Epidémie de bronchiolite : un pic atteint juste avant Noël l’an passé

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Rédigé par Julie P. et publié le 21 décembre 2017

Le 12 décembre dernier, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) a fait le point sur l’épidémie de bronchiolite de la saison 2016-2017. Depuis trois ans la dynamique de la maladie respiratoire, causée majoritairement par le virus respiratoire syncytial (VRS), est similaire. L’année dernière, le pic de la maladie a été observé pendant la semaine précédant Noël. Retour sur les principaux éléments du bulletin de Santé Publique France.

bronchiolite

Un pic de cas de bronchiolite entre la mi-décembre et la mi-janvier

A l’aide des données épidémiologiques et virologiques de médecine ambulatoire et hospitalière, Santé publique France dresse un bilan de la surveillance de la bronchiolite en France au cours de la saison 2016-2017.

Dans cet ensemble de données recueillies auprès de diverses entités médicales, le profil clinique retenu était des enfants âgés de moins de 24 mois atteints préalablement d’une rhinopharyngite, présentant une toux et une dyspnée obstructive accompagnées de sifflements et/ou de râles pendant l’auscultation par le médecin. Aussi, ils ne devaient pas avoir été diagnostiqués avec une bronchiolite à plus de 3 reprises par le passé.

À savoir ! Une dyspnée est une respiration difficile ou laborieuse se traduisant par une modification de la fréquence des mouvements respiratoires. On parle de « dyspnée obstructive » quand la gêne à la respiration est causée par un obstacle ou un encombrement au niveau des voies aéro-digestives supérieures.

En France métropolitaine, entre le 10 octobre 2016 et le 19 mars 2017, il a notamment été observé que l’épidémie de bronchiolite a :

  • Démarré en régions Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur à la mi-novembre 2016 puis s’est étendue à la métropole dès la mi-décembre ;
  • Duré 15 semaines pour se terminer à la fin du mois de février.

Au niveau national, le pic a été franchi du 12 au 18 décembre 2016, juste avant les congés de Noël.

Puis, le pic de la maladie a été franchi dans l’ensemble des régions métropolitaines entre le 9 et le 15 janvier 2017, soit deux semaines après les congés de Noël.

Au maximum de l’épidémie, plus de 10% des consultations de SOS médecins étaient liées à une bronchiolite.

Pendant cette saison de surveillance, 36 à 39% des passages aux urgences ont entrainé une hospitalisation pour bronchiolite.  Au pic épidémique, presque 1 consultation sur 2 aux urgences pour bronchiolite a été orientée ensuite vers une hospitalisation.

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Une surveillance pour optimiser la prévention et l’offre de soins

En 2016-2017, l’épidémie de bronchiolite a occupé une place importante dans l’organisation des soins médicaux : 8000 consultations SOS Médecins et 45 000 passages aux urgences.

L’année dernière, l’épidémie de bronchiolite a touché :

  • Les garçons dans 60% des cas ;
  • Les enfants de moins de 1 an dans 58% des cas.

La surveillance épidémiologique de la bronchiolite permet de cibler les messages de prévention auprès de la population concernée et d’optimiser les recours au système de santé d’urgence comme SOS médecins et les urgences hospitalières.

L’alerte en amont sur l’arrivée imminente de l’épidémie permet d’anticiper l’organisation des soins dans les services d’urgence et les services de pédiatrie.

De plus, des vaccins contre le VRS, le principal agent viral de la bronchiolite, sont actuellement en développement pour une possible utilisation chez la femme enceinte.

Ces données épidémiologiques et virologiques sont également cruciales pour évaluer l’efficacité de ces futurs vaccins.

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Julie P., Journaliste scientifique

– Surveillance de la bronchiolite en France, saison 2016-2017. Santé Publique France. Équipes de surveillance de la bronchiolite. Consulté le 20 décembre 2017.