Calculs biliaires


Rédigé par Charline D. et publié le 29 novembre 2022

radio calculs biliaires

Une lithiase biliaire, ou calculs biliaires, représente la présence de dépôts pierreux formés à partir de la bile dans la vésicule biliaire. De manière générale, les calculs biliaires sont asymptomatiques. Chez certains patients, les calculs peuvent être à l’origine de douleurs abdominales importantes, aussi appelées coliques hépatiques. Plusieurs facteurs peuvent favoriser son apparition : l’âge, le sexe, certains médicaments, une maladie, etc. L’examen permettant de confirmer la présence de calculs biliaires est l’échographie abdominale. Un traitement n’est pas nécessaire lorsque l’affection est asymptomatique. En cas de coliques hépatiques, un traitement antalgique et une ablation de la vésicule biliaire peuvent être préconisés.

Calculs biliaires, définition et symptômes

Les calculs biliaires correspondent à la présence de petits dépôts pierreux au niveau de la vésicule biliaire. On parle aussi de lithiase vésiculaire ou biliaire.

Les dépôts sont constitués d’éléments de la bile. Ils peuvent être de taille variable allant d’un grain de sable à un petit caillou. Ils sont majoritairement formés à partir du cholestérol contenu dans la bile, plus rarement à partir de pigments biliaires ou d’une association des deux éléments.

Les voies biliaires sont composées de plusieurs canaux au niveau du foie chargés de collecter la bile produite par ce dernier. Ils se rejoignent tous à la sortie de l’organe pour ne former qu’une voie biliaire principale. Sa partie terminale est nommée « canal cholédoque ». Ce dernier s’abouche dans le duodénum (intestin) via le canal de Wirsung en provenance du pancréas. Cet abouchement est équipé d’un sphincter, appelé sphincter de Oddi, qui permet de fermer le canal au repos. La vésicule biliaire, petit sac suspendu à la partie inférieure du foie, est liée à la voie biliaire principal par le canal cystique.

La vésicule biliaire permet de stocker et concentrer la bile sécrétée par cette dernière. Pendant la digestion, la vésicule se contracte afin de libérer de petites quantités de bile via le canal cystique, puis la voie biliaire principale et le cholédoque afin d’être déversée dans le duodénum.  Lorsque des calculs sont présents, ils suivent le même trajet.

Les calculs biliaires sont courants dans la population

Ils concernent en effet jusqu’à 15% des adultes. Après 80 ans, leur fréquence d’apparition peut grimper jusqu’à 60%.

calculs biliaires plan

La formation des calculs biliaires est favorisée par un excès de cholestérol, un défaut de sécrétion biliaire permettant de solubiliser le cholestérol et une diminution de la motricité de la vésicule (la bile est mal évacuée). Ces divers facteurs contribuent à une élévation de la saturation de la bile en cholestérol, et donc à la formation de calculs de cholestérol.

Certaines situations sont plus à risque de développer une lithiase biliaire :

 

  • Le vieillissement. Les calculs sont plus fréquents chez les personnes âgées du fait d’une diminution physiologique de la motricité vésiculaire ;
  • Les femmes. Cette population présente davantage de risque, d’autant plus lorsqu’elles ont eu plusieurs enfants. Pendant la grossesse, la bile est plus concentrée en cholestérol et la motricité vésiculaire est diminuée, ce qui favorise la formation des calculs biliaires ;
  • Le surpoids. Une alimentation pauvre en graisse et riche en fibres, l’absence de surpoids et une activité sportive régulière permettent de réduire les risques de calculs biliaires ;
  • Certains médicaments, notamment les contraceptifs et les fibrates (traitement de l’hypertriglycéridémie) ;
  • Certaines pathologies dont la mucoviscidose, le diabète ou la maladie de Crohn ;
  • Un jeûne prolongé ou une alimentation artificielle prolongée.

A noter ! La lithiase dite pigmentaire, à savoir lorsque les calculs sont formés à partir de pigments biliaires, est beaucoup plus rare. Ces facteurs de risques sont légèrement différents. L’augmentation de la bilirubine (pigment) peut être liée à une pathologie, une destruction des globules rouges d’origine médicamenteuse, une infection biliaire, un rétrécissement de la voie biliaire principale, etc.

