Mycose cutanée


Rédigé par Charline D. et publié le 21 août 2023

 

ongle mycose

La mycose cutanée est une affection de la peau très fréquente puisque l’on estime qu’elle touche 15 à 30% de la population. Elles sont dues à des champignons microscopiques pouvant affecter la surface de la peau, les ongles ou encore le cuir chevelu. Les manifestations de la mycose dépendent de sa localisation. La forme la plus commune est la mycose des pieds. Un traitement antifongique local est souvent suffisant pour venir à bout de la mycose cutanée. Cependant, dans certains cas, l’avis d’un médecin est nécessaire.

Définition et symptômes d’une mycose cutanée

Un champignon de peau

Une mycose est une infection causée par des champignons microscopiques que l’on retrouve partout. Leur développement est favorisé par la chaleur et l’humidité. Ainsi, ils affectent volontiers les plis de la peau, les pieds, les ongles et les organes génitaux.

Différents types de champignons microscopiques sont impliqués dans les mycoses cutanées : les levures, les dermatophytes et les moisissures.

Le champignon le plus fréquemment impliqué dans la mycose cutanée est une levure : Candida albicans. Normalement, il vit en équilibre avec la peau, mais dans certaines circonstances, il peut se développer de manière exagérée provoquant alors la survenue des symptômes. On parle de candidose cutanée ou d’infection candidosique. Concernant le pityriasis versicolor, la levure responsable est Malassezia furfur.

Les dermatophytes sont souvent en cause dans les mycoses des pieds ou dans l’herpes circiné. Ce type de mycose est souvent transmis par les animaux de compagnie.

Enfin, les moisissures peuvent parfois être à l’origine de mycose au niveau des ongles. Elles sont volontiers responsables de mycoses profondes et graves chez certaines personnes dont le système immunitaire est affaibli par un médicament ou une maladie.

Certains facteurs peuvent favoriser le développement d’une mycose :

  • La chaleur humide ;
  • Une transpiration excessive ;
  • Une hygiène insuffisante ;
  • La fréquentation de piscines ;
  • Le port de chaussures fermées ;
  • Certains traitements (antibiotiques, corticoïdes par exemple) ;
  • La présence de certaines pathologies (diabète ou déficit immunitaire par exemple) ;
  • La grossesse ;
  • Les premiers mois de la vie.

Les mycoses se transmettent essentiellement par contact direct, soit humain ou animal, soit par contact avec des surfaces ou objets contaminés. Certaines personnes s’avèrent être plus sensibles que d’autres devant ce type d’infection (à cause de certaines pathologies ou de la prise de médicaments).

Les symptômes d’une mycose cutanée

Les mycoses cutanées se manifestent généralement au niveau des orteils ou des plis cutanés, notamment l’aine ou sous les seins. Au début, elle se traduit par une simple tache rouge. Puis la peau se met à devenir grise-blanchâtre et à peler. Lorsque cette première lésion guérit, le champignon se propage en cercle et s’étale peu à peu.

Au niveau des pieds et particulièrement entre le 4ème et 5ème orteil, des gerçures douloureuses et suintantes peuvent apparaître. On parle de « Pied d’athlète ». Souvent, une atteinte des ongles (onychomycose) est associée aux lésions. Une fois l’ongle touché, il devient très épais et de couleur grise-jaunâtre.

Les muqueuses peuvent également être atteintes, par exemple les mycoses vaginales ou buccales (par exemple le « muguet » chez le nourrisson).

Le pityriasis versicolor se manifeste par l’apparition de taches claires (ou foncées sur les peaux claires) au niveau du tronc, du cou et des bras.

