche, la montée d’escaliers et les efforts de la vie quotidienne.
La marche consiste à marcher sur un terrain plat pendant peu de temps. Il est important de marcher à son rythme en respirant correctement.
À savoir ! À l’inspiration le ventre se gonfle et à l’expiration, il se creuse. Le rôle du kinésithérapeute est d’aider le patient à trouver son rythme : il détermine avec lui de nombre de pas sur l’inspiration et l’expiration. L’objectif est d’allonger progressivement le périmètre de marche.
La montée d’escalier demande plus d’effort. Il est important d’expirer par la bouche en montant la première marche, et d’expirer à la seconde. Le kinésithérapeute est là pour guider le patient sur le rythme adéquat.
Les efforts liés à la vie quotidienne sont également travaillés lors des séances. Il est important d’avoir en tête qu’il faut toujours expirer à l’effort, même lorsqu’il est minime. En cas de port de charges lourdes, il est recommandé de rentrer le ventre et de souffler.
En complément des séances de kinésithérapie respiratoire, il est conseillé d’arrêter le tabac, de traiter un éventuel surpoids ou des carences. Il est également recommandé de maintenir un suivi régulier avec le pneumologue.
Quels objectifs ?
Les indications pour la kinésithérapie respiratoire sont multiples. Tout patient qui souffre de toux, d’encombrement ou de difficulté à l’effort peut en bénéficier. Ce type de kinésithérapie traite aussi bien les pathologies aiguës que chroniques : mucoviscidose, pneumothorax, asthme, BPCO, insuffisance respiratoire, tuberculose, dilatation des bronches, emphysème pulmonaire, pneumonie, pleurésie ou certains troubles neuromusculaires.
La kinésithérapie respiratoire permet de :
- Réduire l’encombrement bronchique des patients en facilitant l’expectoration ;
- Repérer les premiers signes d’une éventuelle aggravation de l’état de santé du patient.
Le résultat de séances de kinésithérapie bien menées est visible en quelques mois. Parmi les bénéfices, on peut citer :
- Une stabilisation de l’état général et respiratoire du patient ;
- L’absence de dégradation des capacités fonctionnelles respiratoires ;
- Une amélioration des capacités d’effort.
Déroulement d’une séance de kinésithérapie respiratoire
Les kinésithérapeutes exécutent leurs actes sur prescription médicale du médecin traitant ou du pneumologue. Avant toute manipulation, il établit un diagnostic kinésithérapique afin de :
- Évaluer la fonction respiratoire et la capacité d’effort du patient ;
- Définir les objectifs à atteindre et les techniques à mettre en œuvre selon les besoins et les caractéristiques de chaque patient.
À savoir ! Tous les kinésithérapeutes diplômés sont formés à la kinésithérapie respiratoire, cependant certains d’entre eux ont suivi une formation spécialisée complémentaire.
Le nombre de séances nécessaires et les techniques utilisées sont définis par le kinésithérapeute. A la fin de chaque séance, le professionnel réévalue les besoins du patient. Il réadapte, si besoin, ces séances.
Une séance classique dure entre 20 à 30 minutes, parfois, elle peut aller jusqu’à 1 heure. Elle peut se dérouler au cabinet, en établissement de santé ou au domicile du patient.
À noter ! Les séances sont prises en charge à 100% par l’assurance maladie après l’accord du médecin-conseil.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Kinésithérapie respiratoire. msdmanuals.com. Consulté le 16 mai 2021.