Souvent, il n’y a aucun symptôme en cas de calculs biliaires

A noter ! Dans environ 80% des cas, les calculs biliaires n’engendrent aucune gêne ou symptôme.

Il arrive parfois que les calculs biliaires soient à l’origine d’une crise de colique hépatique. La douleur est engendrée par une tension brutale des canaux qui transportent la bile, en lien avec un blocage de la vésicule par un calcul ou son déplacement. On parle de colique hépatique qui se traduit par :

  • Une douleur soudaine et intense dans le creux de l’estomac, sous les côtes. Celle-ci est amplifiée par la respiration et peut irradier vers l’épaule droite, l’omoplate et le dos. Elle oblige le patient à cesser toute activité, et lorsqu’elle survient dans la nuit, elle le réveille.
  • Un état nauséeux avec ou sans vomissement.

Une crise de colique peut durer entre 30 minutes et plusieurs heures. Elle s’arrête quand le calcul n’obstrue plus la voie biliaire.

La cholécystite aiguë représente la principale complication des calculs biliaires. C’est une inflammation qui survient suite à une obstruction prolongée du canal cystique. La cholécystite aiguë se traduit par des douleurs très violentes associées à une fièvre.

Par ailleurs, le calcul peut migrer au niveau du canal cholédoque et engendrer un ictère (ou jaunisse), une angiocholite (infection grave du cholédoque ou de la voie biliaire principale), une pancréatite aiguë.

Diagnostic et traitement des calculs biliaires

Les calculs biliaires, souvent découverts fortuitement

Étant majoritairement asymptomatiques, les calculs biliaires sont souvent découverts fortuitement à l’occasion d’une échographie ou d’une radiographie abdominale réalisée pour un autre motif.

En cas de colique hépatique, une consultation médicale est indispensable. Le médecin palpe l’abdomen du patient au niveau de la zone douloureuse. Lorsque son geste est douloureux et bloque la respiration, la présence de calculs biliaires est évoquée. Elle est confirmée par la réalisation d’une échographie abdominale afin de visualiser les calculs et d’apprécier l’état de la vésicule et ses canaux.

De l’abstention thérapeutique à l’ablation de la vésicule biliaire

Un calcul biliaire découvert fortuitement et qui ne cause aucune douleur ne nécessite pas de traitement particulier.

En revanche, lorsque le ou les calculs sont à l’origine de coliques hépatiques, un traitement doit être instauré afin de limiter le risque de récidive et de complications.

Pour soulager les douleurs d’une colique hépatique, le médecin peut prescrire des antalgiques, anti-inflammatoires ou antispasmodiques.

Une intervention chirurgicale est parfois nécessaire en cas de colique hépatique ou de complications. Parfois, elle doit être réalisée en urgence. Il s’agit d’une ablation de la vésicule biliaire appelée cholécystectomie. Celle-ci peut être réalisée soit sous cœlioscopie ou par laparotomie en cas de contre-indication.

calculs biliaires en gros plan

La cholécystectomie sous cœlioscopie est généralement privilégiée car elle a l’avantage d’être moins invasive. En effet, le chirurgien ne pratique que quatre petites incisions au niveau de l’abdomen afin d’insérer ses instruments et une petite caméra lui permettant d’opérer tout en visualisant ses gestes et les organes. L’hospitalisation est de plus courte durée et le rétablissement est plus rapide qu’en cas de laparotomie.

En cas de contre-indication à la chirurgie, un traitement médicamenteux peut être prescrit par le médecin. Il reproduit l’action d’un acide présent naturellement dans la bile, et contribue à dissoudre le ou les calculs présents dans la vésicule biliaire.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Lithiase vésiculaire ou calculs biliaires. Ameli.ameli.fr. Consulté le 23 novembre 2022
– Calculs biliaires. Vidal. vidal.fr. Consulté le 23 novembre 2022
– Calculs biliaires. Le manuel MSD msdmanuals.com. Consulté le 23 novembre 2022

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