3 000 dons quotidiens, c’est l’objectif fixé par l’Etablissement Français du Sang et les autorités sanitaires pour permettre à la France de couvrir les besoins en plasma de l’ensemble des patients. Le don de plasma reste beaucoup moins connu et médiatisé que le don du sang, alors que les besoins sont en constante augmentation. Dans les Flandres, l’EFS a récemment ouvert la première maison du plasma de France.
Qu’est-ce que le don de plasma ?
Si le don du sang est relativement bien connu du grand public, le don de plasma reste largement méconnu. Si seulement 37 % des Français se déclarent suffisamment informés sur le don de plasma, ce chiffre grimpe à 71 % pour le don du sang. Pourtant, le don de plasma est tout aussi important et permet chaque année de sauver des milliers de vies.
A savoir ! Qu’est-ce que le plasma ? Le plasma correspond à la partie liquide du sang, dans laquelle sont en suspension les cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes). Dans le plasma, se retrouve une importante quantité de protéines jouant des rôles physiologiques majeurs.
Le plasma est utilisé pour de nombreuses applications thérapeutiques, grâce à son contenu en facteurs de la coagulation, en albumine ou encore en anticorps. Les hémophiles par exemple ont impérativement besoin de facteurs de coagulation, qui sont isolés à partir de dons de plasma. Le plasma est également utilisé en transfusion, par exemple chez les grands brûlés ou les graves accidentés de la route. Au final, les dons de plasma sont utilisés dans le traitement de multiples pathologies, hématologiques, neurologiques, rhumatologiques ou encore dermatologiques.
65 % du plasma utilisé en France est importé
Si le plasma et ses dérivés peuvent être conservés plus longtemps que le sang total ou les plaquettes, les besoins en don de plasma restent élevés tout au long de l’année, en raison d’une hausse constante des besoins et des applications thérapeutiques. Malheureusement, contrairement aux dons du sang, il arrive que le plasma manque en France pour couvrir les besoins de tous les malades. Si l’Etablissement Français du Sang (EFS) a le monopole de la collecte de plasma, la France est régulièrement contrainte d’importer du plasma étranger.
Les médicaments dérivés du plasma sont ainsi importés à la hauteur de 65 %, principalement en provenance des USA, avec de fortes tensions internationales. Il est donc primordial d’encourager autant que possible le don de plasma pour permettre de retrouver une souveraineté nationale sur le plasma et les médicaments dérivés du plasma. L’objectif fixé est d’atteindre 1,4 millions de litres d’ici 5 ans, soit une hausse de 700 000 prélèvements annuels dans 5 ans. Au-delà de permettre à la France d’assurer la couverture des besoins en plasma sur le territoire, cet objectif répond à la volonté de défendre les valeurs éthiques du don de produits humains en France. Comme tous les dons, les dons de plasma effectués en France sont libres, anonymes et gratuits. Une éthique qui ne se retrouve pas dans de nombreux pays !
1h30 de son temps pour donner son plasma et sauver des vies
Pour donner son plasma, il suffit de se rendre – uniquement sur rendez-vous – dans les nombreuses maisons du don réparties sur l’ensemble du territoire français. Pour prendre rendez-vous, consultez le site de l’EFS www.dondesang.efs.sante.fr ou l’application « Don de sang ». Les dons de plasma peuvent être plus fréquents que les dons du sang, au minimum toutes les deux semaines et il n’est pas nécessaire d’avoir été donneur de sang pour donner son plasma. Pour accroître les dons de plasma, l’EFS prépare des campagnes de communication dédiées pour informer et sensibiliser sur les enjeux sanitaires et éthiques de ce don.
Parallèlement, l’EFS a lancé une expérience pilote unique, la création d’une maison 100 % dédiée au plasma, dans les Flandres, dans la commune d’Hazebrouck. Cette maison du plasma a ouvert ses portes le 1er juin 2023 dans un bassin de population dont l’indice de générosité (nombre de donneurs par habitants en âge de donner) est le plus élevé de France. Cinq professionnels s’y consacrent à plein temps au plasma. Si cette première expérience se révèle un succès, d’autres maisons du plasma pourraient être créées sur le territoire français.
Estelle B., Docteur en Pharmacie