Hystéroscopie


Rédigé par Estelle B. et publié le 8 juin 2022

femme en consultation chez un gynécologue

L’hystéroscopie est un examen endoscopique de gynécologie, qui consiste à explorer la cavité utérine. Elle est utilisée à la fois dans le diagnostic d’un certain nombre de pathologies et de troubles féminins, mais aussi dans le traitement de certains problèmes gynécologiques.

Hystéroscopie, hystérographie et hystérosalpingographie

L’hystéroscopie est une technique endoscopique, visant à explorer l’intérieur de la cavité utérine grâce à un hystéroscope (caméra miniature) introduit par les voies naturelles.

L’hystérographie est l’examen radiographique de référence pour évaluer la perméabilité des trompes de Fallope. Elle consiste à instiller dans la cavité utérine et les trompes un produit de contraste, grâce à une canule introduite à travers le col de l’utérus. La diffusion du produit de contraste est ensuite analysée par un scanner. Ainsi, cet examen est courant dans les bilans d’infertilité, puisque l’obstruction tubaire (des trompes) est l’une des principales causes d’infertilité féminine.

Les indications de l’hystéroscopie

L’hystéroscopie peut être utilisée aussi bien à des fins diagnostiques qu’à des fins thérapeutiques.

Hystéroscopie diagnostique

Les principales indications sont :

  • La recherche de pathologies de la cavité utérine suspectées à l’échographie :
    • Des polypes (excroissances anormales de la muqueuse utérine) ;
    • Des fibromes (tumeurs bénignes qui se développent au niveau de la paroi de l’utérus),
    • Une hypertrophie de la muqueuse utérine (épaississement anormal) après la ménopause ;
    • Une atrophie de la muqueuse utérine (muqueuse trop fine) ;
    • Des résidus trophoblastiques (résidus après une fausse couche) ;
    • Une endométriose interne ;
    • Un cancer de l’endomètre (muscle utérin) ;
    • Des synéchies (cicatrices dans l’utérus, par exemple suite à une césarienne) ;
    • Une malformation utérine ;
  • Des troubles du cycle menstruel : règles trop abondantes ou saignements en dehors des règles ;
  • Des saignements après la ménopause ;
  • Un bilan de fertilité d’un couple, lorsque l’échographie pelvienne et/ou l’hystérosalpingographie ont révélé des anomalies utérines ;
  • Suite à des fausses couches à répétition ;
  • Après plusieurs échecs de techniques d’assistance médicale à la procréation ;
  • Une contraception définitive : obturation des trompes de Fallope ;
  • L’ablation d’un stérilet.

Hystéroscopie opérationnelle

Si l’examen révèle une anomalie opérable, une hystéroscopie opératoire pourra être envisagée. Cette pratique est actuellement en plein essor. En effet, elle permet de traiter chirurgicalement une anomalie utérine en passant par les voies naturelles (sans cicatrices). L’indication de cette intervention a lieu en cas de :

  • Lésions intra-utérines bénignes ;
  • Polypes fibreux ou muqueux ;
  • Certains fibromes sous-muqueux ;
  • Hyperplasies endométriales (développement anormal de l’endomètre) ;
  • Ménométrorragies (association de saignements liés aux règles et en dehors de celles-ci) rebelles aux traitements médicaux classiques.

L’examen en pratique

L’hystéroscopie permet de visualiser l’intérieur de la cavité utérine, grâce à une caméra introduite dans le vagin puis à travers le col de l’utérus à l’aide d’une petite canule. L’hystéroscope peut être équipé de petits instruments opératoires (pinces, ciseaux, résecteurs électriques ou anses). Cela permet d’enlever certaines anomalies, sectionner des adhérences ou encore détruire de l’endomètre par un ballonnet.

Un gynécologue effectue un frotti.

Pour faciliter l’observation de l’utérus, il faut dilater la cavité utérine grâce à un liquide :

  • Sérum physiologique pour un examen diagnostic ;
  • Glycocolle ou du mannitol pour une hystéroscopie opératoire.

