Le pneumothorax se définit par la présence d’air entre les deux couches de la plèvre, cette fine membrane transparente qui recouvre les deux poumons et tapisse l’intérieur de la paroi thoracique. Primaire ou secondaire à une autre affection, il entraîne des difficultés respiratoires et une douleur thoracique. Il peut rapidement évoluer vers un collapsus pulmonaire. Après le diagnostic, le traitement repose sur le drainage de l’air infiltré dans la plèvre.
Définitions et symptômes d’un pneumothorax
Qu’est-ce que c’est ?
Le pneumothorax correspond à la présence d’air entre les deux couches de la plèvre. La plèvre est la membrane transparente et fine qui recouvre les poumons et tapisse l’intérieur de la cage thoracique.
À savoir ! Dans les conditions normales, la pression dans la cavité pleurale (l’espace situé entre les deux couches de la plèvre) est inférieure à la pression dans les poumons ou à l’extérieur du thorax. Cette différence de pression permet aux poumons de coller à la plèvre et à la paroi de la cage thoracique. En cas de perforation, de l’air s’infiltre dans la cavité pleurale, et provoque un décollement du poumon par rapport à la plèvre ou à la paroi thoracique
Le pneumothorax peut être :
- Primaire, lorsqu’il survient sans pathologie préexistante sur un poumon en bonne santé ;
- Secondaire, lorsqu’il fait suite à une pathologie préexistante.
Sans cause identifiée, le pneumothorax primaire se développe à partir d’une petite bulle d’air présente au sommet du poumon. L’air s’infiltre entre les deux couches de la plèvre et provoque le pneumothorax. Ce type de pneumothorax touche préférentiellement :
- Les sujets jeunes, âgés de moins de 40 ans ;
- Les hommes ;
- Les sujets minces, de grande taille ;
- Les fumeurs.
À savoir ! Les barotraumatismes, c’est-à-dire les traumatismes liés à des changements brutaux de pression atmosphérique, peuvent augmenter le risque de pneumothorax. Les plongeurs et les pilotes de ligne sont donc considérés comme des personnes à risque
A l’inverse, le pneumothorax secondaire se développe à partir d’une maladie préexistante, par exemple :
- Dans la majorité des cas, une lésion du poumon consécutive à un traumatisme ou à un geste médical (ponction d’un épanchement pleural, pose d’une voie veineuse centrale, techniques de respiration artificielle, …) ;
- Une maladie pulmonaire chronique, en particulier un emphysème pulmonaire sévère, une BPCO (BronchoPneulmopathie Chronique Obstructive), un asthme sévère ou la tuberculose ;
- Une maladie pulmonaire congénitale, comme la lymphangioléiomyomatose (maladie congénitale féminine, à l’origine de la formation de kystes pulmonaires) ;
- Un cancer du poumon ;
- Beaucoup plus rarement l’endométriose à l’origine d’un pneumothorax dit cataménial : le pneumothorax se développe alors dans les 48 heures qui suivent le début des règles, en lien avec le développement de lésions d’endométriose au niveau du thorax.
Quels symptômes ?
Le pneumothorax, qu’il soit d’origine primaire ou secondaire, se manifeste souvent par les mêmes symptômes, les plus fréquents étant les suivants :
- Une gêne thoracique ;
- Des douleurs thoraciques, pouvant irradier vers le cou, l’épaule ou l’abdomen ;
- Des troubles respiratoires, pouvant aller jusqu’à une gêne respiratoire majeure ;
- Des quintes de toux sèche ;
- Dans les formes les plus sévères, un choc cardiopulmonaire, voire un arrêt cardiaque potentiellement mortel.
L’intensité des symptômes varie fortement d’un patient à l’autre, notamment en fonction de la taille du pneumothorax, et donc :
- Du volume d’air infiltré entre les deux couches de la plèvre ;
- Du pourcentage de poumon collabé ;
- De l’état de la fonction pulmonaire avant le pneumothorax.
Parfois, il ne provoque aucun symptôme et est découvert fortuitement au cours d’un examen de contrôle.
Dans les formes légères, le pneumothorax ne touche que le sommet du poumon. Dans les formes les plus sévères, le poumon est entièrement décollé de la plèvre, les spécialistes parlent alors de poumon collabé.
Les signes cliniques de gravité d’un pneumothorax sont notamment :
- Une cyanose (coloration bleutée des extrémités et du visage) ;
- Une détresse respiratoire ;
- Des troubles du rythme cardiaque (tachycardie ou bradycardie) ;
- Une chute de tension artérielle ;
- Un malaise.
Diagnostic et traitements d’un pneumothorax
Quel diagnostic ?
Toute personne présentant des signes caractéristiques d’un pneumothorax, en particulier, souffrant de pathologies pulmonaires, doit être admise en urgence dans un service de soins hospitaliers. Il doit être diagnostiqué et pris en charge en urgence, pour garantir les meilleures chances de guérison du patient.
Son diagnostic repose sur trois aspects complémentaires :
- La prise en compte des antécédents personnels du patient, notamment l’existence d’un traumatisme ou d’une pathologie pulmonaire ;
- Un examen clinique du patient et notamment une auscultation pulmonaire permettant de mettre en évidence des bruits pulmonaires anormaux (grésillements, murmure vésiculaire, …) ;
- Une radiographie du thorax révélant l’infiltration d’air au niveau de la plèvre, son emplacement, son importance et éventuellement une déviation de la trachée.
Quels traitements ?
Le traitement dépend de plusieurs paramètres :
- Son origine (primaire ou secondaire, pathologie pulmonaire sous-jacente, état de la fonction pulmonaire) ;
- Son importance et sa localisation ;
- La nature et l’intensité des symptômes du patient.
Dans le cas d’un pneumothorax primaire de forme légère à modérée, il est possible de n’administrer aucun traitement, dans l’attente d’une résolution spontanée de l’infiltration d’air. Généralement, l’infiltration d’air se résout spontanément en quelques jours à quelques semaines. Pendant ces quelques jours, le patient est placé sous surveillance médicale et soulagé de ses troubles respiratoires par une oxygénothérapie (masque ou lunettes).
Lorsque le pneumothorax primaire est plus important, ou en cas de pneumothorax secondaire, un traitement s’impose et repose sur le drainage de l’air infiltré entre les deux couches de la plèvre. Ce geste implique la pose d’un drain dans l’espace pleural sous anesthésie locale. En quelques jours, le pneumothorax se résout dans la majorité des cas. Parfois, une intervention chirurgicale peut être nécessaire, pour traiter une lésion pulmonaire plus importante.
Le pneumothorax peut récidiver et le risque de récidive est à prendre en compte dès le premier épisode. Le risque de récidive est plus élevé dans le cas des pneumothorax secondaires que des pneumothorax primaires. Le sevrage tabagique des fumeurs peut contribuer à réduire le risque de récidive. A partir de la seconde récidive, le drainage de l’air infiltré est recommandé pour le traiter. En cas de récidives multiples (pneumothorax récurrent) ou de formes sévères de pneumothorax, une pleurectomie sous thoracoscopie est conseillée. Cette opération consiste à éliminer la bulle d’air présente au sommet du poumon avec une petite partie supérieure du poumon, pour prévenir les nouvelles récidives.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Pneumothorax. msdmanuals.com. Consulté le 26 janvier 2021.
– PNEUMOTHORAX : LES SIGNES QUI DOIVENT NOUS ALERTER. FONDATION DU SOUFFLE. lesouffle.org. Consulté le 26 janvier 2021.