« Épidémie » d’obésité : presque un quart des adultes est obèse en Europe

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Rédigé par Alexia F. et publié le 4 mai 2022

Dans un récent rapport, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s’alarme d’une « épidémie » d’obésité en Europe. En effet, les taux d’obésité chez les adultes et les enfants ne cessent d’augmenter sur le vieux continent. L’OMS propose ainsi une série de mesures pour prendre en charge ce fléau, de façon globale.

Femme obèse chez le médecin

Une « épidémie » d’obésité en Europe

Le rapport est accablant. Publié par le bureau régional de l’OMS en Europe, il révèle des taux de surpoids et d’obésité qui atteignent des proportions épidémiques. Et ces chiffres ne cessent de grimper. Ainsi, selon l’OMS, le surpoids ou l’obésité concernent en Europe :

  • 59% des adultes ;
  • Près d’un tiers des enfants, notamment 29% des garçons et 27% des filles.

L’Europe occupe la deuxième place mondiale en termes de prévalence de l’obésité, juste après les Amériques.

A ce jour, le surpoids et l’obésité constituent l’une des principales causes de mortalité et d’invalidité sur le vieux continent. Selon les estimations les plus récentes, l’obésité est à l’origine de près d’1,2 millions de décès par an. Cela représente plus de 13% de la mortalité globale en Europe. Par ailleurs, l’épidémie de Covid-19 impacte négativement les efforts fournis jusqu’alors pour essayer de réduire la progression de l’obésité.

L’obésité, une maladie à part entière

L’obésité engendre des conséquences multiples. Entre autres, elle augmente le risque de contracter un grand nombre de maladies :

  • Des cancers, notamment, elle est connue pour être impliquée dans la survenue de 13 types différents de cancers. Selon les estimations, elle serait également responsable d’au moins 200 000 nouveaux cas de cancers chaque année en Europe ;
  • Des maladies cardiovasculaires telles que l’hypertension artérielle ;
  • Le diabète de type 2 ;
  • Des maladies respiratoires chroniques.

Au-delà d’être un facteur de risque de nombreuses maladies, l’obésité est une maladie à part entière, impactant la santé du patient. Complexe, ses causes ne se limitent pas à la combinaison d’une mauvaise alimentation et d’un manque d’activité physique. Le rapport de l’OMS souligne deux facteurs favorisants sur lesquels il faudrait agir :

  • La vulnérabilité à un surpoids malsain dès le début de la vie influe sur la tendance à l’obésité une fois adulte ;
  • Les facteurs environnementaux tels que le marketing numérique de produits alimentaires peu sains auprès des jeunes enfants et la promotion de jeux sédentaires.

Les recommandations de l’OMS

Pour lutter contre cette « épidémie » d’obésité, l’OMS propose une série de mesures qui repose sur deux axes principaux. D’une part, le rapport met en avant l’importance de la lutte contre les inégalités sur le plan diététique. D’autre part, il souligne l’importance de la mise en place de systèmes alimentaires sains et durables sur le plan environnemental.

Ainsi, les recommandations de l’OMS sont :

  • L’application de taxes sur les boissons sucrées et la subvention des aliments sains ;
  • La restriction du marketing des produits alimentaires peu sains auprès des enfants ;
  • Un accès plus simple aux structures qui prennent en charge l’obésité ;
  • L’amélioration de l’alimentation et de l’activité physique durant toute la vie. Elles incluent des soins adaptés pendant la grossesse, la promotion de l’allaitement au sein, la prise de mesures en milieu scolaire et la création d’espaces où les aliments sains et la pratique physique sont facilement accessibles et peu chers.

Il faut agir, et vite. A ce jour, aucun des 53 Etats membres de la région Europe n’est en mesure d’atteindre l’objectif d’arrêt de la progression de l’obésité, initialement fixé à 2025.

Alexia F., Docteure en Neurosciences

Sources
– Selon un nouveau rapport de l’OMS, l’Europe peut inverser l’évolution de son « épidémie » d’obésité. euro.who.int. Consulté le 4 mai 2022.