Dans le cas de l’hystéroscopie opératoire, un médicament visant à dilater le col de l’utérus peut être prescrit pour faciliter le passage de l’instrument (de diamètre supérieur à celui utilisé pour l’examen diagnostic). Ainsi, il est administré par voie vaginale avant l’intervention (la veille ou quelques heures avant).

L’hystéroscopie diagnostique est une intervention rapide (quelques minutes), effectuée lors d’une consultation de gynécologie, sans anesthésie, et en position dite gynécologique (patiente allongée, les jambes remontées et écartées). Chez les patientes en âge de procréer, elle se déroule au cours de la première partie du cycle (avant J12), en l’absence de saignements et d’infection génitale. Cet examen est généralement non douloureux, puisque les instruments sont de très petite taille (3 à 5 mm). Cependant, chez certaines patientes, le passage des instruments au niveau du col de l’utérus peut occasionner une gêne voire une douleur modérée. De même, des contractions utérines peuvent se produire, qui disparaissent rapidement.

L’hystéroscopie opératoire est plus longue (entre 10 et 60 minutes) et se pratique sous anesthésie générale ou locale au bloc opératoire. Dans la grande majorité des cas, elle se pratique au cours d’une hospitalisation de jour, et sans arrêt de travail à suivre. Néanmoins, dans certaines situations, une hospitalisation courte est nécessaire.

Les suites de l’hystéroscopie

Après une hystéroscopie, la patiente peut le plus souvent reprendre rapidement une vie normale. Toutefois, cette intervention peut provoquer quelques désagréments sans gravité :

  • Troubles urinaires, avec une envie fréquente d’uriner pendant 1 ou 2 jours ;
  • Saignements irréguliers et peu abondants pendant quelques jours ;
  • Pertes liquides mêlées de débris de muqueuses pendant plus de 6 semaines ;
  • Douleurs pelviennes proches des douleurs de règles ;
  • Fatigue ;
  • Nausées et des vomissements en cas d’anesthésie.

femme en consultation chez un gynécologue après son Hystéroscopie

En cas de douleurs, il faut prendre des médicaments antalgiques pendant quelques jours. Par ailleurs, il est nécessaire de suivre quelques précautions dans les jours suivants l’examen :

  • Eviter de tampons vaginaux au cours des deux cycles suivants ;
  • Ne pas procéder à des douches vaginales ;
  • Ne pas prendre de bain, ni se baigner en mer ou en piscine pendant une dizaine de jours ;
  • S’abstenir de relations sexuelles pendant 15 jours ;
  • Se reposer et ralentir son activité pendant quelques jours.

Une visite médicale chez le gynécologue ou le chirurgien a lieu entre 8 et 30 jours après l’intervention.

Les éventuelles complications

Intervention courante, l’hystéroscopie entraîne rarement des complications. Les risques se distinguent en deux catégories :  immédiates et différées.

Ainsi, les complications immédiates sont les suivantes :

  • Des plaies du col de l’utérus lors du passage de l’hystéroscope ;
  • Une perforation de l’utérus avec l’hystéroscope, le plus souvent sans conséquence, mais qui peut nécessiter une seconde intervention par cœlioscopie pour vérifier que les intestins, la vessie ou des vaisseaux sanguins n’ont pas été touchés ;
  • Une hémorragie utérine ;
  • Des risques rares en cas de passage du liquide injecté dans l’utérus dans la circulation sanguine.

Au-delà de quelques jours, l’examen peut provoquer d’autres complications :

  • Une infection de l’utérus, appelée une endométrite, nécessitant la mise en place d’un traitement antibiotique adapté ;
  • La formation d’adhérences dans la cavité utérine, rarement à l’origine d’une infertilité ou d’une difficulté d’évacuation des règles.

Dans tous les cas, certains signes d’alerte doivent amener à consulter rapidement un médecin :

  • Douleurs importantes ;
  • Vomissements ;
  • Saignements abondants et persistants ;
  • Fièvre supérieure à 38,5°C pendant plusieurs heures.

Rédigé par Estelle B., le 20 novembre 2017. Mis à jour par Alexia F., Docteure en Neurosciences, le 8 juin 2022.

Sources
– Interventions gynécologiques : l’hystéroscopie. CNGOF. cngof.fr. Consulté le 8 juin 2022.

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