Atrophie musculaire

L’atrophie musculaire, ou amyotrophie, est un terme médical qui désigne la baisse de la masse des muscles, et notamment celle des muscles striés squelettiques, qui sont responsables de tous nos mouvements au quotidien. Dans le langage courant, on parle parfois de fonte musculaire. Les causes sont extrêmement variées : des maladies génétiques présentes dès la naissance ou bien des maladies acquises plus tardivement, des maladies des muscles ou bien des maladies du système nerveux ayant des répercussions sur les muscles, toutes les formes d’immobilisation, certains médicaments, etc. L’atrophie musculaire a des conséquences variables selon son importance, son étendue ou encore sa localisation.

Définition de l’atrophie musculaire

Il existe trois grands types de muscles :

• Les muscles lisses, présents au niveau des organes et des viscères ;
• Les muscles striés squelettiques, responsables de tous nos mouvements et déplacements ;
• Le muscle strié cardiaque, aussi appelé myocarde, permettant au cœur d’assurer son rôle de pompe.

L’atrophie musculaire correspond à une réduction de la masse d’un ou plusieurs muscles. En théorie, elle peut toucher tous les muscles mais ce terme est très fréquemment utilisé pour désigner la diminution de la masse des muscles striés squelettiques, et en particulier ceux des bras et des jambes.

Quelles sont les différentes formes d’atrophie musculaire ?

Il existe différentes formes, qui vont dépendre de la pathologie dont souffre la personne. Ainsi, une atrophie musculaire peut être :

• Localisée ou généralisée ;
• Légère, modérée ou sévère ;
• Réversible ou définitive.

De plus, les mécanismes à l’origine de l’atrophie musculaire sont variés et dépendent de la cause. Par exemple, certains impliquent directement le muscle lui-même, alors que d’autres résultent de lésions sur les structures nerveuses qui permettent au muscle de se contracter.

À savoir ! Quelle que soit la cause ou le mécanisme, l’atrophie musculaire est un symptôme important et fait l’objet d’une prise en charge adaptée, personnalisée et pluridisciplinaire.

Quelles sont les symptômes associés à l’atrophie musculaire ?

De façon générale, les symptômes associés dépendent du degré d’atrophie et du type de muscle atteint.

Concernant les muscles des bras et des jambes, l’atrophie musculaire s’accompagne d’une faiblesse musculaire, d’une maladresse voire de chutes. Dans les cas les plus sévères, la personne ne peut plus se servir de ses bras ou de ses jambes car elle n’a plus suffisamment de masse musculaire pour réaliser les mouvements du quotidien.

En fonction des muscles touchés, la personne peut présenter diverses paralysies, des troubles respiratoires, des difficultés pour parler, pour s’alimenter, etc.

À savoir ! Visuellement, l’atrophie musculaire au niveau des membres se traduit par un amincissement des zones qui étaient auparavant bien dessinées par les muscles, comme par exemple le mollet.

Quelles sont les causes de l’atrophie musculaire ?

Elle ne correspond pas à une seule et unique maladie. C’est un symptôme présent dans de nombreuses pathologies, très différentes les unes des autres et que l’on peut classer en quelques grandes catégories.

L’immobilisation

Le mouvement permet aux muscles de conserver leur volume et leurs propriétés. En cas d’immobilisation, les mouvements sont réduits ou inexistants, une atrophie musculaire peut alors se développer plus ou moins rapidement.

La jambe ou le bras dans le plâtre est sans doute la forme d’immobilisation la plus connue et la plus simple à comprendre. En effet, un membre qui reste bloqué dans un plâtre pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines va finir par s’atrophier et à devenir plus mince que le membre opposé.

La même chose se produit pour toutes sortes d’accidents ou de maladies, avec ou sans plâtre.

Une hospitalisation, ou une maladie qui s’accompagne d’un alitement plus ou moins prolongé, risque également d’entraîner une atrophie musculaire.

Les maladies des muscles, ou myopathies

Il existe de très nombreuses myopathies à l’origine d’une atrophie musculaire :

• Certaines sont génétiques présentes dès la naissance même si les différents symptômes et notamment l’atrophie musculaire peuvent apparaître plus tardivement. C’est le cas notamment de la myopathie de Duchenne, une maladie génétique rare dont les premiers symptômes se manifestent généralement autour de 3 ans ;
• Certaines sont acquises, c’est-à-dire non présentes à la naissance. Les myopathies acquises constituent un groupe hétérogène de maladies, certaines sont d’origine inflammatoire et s’appellent pour cette raison des myosites, d’autres sont d’origine endocrinienne, associées à des maladies comme le diabète.

Les maladies neurologiques à l’origine d’une atrophie musculaire

Dans ce cas, l’atrophie musculaire a pour origine une atteinte nerveuse. N’étant plus commandé correctement par les structures nerveuses, le muscle finit par s’atrophier.

Un exemple de maladies neurologiques responsables de cette maladie est la maladie de Charcot, aussi appelée sclérose latérale amyotrophique ou SLA. C’est une maladie neurodégénérative au cours de laquelle les neurones impliqués dans la motricité et appelés motoneurones dégénèrent.

La poliomyélite  est une maladie neurologique d’origine infectieuse. Le virus de la poliomyélite touche le système nerveux et entraîne paralysie et atrophie musculaire. Heureusement, la poliomyélite a quasiment disparu de la surface du globe grâce à la vaccination.

Les autres causes possibles

L’alcoolisme, notamment dans sa forme chronique, a des conséquences délétères sur les muscles et peut entraîner une atrophie musculaire associée à des crampes, des douleurs, etc.

Certains médicaments risquent d’entraîner une atrophie. L’exemple le plus connu est celui des corticoïdes pris par voie générale pendant une longue période, notamment dans les pathologies inflammatoires ou auto-immunes. En général, les médecins recommandent aux patients sous corticothérapie prolongée de pratiquer une activité physique régulière adaptée aux capacités de chacun et selon le cas d’enrichir l’alimentation en protéines.

Chez le sujet âgé, la sarcopénie désigne la baisse de la masse et de la force musculaires. L’atrophie musculaire chez la personne âgée résulte d’une combinaison de facteurs : le vieillissement lui-même, la baisse d’activité physique mais également une alimentation parfois inadaptée, insuffisamment riche en protéines, voire une dénutrition. Or les protéines sont des macronutriments essentiels au bon fonctionnement des muscles.

Diagnostic et traitement de l’atrophie musculaire

Le diagnostic d’atrophie musculaire est posé après examen clinique du patient, accompagné ou non d’examens complémentaires comme par exemple l’électromyogramme (EMG).

Plus important, c’est le diagnostic de la cause qui va permettre d’adapter la prise en charge.

Comment traiter ?

Lorsque la cause a été identifiée et qu’un traitement existe, celui-ci est proposé aux patients.

Par exemple, en cas de myopathies inflammatoires ou myosites, le traitement repose sur de la cortisone ou des immunosuppresseurs. En cas de maladie de Charcot, une molécule appelée riluzole est parfois prescrite afin de retarder la progression de la maladie, et la recherche avance pour trouver de nouvelles thérapeutiques.

Lorsque l’atrophie musculaire est due à un médicament, le médecin prescripteur peut envisager de modifier le traitement. Attention, il ne faut jamais arrêter ou adapter soi-même un traitement.

À savoir ! Selon le cas et le type d’atrophie, des exercices physiques réguliers sont prescrits au patient, seul ou avec l’aide d’un kinésithérapeute, afin de mobiliser les groupes musculaires touchés ou susceptibles d’être touchés par l’atrophie musculaire.

Rédigé par Florence D.-L., Docteur en pharmacie