Les teignes sont des mycoses touchant le cuir chevelu et la barbe. Elles se traduisent par des plaques rouges et squameuses, sans cheveux ou poils au niveau de la zone infectée.

teigne mycose

 

Mycose cutanée, diagnostic et traitement

Le diagnostic clinique d’une mycose cutanée

Bien que les mycoses de la peau soient des affections fréquentes et facilement identifiables par le patient lui-même, il est tout de même préférable de consulter dans certaines situations avant de recourir à l’automédication :

  • En cas de doute sur la nature des lésions ;
  • Lorsque les lésions sont vieilles ou étendues ;
  • Si la mycose est localisée à la plante de pied ou sur un ongle ;
  • Devant tout signe de complication comme une mauvaise odeur ou une macération au niveau des lésions, des symptômes qui s’aggravent ou persistent malgré un premier traitement ;
  • Les patients de moins de 12 ans ;
  • La présence de certaines pathologies comme un diabète, une artérite des membres inférieurs ou une pathologie neurologique ;
  • Si la mycose concerne une femme allaitante et qu’elle est localisée au niveau des mamelons.

Le diagnostic d’une mycose est basé sur la simple observation des lésions lors d’une consultation chez le médecin généraliste. Il est rare d’avoir recours à des prélèvements pour identifier le champignon.

Un traitement antifongique

Une mycose de la peau ne guérit jamais spontanément. Sans traitement, l’infection s’étend et peut même être à l’origine d’une surinfection, par exemple un impétigo. Le traitement prescrit par le médecin est un antifongique. Il peut être pris par voie orale ou locale.

A noter que le traitement antifongique doit systématiquement être associé à des mesures hygiéniques favorisant la guérison et limitant la transmission de l’affection.

Le plus souvent, le traitement antifongique est local sous forme de pommade, crème, lotion, ovule, shampoing ou poudre à appliquer directement sur la zone touchée selon les caractéristiques de la lésion et sa localisation. Le traitement de la mycose doit être poursuivie pendant plusieurs semaines en général. Dans tous les cas, il est impératif de suivre rigoureusement la durée de traitement prescrite par le médecin, même lorsque les lésions paraissent avoir disparues, sous peine de rechute.

Concernant les mycoses des ongles, aussi appelées onychomycoses, le traitement est utilisé sous forme de vernis à appliquer pendant 3 à 6 mois.

Le pityriasis versicolor peut être traité localement avec un gel douche et ou un shampoing avec un temps de contact minimum de 5 minutes à bien respecter.

Certaines formes de mycoses nécessitent un traitement oral en complément. Par exemple les mycoses des ongles qui guérissent plus difficilement ou encore les teignes.

traitement Mycose

 

Prévention d’une mycose

En cas de mycose, afin de ne pas la transmettre à son entourage, il faut :

  • Laver la literie ;
  • Ne pas partager les serviettes de toilette, les tapis de bain ou les chaussures ;
  • Utiliser un désinfectant pour laver le carrelage, la douche ou la baignoire ;
  • Désinfecter les brosses, bonnets, capuches ou casquettes en cas de teigne avec un antifongique en poudre ;
  • Ne pas gratter les lésions pour éviter leur étendue à d’autres parties du corps ;
  • Se laver les mains fréquemment, particulièrement après les soins ;
  • Couper les ongles courts ;
  • Vérifier qu’un autre membre de l’entourage n’ait pas les mêmes symptômes ;
  • S’assurer que ce n’est pas l’animal de la famille qui soit à l’origine de la mycose ;
  • En cas de teigne d’un enfant, le signaler à l’établissement scolaire.

Pour éviter les mycoses ou leurs récidives, il faut :

  • Éviter les pieds mouillés : les sécher après la douche avec une serviette sèche en passant bien entre les orteils ;
  • Porter des chaussures et chaussettes adaptées pour ne pas transpirer ;
  • Éviter de porter 2 jours de suite les mêmes chaussures afin que la transpiration ait le temps de s’évacuer ;
  • Désinfecter les chaussures (produits en pharmacie) ;
  • Évitez la survenue d’érythème fessier chez le nourrisson.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Mycose cutanée. www.ameli.fr. Mis à jour le 19 juin 2023.
– Mycose de la peau.eurekasante.vidal.fr. Mis à jour le 15 mai 2023.

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