Allergie au pollen et réchauffement climatique, quel lien en 2024 ?

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Rédigé par Camille V. et publié le 1 août 2024

Pour les personnes souffrant d’allergies aux pollens, la période de mars à mai est marquée par le retour des rhinites, des crises d’asthme et des conjonctivites. Le nombre de cas ne cesse d’augmenter d’une année sur l’autre, et le réchauffement climatique pourrait être l’un des principaux facteurs à l’origine de cette hausse. Quelle est la relation entre les allergies au pollen et le changement climatique ?

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Situation actuelle des allergies saisonnières en France

L’allergie saisonnière, également connue sous le nom de « rhume des foins », se manifeste par une rhinite chronique, des éternuements fréquents, des yeux qui pleurent et qui démangent, pouvant entraîner une conjonctivite. Et dans les cas les plus sévères, l’allergie peut déclencher des crises d’asthme.

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), un adulte sur trois, soit 30 % des Français et 20 % des enfants de plus de 9 ans, seraient allergiques, avec une recrudescence des cas ces dernières années. Pourtant, seulement un Français sur dix était allergique aux pollens dans les années 1990 et d’ici 2050 ce chiffre pourrait augmenter à 50 % des adultes en raison du réchauffement climatique, d’après l’OMS.

Le changement climatique : première cause des allergies saisonnières en France

Le changement climatique et la pollution de l’air entraînent une hausse du nombre de personnes souffrant d’allergie, ainsi qu’une aggravation des symptômes et une prolongation des périodes allergisantes.

Il existe plusieurs facteurs qui établissent un rapport entre les allergies saisonnières et le réchauffement climatique.

  • Pollution de l’air : l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, nécessaire à la photosynthèse des plantes, augmente de façon significative la production de pollen.
  • Plantation de graminées : pour des raisons esthétiques et d’entretien, seuls les arbres pollinisant (mâle) ont été inclus pendant des années dans les projets de végétalisation, augmentant la production de pollen dans les villes. De plus, certaines espèces comme l’ambroisie migrent sous l’effet du réchauffement climatique de l’Amérique du Nord jusqu’au continent Européen et en France.
  • Périodes de floraisons plus longues : l’augmentation des températures occasionne une floraison et une pollinisation plus tôt dans l’année, ainsi qu’un prolongement des périodes de production de pollen l’été, parfois l’automne et l’hiver en fonction des variétés.

« Ça peut aller du mois de mars jusqu’à octobre, et même parfois de janvier à novembre. Il n’y a vraiment plus de périodes de repos », souligne Damien Closier, jardinier botaniste à Rennes (Ille-et-Vilaine) aux journalistes de TF1.

Comment limiter les allergies saisonnières ?

Pour atténuer les crises d’allergies saisonnières, plusieurs solutions peuvent être mises en place.

L’utilisation de corticoïdes en pulvérisateur nasal, d’antihistaminiques et de décongestionnants est efficace pour soulager les symptômes. Vous pouvez prendre rendez-vous auprès de votre médecin traitant pour établir une prise en charge médicale. Il est également conseillé de faire régulièrement des cures de probiotiques pour renforcer le système immunitaire.

Les sites de surveillance fournissent des indications journalières sur le taux de pollen et la qualité de l’air, avec des alertes adaptées à chaque région de France. Pendant la saison pollinique, il est conseillé de :

  • limiter les sorties lors des pics de pollinisation, surtout le matin, et de garder les fenêtres fermées pour empêcher l’entrée de pollen ;
  • utiliser un purificateur d’air à l’intérieur et diffuser de l’huile essentielle de lavande vraie peut réduire les crises d’éternuements et soulager les voies respiratoires ;
  • faire des infusions de thym et de sureau sont recommandées pour décongestionner les voies respiratoires ;
  • se laver souvent les cheveux afin d’éliminer le pollen, de préférence avant d’aller se coucher. Nettoyer les yeux et le nez avec du sérum physiologique matin et soir.

De plus, nos modes de vie plus sédentaire engendrent une résistance plus faible au pollen. « Normalement, notre corps accepte les augmentations du pollen dans l’air au printemps. Mais cette tolérance se fait de moins en moins, car nos organismes et nos systèmes immunitaires sont modifiés par notre environnement », d’après le Docteur Nhân Pham-Thi.

Rédigé par Camille V.

Sources
– Le changement climatique, facteur d’augmentation des allergies aux pollens. www.notre-environnement.gouv.fr. Consulté le 19 juillet 2024.
– Allergies saisonnières. www.msdmanuals.com. Consulté le 19 juillet 2024.
– Allergies aux pollens : la France en alerte. www.tf1info.fr. Consulté le 19 juillet 2024.