Près d’un Français sur 4 souffrent de rhinite allergique, l’allergie respiratoire la plus fréquente. Parmi les facteurs déclencheurs des réactions allergiques respiratoires, les pollens arrivent souvent en tête. Ces allergènes sont présents partout, et déclenchent des allergies à différentes périodes de l’année, en fonction des personnes et des pollens.
Les pollens et les allergies respiratoires
Les allergies respiratoires regroupent :
- La rhinite allergique, qui concerne près de 25 % de la population adulte ;
- La conjonctivite allergique ;
- L’asthme allergique.
Parmi les allergènes responsables de ces allergies, les pollens sont souvent les plus fréquents. C’est la raison pour laquelle la rhinite allergique est souvent appelée le rhume des foins. Les symptômes sont variables et peu spécifiques.
Les allergies peuvent se déclencher à tout moment même si elles restent rares chez les très jeunes enfants. En France, les allergies respiratoires affectent 15-20 % des personnes de 15 à 70 ans. Il y a notamment un pic de survenue des allergies après la puberté. Dans le cas des allergies aux pollens, les symptômes surviennent avec une certaine saisonnalité, en fonction des pollens auxquels le patient est allergique.
Tous les pollens sont-ils allergisants ?
Les végétaux (arbres, arbustes et herbacées) émettent du pollen lors de leur reproduction. Tous ne sont pas allergisants. Lors de leur dissémination par le vent, les pollens entrent en contact avec la muqueuse respiratoire et engendrent les symptômes de l’allergie aux pollens qu’on appelle aussi une pollinose. Parmi les pollens les plus allergisants, figurent les pollens de :
- Ambroisies ;
- Armoise ;
- Aulne ;
- Bouleau ;
- Charme ;
- Châtaignier ;
- Chêne ;
- Cupressacées ;
- Frêne ;
- Graminées ;
- Noisetier ;
- Olivier ;
- Oseille ;
- Peuplier ;
- Plantain ;
- Platane ;
- Saule ;
- Tilleul ;
- Urticacées.
Chaque variété de pollens circulent dans l’air à une période spécifique de l’année. Par ailleurs, leur présence varie selon la région et le climat. Toutes les régions françaises ne sont pas exposées aux mêmes types de pollens. Les pollens de graminées sont très présents sur la totalité des régions françaises entre mai et juillet. Les pollens de bouleau se disséminent dans toutes les régions du Nord-Est de la France et essentiellement en avril. Les pollens disséminés par les platanes sont très présents au cours du mois de mars dans les Alpes et en avril dans le sud-ouest. Dans les régions du sud, les pollens de cyprès apparaissent au mois de février à mars et ouvrent la saison des allergies. Dans cette même région, les pollens de chêne sont présents au printemps. Les pollens d’urticacées sont eux présents dans le bassin méditerranéen pendant toute la période estivale. Les cyprès ne sont, par exemple, présents que dans le sud de la France. Par temps sec, la quantité de pollens dans l’air est plus importante qu’en cas de pluie (qui fait tomber au sol les pollens). Il est donc difficile de prévoir avec précision quand tel type de pollen va apparaître et déclencher des allergies respiratoires.
À chaque type de pollens, sa saison :
- De janvier à mai c’est la saison propice aux pollens des arbres.
- Les mois de mai à juillet correspondent à une importante dissémination des pollens de graminées.
- Les pollens des autres types d’herbacées apparaissent plutôt entre juillet et octobre.
Le réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), classe les pollens de 0 à 5 selon leur degré allergénique et publie des cartes régulièrement mises à jour.
Parmi la variété d’arbres présents en France, les pollens de cyprès et de bouleau sont les plus fréquemment impliqués dans les allergies suivis des pollens d’aulne et de frêne. Les pollens de graminées et d’ambroisie sont aussi très allergisants.
Quels sont les symptômes de l’allergie aux pollens ou pollinose ?
Les symptômes de l’allergie au pollen, et leurs sévérités, dépendent du degré allergénique du pollen et de la sensibilité immunologique de chaque individu. De plus, les symptômes de l’allergie aux pollens peuvent être accentués par la pollution atmosphérique, qui augmente le degré allergénique des pollens. Une personne peut être allergique à un seul type de pollen ou à plusieurs.
Le plus souvent une allergie respiratoire se présente sous forme d’une rhinite allergique caractérisée par un écoulement nasal ainsi qu’une série d’éternuements, le nez et la gorge qui grattent. La rhinite allergique saisonnière aussi appelé « rhume des foins » est volontiers associée à une conjonctivite. Une conjonctivite correspond à l’inflammation de la membrane conjonctive de l’œil. Elle se manifeste par des yeux rouges, larmoyants et qui démangent.
La présence d’une toux, ou de sifflements bronchiques peut indiquer la présence d’un asthme sous-jacent aux symptômes allergiques. Une allergie respiratoire non-traitée est par ailleurs un facteur de risque de d’installation d’un asthme.
