Chaque année, le 20 octobre est dédié à la journée mondiale de l’ostéoporose, une maladie dégénérative des os qui touche près de 4 millions d’individus en France. Revenons sur la prévention de l’ostéoporose et les lignes directrices de cette journée mondiale 2024 initiée par la Foundation Internationale de l’Ostéoporose.
Ostéoporose : qui et comment ?
Compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie, l’ostéoporose représente un enjeu de santé publique de première importance. Ainsi, on estime que 39 % des femmes de 65 ans souffrent d’ostéoporose. Cette proportion grimpe à 70 % pour les femmes âgées de 80 ans. Chez les femmes, la maladie est étroitement liée à la ménopause, mais les hommes peuvent également être touchés. On estime qu’à partir de 50 ans, une femme sur 3 est touchée et un homme sur 5.
Ainsi, le nombre de personnes atteintes d’ostéoporose en France était estimé à près de 4 millions en 2019, soit 5,5 % de la population totale. Ainsi, presque 490 000 fractures de fragilité seraient survenues en 2019. Ce chiffre, selon l’INSERM, pourrait grimper à plus de 610 000 en 2034. Les fractures les plus rencontrées touchent la hanche (col du fémur), les vertèbres ou le poignet. Ces fractures altèrent très souvent la qualité de vie des patients (douleurs persistantes et perte de confiance en soi) mais peuvent aussi engager le pronostic vital des personnes les plus âgées ou les plus fragiles.
La Journée Mondiale de l’Ostéoporose
La thématique de cette année 2024 de la journée mondiale de l’ostéoporose est « Bouger pour vos os (marchez, courez, montez les escaliers, inscrivez-vous dans une salle de sport, soulevez des poids »
Les activités organisées sont des :
- Campagnes d’information : Conférences, ateliers et événements publics organisés par des associations et des professionnels de santé des établissements de soins (rhumatologue, kinésithérapeute, ergothérapeute) ;
- Dépistages gratuits : des tests de densité osseuse peuvent être proposés gratuitement pour encourager le dépistage ;
- Evènements en ligne et sur les réseaux sociaux : diffusion de brochures et de vidéos explicatives et éducatives pour sensibiliser un public plus large.
Cette année, l’exercice physique est mis en avant dans l’édition 2024 de la journée mondiale.
En effet, le sport ou l’activité physique adaptée joue un rôle bénéfique sur la densité minérale osseuse.
Chez les personnes âgées, l’activité physique va entretenir la musculature et l’équilibre. Par conséquent, le risque de chute et de fracture associée est fortement diminué. À l’inverse, le manque d’exercices physiques et la sédentarité favorisent la perte de masse osseuse.
À savoir ! La densité minérale osseuse est mesurée par l’ostéodensitométrie. Afin d’évaluer la densité de l’os, une certaine quantité d’énergie traverse le corps du patient et on mesure la quantité d’énergie qui en « ressort ». Une soustraction permet d’obtenir la quantité d’énergie absorbée au niveau de l’os, et ainsi d’en évaluer la densité.
Les autres facteurs permettant de diminuer le risque d’ostéoporose sont :
- La nutrition : le calcium, la vitamine D et les protéines sont les éléments les plus importants pour la santé des os. Une exposition adaptée au soleil vous aidera à obtenir suffisamment de vitamine D ;
- L’hygiène de vie : consiste à maintenir son poids de forme, éviter de fumer et de boire de l’alcool façon excessive ;
- L’identification des facteurs de risques : ce sont les antécédents de fracture, une histoire familiale avec l’ostéoporose et la prise de médicaments spécifiques affectant la bonne santé osseuse ;
- Se faire tester et se faire traiter : si vous présentez un risque élevé, vous aurez probablement besoin de médicaments (traitement anti-ostéoporose) et de changements de mode de vie pour vous protéger contre les fractures ;
- Bien vivre sa ménopause : la prescription si besoin du traitement hormonal de la ménopause (THM) est un moyen de prévenir le risque de fracture lié à l’ostéoporose.
À savoir ! Toutes les femmes doivent passer une densitométrie osseuse avant l’âge de 65 ans. Il en est de même pour tous les hommes avant 70 ans, afin d’évaluer leur risque personnel. Cet examen est remboursé par la Sécurité sociale.
Les principaux enjeux de la recherche
La recherche dans le domaine de l’ostéoporose reste active, car de nombreux mécanismes à l’origine de la maladie sont encore méconnus ou inconnus. Des efforts de recherche et développement sont également menés pour mieux dépister l’ostéoporose et pour mieux traiter les patients.
Cette recherche s’articule notamment autour de :
- L’identification des gènes favorisants et des gènes de susceptibilités associés aux formes rares de la maladie ;
- L’amélioration du diagnostic : au-delà de la densité minérale osseuse, l’ostéoporose s’explique aussi par une altération de l’architecture du tissu osseux. Des travaux de recherche se concentrent sur la mise au point d’outils cliniques permettant de mesurer cette altération. Autre piste de recherche : le développement de nouveau score (FRAX 2) pour évaluer le risque de fracture ;
- L’amélioration de la recherche clinique par l’usage de méthodes d’imagerie performantes et par le développement de biomarqueurs reflétant l’efficacité des thérapies évaluées ;
À savoir ! Pour aider les médecins dans l’évaluation du risque de fracture ostéoporotique dans les 10 ans, des outils sont mis à leur disposition, comme le FRAX, qui intègre 12 paramètres (densité minérale osseuse, âge, poids, consommation de tabac, d’alcool, carence en vitamine D et calcium, traitements précédemment reçus, antécédents de fractures chez le patient ou ses parents, maladies chroniques associées…).
– About Osteoporosis. www.worldosteoporosisday.org. Consulté le 21 octobre 2024. .
– Ostéoporose : diagnostic et évolution. www.ameli.fr. Consulté le 21 octobre 2024. .
Rédigé par Julie P.