La contraception d’urgence

La contraception d’urgence est une solution proposée aux femmes pour éviter une grossesse non désirée en cas de rapport sexuel non protégé, en cas de défaut ou d’absence d’un mode de contraception régulier. Deux modes de contraception d’urgence sont actuellement disponibles mais doivent être utilisés dans les 3 à 5 jours après le rapport sexuel non protégé pour être efficace. Son recours doit rester exceptionnel et faire envisager l’instauration d’un mode régulier de contraception.

Qu’est-ce que la contraception d’urgence ?

La contraception d’urgence est un contexte très particulier de contraception féminine. Comme son nom l’indique, elle s’adresse aux situations d’urgence pour éviter une grossesse non désirée après un rapport sexuel non protégée.

À savoir ! En aucun cas, la contraception d’urgence ne protège des infections sexuellement transmissibles (IST). Seul le préservatif permet d’être protégé !

Il s’agit d’une méthode de rattrapage, qui peut être utilisée après un rapport sexuel non ou mal protégé, c’est-à-dire dans les contextes suivants :

• Une absence de contraception régulière ;
• Une rupture de préservatif masculin ou féminin ;
• Un oubli de pilule ;
• La survenue de vomissements après la prise de la pilule ;
• Un décollement du patch contraceptif ;
• Une expulsion de l’anneau vaginal ;
• Tous les autres incidents ou mauvaises utilisations des contraceptifs.

Moins efficace qu’une méthode de contraception régulière, elle doit être utilisée le plus rapidement possible après le rapport sexuel à risque. Son recours à la  doit rester exceptionnel. Dans la mesure du possible, il est conseillé de recourir à un mode de contraception régulier. Demandez conseil à un professionnel de santé, sage-femme, médecin ou pharmacien.

Quelles sont les méthodes de contraception d’urgence ?

Actuellement, elle peut être effectuée par deux méthodes :

• La contraception d’urgence hormonale, communément appelée la pilule du lendemain ;
• La pose d’un DIU au cuivre.

La pilule du lendemain ou contraception hormonale d’urgence

La contraception d’urgence hormonale agit en retardant l’ovulation. Elle se présente sous la forme d’un comprimé unique, à prendre le plus rapidement possible après le rapport sexuel à risque (si possible dès 12 heures après le rapport sexuel). Deux dérivés hormonaux sont actuellement disponibles :

• Le lévonorgestrel, à prendre jusqu’à 72 heures (3 jours) après le rapport sexuel non ou mal protégé ;
• L’acétate d’ulipristal, qui peut être pris jusqu’à 120 heures (5 jours) après le rapport à risque.

À savoir ! Les dérivés hormonaux utilisés en contraception d’urgence sont beaucoup plus fortement dosés que ceux présents dans les pilules oestro-progestatives utilisées en contraception régulière. De telles doses d’hormones ne doivent être utilisées que ponctuellement, en cas de nécessité.

Son efficacité n’est jamais totale et la prise de certains médicaments peut également affecter son efficacité, à la suite d’interactions médicamenteuses. De même, si des vomissements surviennent dans les trois heures qui suivent la prise, un nouveau comprimé doit être pris. Cette dernière peut entraîner des effets indésirables (nausées, maux de tête, douleurs abdominales, vertiges, légères pertes de sang) et peut avancer ou retarder l’apparition des règles.

Après la prise de la contraception d’urgence hormonale, il est conseillé d’utiliser des préservatifs masculins jusqu’à la fin du cycle et de surveiller l’apparition des règles. En cas de retard, un test de grossesse doit être effectué.

La pose d’un stérilet au cuivre en urgence

Parallèlement à la contraception hormonale d’urgence, il existe un autre moyen, souvent moins connu des femmes, la pose d’un stérilet au cuivre.

Le DIU (Dispositif Intra-Utérin) au cuivre peut être utile à condition d’être mis en place dans les cinq jours qui suivent le rapport sexuel à risque. Il s’agit de la méthode d’urgence considérée comme la plus efficace, mais elle est souvent plus compliquée à mettre en place, car elle nécessite une prise de rendez-vous chez un professionnel de santé, pour la prescription et la mise en place du stérilet. En revanche, cette contraception d’urgence présente l’avantage d’instaurer un mode de contraception durable. Elle constitue une alternative intéressante chez les femmes qui ont plusieurs fois recours à la contraception d’urgence sur une période de temps assez courte.

À savoir ! Contrairement aux idées reçues, la pose d’un stérilet au cuivre est possible chez les femmes n’ayant pas encore eu d’enfant.

La contraception d’urgence basée sur un DIU au cuivre est prescrite et mise en place par un professionnel de santé (sage-femme, médecin ou gynécologue). Les mineures et les majeures non assurées peuvent en bénéficier dans les CPEF (Centre de Planification ou d’Éducation familiale).

Où se procurer la pilule du lendemain ?

Auparavant, seules les jeunes filles mineures pouvaient bénéficier d’une contraception hormonale d’urgence gratuite sans ordonnance. Désormais, depuis le 1^er janvier 2023, la contraception d’urgence hormonale peut être obtenue gratuitement dans les pharmacies, sans prescription médicale, sans avance de frais, quel que soit l’âge des femmes.

Les femmes peuvent l’obtenir de manière gratuite et anonyme dans les lieux suivants :

• Les pharmacies de ville ;
• Les centres de santé sexuelle ;
• Les CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic des virus de l’immunodéficience humaine (VIH), des hépatites et des infections sexuellement transmissibles) ;
• Les infirmeries scolaires ;
• Les services de santé universitaire.

De la contraception d’urgence à une contraception régulière

La contraception d’urgence est essentielle pour prévenir les risques de grossesse non désirée après des rapports sexuels non ou mal protégés. Mais son utilisation doit rester exceptionnelle. Après cela, il est capital d’envisager un moyen de contraception régulier.

À savoir ! La consultation médicale pour choisir le moyen de contraception le plus adapté, les examens de biologie médicale pour rechercher d’éventuelles contre-indications à certains modes de contraception et la contraception sont gratuits pour les femmes de moins de 26 ans.

Pour choisir le moyen de contraception le plus adapté à son mode de vie, il est conseillé d’en parler avec un professionnel de santé, qui saura vous orienter : médecin, pharmacien, sage-femme, infirmier, etc.

Estelle B., Docteur en Pharmacie