Augmentation du rythme cardiaque, mains moites, sueur… le stress concerne tout le monde et est omniprésent dans notre vie quotidienne. Réaction naturelle, il peut s’avérer difficile à gérer dans des situations sociales particulières telles que des examens ou un entretien d’embauche. Ainsi, l’identification de comportements anti-stress atténuant et prévenant ses effets négatifs est primordiale. Une récente étude allemande révèle que faire un câlin à son partenaire réduirait le stress. Cet effet serait limité aux femmes. Explications.
Stress et relations sociales
Le stress est omniprésent dans notre vie quotidienne. Il s’agit d’une réaction naturelle reposant sur des mécanismes hormonaux (via le cortisol) et nerveux. Il fait partie des réactions réflexes de survie. Bien que perçu par certains comme un moteur, le stress peut engendrer de l’anxiété chez certaines personnes, s’il se répète trop. En effet, le stress devient problématique lorsqu’il s’installe durablement.
Ainsi, la mise en évidence de comportements pouvant atténuer les effets négatifs du stress est primordiale. Notamment, le contact social a été largement étudié pour ses effets potentiels anti-stress. Il s’avère que des études antérieures ont mis en évidence que le contact social peut amortir le stress. Notamment, ces travaux montrent que des massages et des étreintes associées à des paroles affectueuses diminuent le stress chez les femmes. Jusqu’alors, aucune étude de ces effets n’avait été menée chez l’homme ni sur l’effet d’étreintes de courte durée.
Les câlins, des alliés anti-stress
L’étreinte est une forme courante de contact tactile social dans de nombreuses cultures. C’est pourquoi les chercheurs de l’université de Ruhr en Allemagne ont étudié l’effet d’une étreinte de courte durée entre des partenaires amoureux comme intervention tactile sociale avant l’induction d’un stress aigu.
Pour réaliser ce travail, les scientifiques ont testé 76 personnes en relation amoureuse. Elles devaient réaliser le Socially evaluated cold pressure test. Le participant doit garder une main dans un bain d’eau glacée pendant 3 minutes au cours desquelles il est observé et il doit garder un contact visuel avec une caméra face à lui. Avant le test, la moitié des couples devait s’enlacer et l’autre moitié ne rien faire. Les mesures du stress ont été effectuées de trois façons :
- Dosage du cortisol salivaire ;
- Mesure de la pression artérielle ;
- Questionnaire subjectif sur l’état émotionnel.
Les résultats de cette étude révèlent que les femmes qui enlacent leur partenaire avant de subir un stress montrent un taux de cortisol plus bas que celles qui ne le font pas. Elles rapportent également se sentir moins stressées.
Ainsi, chez les femmes, des étreintes à court terme avant une situation sociale stressante telle qu’un examen ou un entretien d’embauche pourraient diminuer la production de cortisol.
L’effet anti-stress n’est pas retrouvé chez les hommes
En revanche, aucun effet de l’étreinte n’a été relevé sur le niveau de stress des hommes. En effet, aucune association n’a été faite entre l’étreinte et le taux de cortisol salivaire ou les autres mesures du stress (pression artérielle et état émotionnel).
Les auteurs de l’étude proposent de poursuivre les recherches afin de savoir si cet effet s’étend aux relations familiales et amicales. Également, ils préconisent des recherches sur des effets connexes à la pandémie de Covid-19. En effet, les restrictions des contacts sociaux pourraient être liées avec l’augmentation du stress et de la dépression observée depuis le début de la pandémie.
Alexia F., Docteure en Neurosciences