Les infections sexuellement transmissibles (IST) étaient appelées auparavant des maladies sexuellement transmissibles. Elles désignent l’ensemble des infections (bactériennes, virales, fongiques, parasitaires) transmises par voie sexuelle. Leur nature, leurs symptômes, leur gravité et leur évolution sont très variables d’une IST à l’autre, puisque leur seul point commun est le mode de transmission.
Qu’est-ce qu’une infection sexuellement transmissible (IST) ?
Les infections sexuellement transmissibles (IST) ont toutes un point commun, elles se transmettent par voie sexuelle. A travers le monde, il existe une trentaine d’agents infectieux (bactéries, virus, parasites) reconnus responsables d’IST, parmi lesquels :
- L’hépatite B ;
- Les chlamydioses provoquées par la bactérie Chlamydia trachomatis;
- La blennorragie gonococcique ou gonorrhée ;
- L’herpès génital ;
- Les condylomes génitaux ;
- La syphilis ;
- Les infections à mycoplasmes ;
- La trichomonase ;
- L’infection par le VIH.
À savoir ! mycoses vaginales, provoquées par des champignons microscopiques, ne sont pas considérées comme des IST, car elles résultent souvent d’un autre mécanisme qu’une transmission sexuelle.
Le tableau des IST n’est pas figé. Régulièrement, de nouvelles IST voient le jour, comme le virus Zika ou la variole du singe. De même, d’autres IST refont surface après avoir presque disparu pendant des années. Ainsi, la prévention et la lutte contre les IST représentent des enjeux majeurs de santé publique, à la fois au niveau national et international.
Les IST sont-elles en augmentation en France ?
Les IST représentent un lourd fardeau pour la santé mondiale. D’après l’OMS, chaque jour dans le monde, plus d’un million de personnes contractent une infection sexuellement transmissible. Dans la moitié des cas, ces infections n’entraînent aucun symptôme. Mais les IST peuvent avoir un impact négatif sur la santé sexuelle, sur la fertilité, sur la grossesse et sur les cancers.
En France, depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000, les IST sont en recrudescence. La baisse des moyens de prévention, comme le préservatif masculin, entraîne même la réapparition d’IST qui avaient pratiquement disparu dans les pays occidentaux, notamment la syphilis.
Face à cette tendance, plusieurs systèmes de surveillance des IST sont déployés en France pour suivre les données épidémiologiques des principales IST : infections à mycoplasmes, chlamydioses, VIH, condylomes, herpès, ….
La prévention des IST repose sur l’information et l’éducation à la santé sexuelle et sur le recours au préservatif masculin. Le dépistage est également crucial pour protéger les partenaires sexuels et traiter les personnes infectées. Une prévention spécifique et organisée du VIH est mise en place, notamment pour les personnes à risque d’être exposées au virus.
Comment savoir si j’ai une IST ?
Les IST rassemblent des maladies très différentes, à la fois au niveau de l’agent pathogène en cause, des symptômes provoqués, des conséquences sur la santé et des traitements à mettre en place. Certaines IST ne provoquent d’ailleurs aucun symptôme perceptible. Le dépistage des IST, en particulier chez les personnes à risque (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, partenaires sexuels multiples, précarité, manque d’hygiène, …), est essentiel pour détecter ces IST et les traiter avant que les partenaires sexuels ne soient contaminés. En cas de symptômes, même minimes, il est important de consulter le médecin (ou une sage-femme pour les femmes) pour rechercher leur cause, et traiter l’infection. Le traitement permet de protéger son ou ses partenaires, mais aussi de se protéger des conséquences à moyen-long terme de l’infection.
Selon les agents pathogènes en cause et selon le sexe, les symptômes des IST peuvent être très variés :
- Un écoulement génital de couleur variable au niveau de la verge, du vagin ou de l’anus ;
- Des brûlures ;
- Une inflammation des organes génitaux ;
- Des démangeaisons ;
- Des lésions au niveau des muqueuses ;
- Des verrues génitales dans le cas des infections à HPV ;
- Des symptômes en dehors de l’appareil génito-urinaire, par exemple une atteinte hépatique dans l’hépatite B, une fièvre ou des douleurs abdominales dans la gonorrhée ou une éruption cutanée et des troubles neurologiques dans les formes tardives de la syphilis.
Certaines de ces infections peuvent être à l’origine d’une infertilité , par exemple dans le cas de la trichomonase. D’autres IST peuvent évoluer vers des cancers. Les infections à HPV sont ainsi impliquées dans le développement de certains cancers, comme le cancer du col de l’utérus ou le cancer de l’anus. L’hépatite B chronique peut évoluer vers un cancer du foie.
Le dépistage et le diagnostic des IST repose sur des analyses en laboratoire : des analyses de sang (sérologies hépatite B, syphilis ou VIH…) et des analyses microbiologiques sur des prélèvements génitaux (prélèvement vaginal, prélèvement de pus, …) ou urinaires (analyses d’urines). Généralement, lorsqu’une IST est suspectée, le médecin ou la sage-femme prescrit le dépistage des IST les plus courantes, même si les symptômes orientent vers une IST en particulier. En effet, il n’est pas rare d’être infecté par plusieurs agents pathogènes et que plusieurs IST se développent en même temps.
Comment traiter une IST ?
Chaque IST doit être traitée spécifiquement. Pour certaines IST, comme la gonorrhée, la syphilis ou les infections à mycoplasmes, un traitement antibiotique adapté pour la personne infectée et son ou ses partenaires sexuels permet de guérir l’infection. Pour d’autres IST, il n’existe pas de traitement permettant de les guérir. C’est le cas par exemple de l’infection par le VIH, de l’hépatite B ou encore des infections à HPV. Des traitements antiviraux peuvent ralentir l’évolution de l’infection et en limiter les conséquences, mais ils ne guérissent pas totalement la maladie qui peut devenir chronique.
La découverte d’une IST nécessite généralement l’arrêt de tout rapport sexuel non protégé sur une période de temps donnée, jusqu’à ce que l’infection soit guérie ou traitée. Le traitement du partenaire peut également être nécessaire. Il est déterminant de bien respecter les traitements prescrits par le médecin, à la fois la posologie des médicaments, mais aussi la durée des traitements. La personne infectée doit également prévenir l’ensemble de ses partenaires pour qu’ils se fassent dépister. L’usage du préservatif masculin est le seul moyen de prévenir la transmission des IST lors des rapports sexuels.
La meilleure arme contre les IST ? La prévention
Si certaines IST peuvent être traitées sans séquelles avec un traitement antibiotique ou antifongique, certaines deviennent des maladies chroniques, avec un impact majeur sur la santé à moyen et long terme. Prévenir la transmission des IST est donc primordial pour s’en protéger et protéger ses partenaires.
Le moyen de prévention le plus simple et le plus fiable reste le préservatif masculin, même s’il ne protège pas complètement de toutes les IST. Il ne protège pas par exemple de certaines lésions d’herpès génital.
À savoir ! Depuis le 1er janvier 2023, les jeunes de moins de 26 ans peuvent se procurer gratuitement des préservatifs dans les pharmacies
Des moyens de prévention existent également pour certaines IST en particulier, notamment la vaccination contre l’hépatite B et la vaccination contre les infections HPV. De même, une prévention spécifique existe pour les personnes à risque d’être exposées au VIH.
Publié le 16 Mars 2018. Mis à jour le 25 Janvier 2024 par Estelle B., Docteur en Pharmacie.
– Infections sexuellement transmissibles (IST). www.who.int. Consulté le 25 Janvier 2024.
– Infections sexuellement transmissibles. www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 25 Janvier 2024.