Les cancers représentent la première cause de mortalité prématurée en France. Plus la tumeur est détectée précocement, plus les chances de guérison sont importantes. Le dépistage systématique de certains cancers joue donc un rôle capital dans la lutte contre ces maladies.
Dépistage systématique et détection précoce
D’une manière générale, plus un cancer est détecté tôt, plus les chances de guérison sont importantes. Il existe deux moyens pour diagnostiquer précocement un cancer :
- Le dépistage systématique, qui consiste à réaliser des examens spécifiques pour rechercher une éventuelle tumeur chez des personnes apparemment en bonne santé ;
- La détection précoce, qui repose sur l’identification des premiers signes révélateurs de la présence d’un cancer.
Tous les cancers ne peuvent pas bénéficier d’un dépistage systématique, notamment parce que certaines tumeurs sont parfaitement indétectables avant l’apparition des premiers symptômes. Lorsqu’il existe un dépistage systématique, il ne concerne généralement pas l’ensemble de la population, mais des catégories ciblées de personnes, qui ont un risque plus important de développer ce cancer.
Pour instaurer un dépistage systématique de cancer, plusieurs conditions doivent être réunies :
- La tumeur doit être détectable à un stade où elle peut être traitée ;
- Le cancer est relativement fréquent ;
- Le cancer entraîne une mortalité importante au sein de la population ;
- Des tests de dépistage efficaces doivent être disponibles ;
- Des traitements efficaces doivent exister contre ce cancer.
En dehors des dépistages systématiques, certaines personnes à risque peuvent bénéficier d’une surveillance médicale particulière, visant à détecter au plus tôt l’apparition d’une tumeur ou de lésions précancéreuses.
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Le dépistage systématique en France
Actuellement en France, trois cancers bénéficient d’un dépistage systématique organisé :
- Le dépistage du cancer du sein ;
- Le dépistage du cancer colorectal ;
- Le dépistage du cancer du col de l’utérus.
Le dépistage du cancer du sein, cancer le plus fréquent chez les femmes, concerne les femmes de 50 à 74 ans, qui sont invitées tous les deux ans à réaliser une palpation des seins et une mammographie (radiographie des seins). Si nécessaire, la mammographie est complétée d’une échographie des seins.
Le dépistage du cancer colorectal, responsable de près de 18 000 décès chaque année en France, concerne les hommes et les femmes de 50 à 74 ans. Tous les deux ans, ils peuvent réaliser à leur domicile un test immunologique de recherche de sang dans les selles. Détecté tôt, ce cancer peut être guéri dans 9 cas sur 10.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus concerne les femmes de 25 à 65 ans, qui sont invitées tous les 3 ans à réaliser chez le médecin, la sage-femme ou le gynécologue un frottis cervico-utérin. Ce dépistage est complémentaire de la vaccination contre les infections à Papillomavirus humain, recommandée chez toutes les jeunes filles à partir de l’âge de 11 ans.
S’il n’existe pas dépistage systématique organisé, d’autres cancers peuvent être détectés précocement grâce à une surveillance particulière :
- Les cancers de la bouche : il est important de surveiller l’état de sa bouche et de signaler toute lésion buccale anormale, en particulier pour les fumeurs et les consommateurs réguliers d’alcool ou de cannabis. Les chirurgiens-dentistes peuvent jouer un rôle important dans cette surveillance.
- Le cancer de la prostate : le dosage du PSA (Prostate Specific Antigen) constitue un élément de surveillance de la prostate, mais il n’est pas spécifique de la présence d’une tumeur. Les études menées sur l’intérêt d’un dépistage systématique de ce cancer ont abouti à des résultats contradictoires, ce qui explique qu’à ce jour il n’y a pas de dépistage organisé de ce cancer en France.
Surveiller, détecter, dépister sont des mesures essentielles pour diagnostiquer le plus précocement possible les cancers, et ainsi optimiser les chances de guérison des patients !
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Estelle B., Docteur en Pharmacie