Il existe des similitudes dans la structure protéique des protéines de pollens et celles de certains aliments d’origine végétale comme les fruits, les légumineuses et les fruits à coque. Il est donc possible de faire une réaction allergique locale lors de la consommation de l’un d’entre eux en cas d’allergie aux pollens préexistante. On parle d’allergie croisée. Elle se traduit généralement par des démangeaisons et un gonflement des lèvres.
Comment savoir si je souffre d’allergie au pollen ? Le diagnostic
Le diagnostic d’une allergie aux pollens est le même que pour toutes les allergies, à savoir la combinaison des résultats de tests cutanés ou sanguins et de l’observation des symptômes. En cas de doute, il est important de consulter pour connaître la cause de ses symptômes. L’allergie aux pollens peut apparaître dès l’enfance ou survenir plus tard au cours de la vie. Elle peut être isolée ou associée à d’autres allergies, comme des allergies alimentaires ou des allergies aux acariens.
À savoir ! Plusieurs paramètres caractéristiques permettent de ne pas confondre un simple rhume avec la rhinite allergique ou le « rhume des foins » :
- La présence concomitante de certains symptômes en cas d’allergie : écoulement nasal, éternuements et yeux gonflés. Lors d’un rhume, les symptômes seront séquentiels : des éternuements puis le nez qui coule et des congestions nasales. Autre différence notable de ces deux pathologies, la rhinite allergique est rarement à l’origine de fièvre.
- La durée et l’époque de l’année : le rhume dure environ une semaine et survient surtout pendant la période hivernale alors que le rhume des foins durera toute la saison des allergies surtout aux printemps et en été. Toutefois, dans les régions du Sud, les allergies aux pollens des cyprès peuvent se déclencher dès le mois de février. Le dérèglement climatique provoque aussi des décalages dans l’apparition des pollens avec des pollens qui apparaissent parfois très tôt au cours de l’année.
Une première consultation chez le médecin permettra d’identifier les symptômes caractéristiques de l’allergie et de cibler un ou plusieurs allergènes potentiellement impliqués dans l’allergie respiratoire.
Parfois, un avis allergologique est conseillé pour réaliser un bilan allergologique. Ce bilan repose sur des tests cutanés comme le prick test ou le patch tests. Ils consistent à introduire les allergènes suspectés dans la peau du patient via une aiguille. Le test est positif lorsqu’une réaction cutanée (type rougeur ou gonflement) se produit. Le médecin prescrit des tests sanguins afin de compléter et d’affiner le diagnostic.
Quels sont les traitements de l’allergie aux pollens ?
Les allergies aux pollens sont très souvent bénignes. Il est rare qu’une allergie au pollen disparaisse spontanément. Au contraire, sans traitement adapté, elle peut s’aggraver au fil du temps. Il est donc important d’être diagnostiqué et pris en charge. La prise en charge est double, d’une part mettre en place des mesures pour limiter l’exposition aux pollens allergisants et d’autre part traiter les symptômes de l’allergie.
Les traitements disponibles pour lutter contre les signes de l’allergie aux pollens sont déterminés en fonction des symptômes de l’allergie :
- Des antihistaminiques ;
- Des corticoïdes ;
- Des bronchodilatateurs.
Ces traitements peuvent être pris sur des courtes durées au moment de la survenue des symptômes ou au long cours, notamment en cas d’asthme allergique. Il est important de respecter les consignes du médecin pour soulager au maximum les symptômes.
Des traitements de désensibilisation, souvent assez longs, peuvent être indiqués pour réduire les symptômes et la gêne ressentis par les personnes allergiques. Ces traitements se commencent quelques mois avant le début de la saison de pollinisation.
Parallèlement aux traitements, des mesures simples sont à mettre en œuvre, en cas de pic de pollen pour limiter l’exposition aux pollens et donc les signes d’allergie :
- Porter des lunettes de soleil afin de diminuer le contact direct des yeux avec le pollen.
- Porter un chapeau en été diminue la quantité de pollen sur les cheveux.
- Changer de vêtements en rentrant chez soi.
- Prendre une douche le soir pour enlever les pollens présents sur la peau.
- Effectuer un lavage des yeux et du nez avec du sérum physiologique.
- Aérer le logement tôt le matin ou en soirée et en dehors des périodes de vent.
- Limiter les sorties en cas de pic de pollution atmosphérique.
Pour connaître précisément les pollens présents près de chez vous, vous pouvez consulter les cartes mises à jour par le RNSA, le réseau national de surveillance aérobiologique : https://www.pollens.fr/.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– L’ALLERGIE. RNSA. www.pollens.fr. Consulté le 13 juin 2024.
– Allergies aux pollens : les gestes à adopter. sante.gouv.fr. Consulté le 13 juin 2024.