Mucus sécrété au niveau du col de l’utérus, la glaire cervicale est essentielle à la santé des femmes mais assure également un rôle important dans le processus de procréation. Si des variations de quantité et de texture sont tout à fait normales au cours du cycle menstruel, certaines modifications peuvent être le signe d’une infection ou d’un dérèglement hormonal.
Quel est son rôle ?
La glaire cervicale est une sécrétion produite par des glandes situées au niveau du col de l’utérus. Son rôle principal est d’obstruer la cavité utérine afin de la protéger des infections et des germes pathogènes. Elle participe activement au maintien de la flore vaginale et à la lubrification du vagin lors des rapports sexuels. Mais elle a également d’autres fonctions, particulièrement essentielles dans le processus de procréation. En période d’ovulation, la glaire cervicale permet notamment de protéger les spermatozoïdes lors de leur entrée dans le vagin, qui présente des conditions qui leur sont hostiles (pH acide et toxique). Elle leur fourni également un apport énergétique, favorisant ainsi une potentielle fécondation.
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Caractéristiques d’une glaire cervicale normale
La consistance et l’aspect de la glaire cervicale varient en fonction du cycle menstruel de la femme. En dehors de la période de fécondité que représente la phase d’ovulation, la glaire cervicale est épaisse et forme un maillage serré de filament protéiques qui obstrue totalement le col de l’utérus pour le protéger des infections. Durant cette période, elle immobilise donc également les spermatozoïdes, les empêchant de pénétrer dans l’utérus. La glaire est alors collante et blanchâtre.
Au moment de l’ovulation, durant la période de fécondité, la structure de la glaire cervicale se modifie, le maillage se détend et sa viscosité diminue, permettant le passage des spermatozoïdes. Elle devient également plus abondante, avec un pH plus alcalin pour favoriser la survie des spermatozoïdes. La glaire devient transparente et s’étire entre les doigts. Sa texture est très similaire à du blanc d’œuf.
Ces modifications tout à fait normales sont associées aux variations des taux d’hormones (œstrogènes et progestérone) dans le sang : lorsque la sécrétion d’œstrogène augmente au moment de l’ovulation, les mailles de la glaire cervicale s’élargissent. À l’inverse, l’augmentation du taux de progestérone provoque un resserrement des mailles et la glaire reprend sa fonction d’obstruction du col de l’utérus.
Une femme à l’écoute de son corps pourra noter ces changements au cours du cycle menstruel et détecter ainsi sa période d’ovulation. L’observation de la glaire cervicale est utilisée par les méthodes de planifications familiale naturelle. Elle peut permettre de mieux cibler la période la plus propice à une fécondation dans le but de concevoir un enfant, ou à l’inverse d’appliquer des techniques contraceptives pour éviter une grossesse.
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Qu’est-ce qu’une glaire cervicale anormale ?
S’il est normal d’observer des variations de texture et d’abondance de la glaire cervicale durant le cycle menstruel, il peut arriver toutefois que la quantité ou la qualité des sécrétions cervicales soient anormales. C’est le cas justement s’il n’y a pas de modification de la consistance de la glaire au moment de l’ovulation. Dans ce cas, une grossesse sera plus difficile à mettre en route. Ce cas peut se présenter lors d’une infection par exemple. À l’inverse, une glaire cervicale trop fluide ne remplissant pas son rôle de protection en dehors de la période ovulatoire peut permettre le passage de bactéries, provoquant une infection du col de l’utérus (cervicite) ou de l’utérus lui-même.
Dans de rares cas, la glaire cervicale peut contenir des anticorps dirigés contre les spermatozoïdes, empêchant alors toute fécondation.
Ces problèmes de glaire cervicales ne sont pas forcément associés à des symptômes et peuvent être difficiles à identifier dans un premier temps. Ils sont généralement liés à des troubles hormonaux : des déséquilibres dans les taux d’œstrogène affectent en effet la qualité de la glaire. Dans le cas d’une infection, l’aspect des glaires peut être inhabituel. Cela pourra se voir dans les pertes vaginales, qui peuvent être alors de couleur jaune et accompagnées d’une mauvaise odeur ou de démangeaisons. Cette situation doit amener à consulter rapidement un professionnel de santé.
La présence de sang dans la glaire cervicale ne doit pas forcément inquiéter, surtout si elle a lieu au moment de l’ovulation, mais il est également préférable de consulter un spécialiste car elle peut être le signe d’une lésion du col de l’utérus, d’un polype ou d’une maladie utérine.
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Morgane G, rédactrice scientifique
– Problèmes concernant la glaire cervicale, msdmanuals.com. Consulté le 29 juin 2021.