Dermatite séborrhéique : une affection bénigne mais souvent mal vécue

Par |Publié le : 18 novembre 2025|Dernière mise à jour : 13 novembre 2025|4 min de lecture|

Maladie inflammatoire chronique de la peau, la dermatite séborrhéique provoque habituellement des rougeurs, des pellicules et squames, notamment au niveau des zones riches en glandes sébacées sur le visage et le cuir chevelu. Même si cette dermatite reste sans conséquence grave pour la santé, elle est souvent mal vécue psychologiquement par la patiente et le patient.

header article dermatite séborrhéique

La dermatite séborrhéique, une affection difficile à décrypter

La cause de la survenue de cette affection dermatologique est inconnue, mais Malassezia spp, une levure de la peau, joue un rôle important. L’hypothèse la plus admise par les scientifiques est que la dermite séborrhéique ne serait pas causée par une prolifération de Malassezia sur la peau, mais par une réponse anormale du patient à ces champignons.

Plusieurs facteurs sont impliqués dans cette affection représentant 10% des consultations chez le dermatologue :

  • La levure Malassezia : naturellement présente sur la peau, sa prolifération excessive semble déclencher une réaction inflammatoire ;
  • La présence d’une maladie qui altère l’immunité (VIH, syndrome de Down) ou certains troubles neurologiques (maladie de Parkinson par exemple) ;
  • Les facteurs hormonaux : les androgènes (hormone sexuelle mâle) stimulent la production de sébum, expliquant pourquoi la maladie est plus fréquente chez les hommes et les adolescents ;
  • La prédisposition génétique : certains facteurs familiaux favorisent sa survenue ;
  • Stress et fatigue : ces états physiologiques et psychologiques accentuent souvent les fréquences et les intensités des poussées.

Quelles sont les répercussions sur la qualité de vie ?

La dermatite séborrhéique provoque parfois un prurit (démangeaison), des pellicules et une desquamation jaune et grasse sur le cuir chevelu, le long de la racine des cheveux et sur le visage (autour des sourcils, des plis du nez, du nez, du conduit auditif externe, derrière les oreilles)

La patiente ou le patient est dans l’impossibilité de masquer ces plaques érythémateuses et squameuses inesthétiques.  

Les personnes souffrant de dermite séborrhéique témoignent souvent :

  • D’une gêne sociale couplée à un complexe et une honte ;
  • D’être stressé face à la gestion de la maladie ;
  • De souffrir du manque de connaissance sur la maladie poussant les gens à penser que ces squames et rougeurs sont la conséquence d’un manque d’hygiène ;
  • De devoir supporter au quotidien des démangeaisons et inconforts pouvant altérer la qualité du sommeil et la qualité de vie ;
  • De se voir isolé socialement et mettre dès que possible en place des stratégies d’évitement par crainte du regard des autres.

De plus, les patients sont souvent au cœur d’un cercle vicieux combinant aggravation de la maladie d’un côté, et stress et fatigue de l’autre. En effet, le stress et la fatigue accentuent les symptômes de la dermatite séborrhéique, qui elle-même est source de stress et de fatigue. On retrouve notamment ce cercle vicieux dans plusieurs affections dermatologiques chroniques comme l’eczéma ou l’acné sévère.

Les dermatologues observent également que les lésions s’accentuent avec le surmenage ou les problèmes affectifs, qui sont indirectement des sources de stress.

Comment agir pour mieux vivre avec la dermatite séborrhéique ?

L’arsenal thérapeutique utilisé contre cette affection est extrêmement large et de nouvelles études cliniques sont en cours pour trouver de nouvelles cibles thérapeutiques et améliorer la qualité de vie des patients.

Les produits antifongiques locaux sont les plus utilisés et les plus étudiés dans le traitement de la dermite séborrhéique. Plusieurs molécules ont prouvé leur efficacité dans de nombreuses études dont le kétoconazole et l’olamine, par exemple. Ils ciblent la levure Malassezia et/ou l’inflammation, avec une efficacité et des taux de rechutes variables.

Autres traitements locaux utilisables : les corticoïdes locaux ou les inhibiteurs de la calcineurine pour apaiser l’inflammation et les kératolytiques pour éliminer les squames.

Actuellement, de nouvelles pistes thérapeutiques sont explorées comme le recours aux probiotiques cutanés ou à de nouvelles classes de traitements ciblant l’inflammation.

Des recommandations dans l’hygiène de vie peuvent aussi stabiliser et faire régresser progressivement les lésions dermatologiques :

  • Nettoyage doux : utilisation de produits adaptés aux peaux sensibles ;
  • Exposition solaire modérée ou photothérapie : le soleil améliore souvent les lésions, mais les UV excessifs sont à éviter ;
  • Se protéger de certains facteurs climatiques : le froid et l’humidité retrouvés en hiver accentuent la dermatite séborrhéique ;
  • Eviter de boire de l’alcool et de consommer des aliments pro-inflammatoires comme les aliments ultra transformés et les produits à base de viande ;
  • Gestion du stress : pratique de la relaxation et d’un sport, suivi d’une thérapie cognitivo-comportementale (TCC).

Si vous, ou l’un de vos proche, est concerné par ce mal-être lié à la dermite séborrhéique, n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou votre dermatologue pour trouver la prise en charge adaptée.

Sources
– Dermite séborrhéique. www.msdmanuals.com. Consulté le 16 octobre 2025.
– Une maladie de peau plutôt gênante. www.planetesante.ch. Consulté le 16 octobre 2025.
– Dermite séborrhéïque : le stress, facteur favorisant essentiel. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 16 octobre 2025.

Cet article vous a-t-il été utile ?

Merci pour votre avis !
Julie P.
Journaliste scientifique
Journaliste scientifique. Spécialiste de l'information médicale. Passionnée par l'actualité scientifique et les nouvelles technologies. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.