Une nouvelle cible pour prévenir l’athérosclérose

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Rédigé par Julie P. et publié le 27 août 2017

Première cause de mortalité en France et dans le monde, l’athérosclérose est connue pour ses conséquences très graves sur la santé : l’infarctus du myocarde, l’angine de poitrine, mais aussi les accidents vasculaires cérébraux, l’anévrisme aortique ou encore l’obstruction des artère rénales. Une étude inédite, publiée dans la revue scientifique Atherosclerosis, montre qu’un excès dans le sang en phosphatase alcaline multiplie par 4 le risque de souffrir d’une athérosclérose.

Production de la calcification lors de l'athérosclérose

Un lien enfin prouvé entre phosphatase alcaline et athérosclérose

L’excès de cholestérol dans le sang, le surpoids, le tabagisme ou l’hypertension artérielle sont les facteurs de risques principaux pour lutter contre l’athérosclérose, c’est-à-dire la perte d’élasticité des artères provoquée par l’accumulation de lipides sur la partie interne de l’artère. Le dépôt riche en graisses finit par provoquer un rétrécissement des parois de l’artère, un environnement propice à la formation d’un caillot de sang.

On distingue deux types d’athérosclérose :

  1. L’athérosclérose familiale : plus il y a de cholestérol dans le sang, plus il y a de chance d’avoir des dépôts dans les artères ;
  2. L’athérosclérose inflammatoire : due notamment au tabac (facteur exogène) ou au vieillissement (facteur endogène) des lipides qui s’oxydent et deviennent des agents inflammatoires.

Récemment, une équipe de chercheurs de Toulouse vient d’identifier une nouvelle cible responsable de l’apparition de l’athérosclérose inflammatoire : un niveau élevé dans le sang en phosphatase alcaline.

A savoir ! La phosphatase alcaline est une enzyme, une molécule favorisant les réactions chimiques, présentes dans l’intégralité de notre corps, et plus particulièrement dans des organes comme le foie, l’intestin, les reins mais également les os et les globules blancs. Elles participent à la minéralisation des os, ainsi qu’à la fabrication du tissu osseux et du cartilage. La mesure des phosphatases alcalines peut-être demandée lorsque le médecin suspecte une maladie des os ou du foie.

L’étude, financée par la Fédération Française de Cardiologie, montre pour la première fois au monde, le lien entre cette maladie de l’artère et le phénomène de calcification.

A savoir ! La calcification des artères coronaires est un dépôt de calcium sur la face interne des artères, l’intima, qui entraîne leur durcissement et leur épaississement. Plus les cristaux de calcium sont nombreux, plus ils favorisent la progression de la plaque d’athérome.

Lire aussiPrédire le risque cardiovasculaire : un facteur en entraîne un autre ?

Au cœur de l’étude toulousaine

Pour mener à bien leur étude clinique, 500 patients sans affection cardiovasculaire et âgés en moyenne de 60 ans ont participé aux recherches.

Les chercheurs et cardiologues du CDPA (Centre de Détection et de Prévention de l’Athérosclérose) du CHU de Toulouse se sont intéressés à mesurer le lien entre : leur taux de phosphatase alcaline dans le sang et leur « état de santé cardiaque » mesurée notamment grâce à un scanner thoracique détectant le nombre de cristaux de calcium présents dans leurs artères coronaires (les artères entourant le cœur).

Leurs résultats ? Des niveaux élevés en phosphatase alcaline sont associés à quatre fois plus de chance d’avoir des calcifications dans les artères coronaires et donc plus de risques de développer des maladies cardiovasculaires. A noter cependant que cette relation est rencontrée chez les patients qui ne prennent pas de traitement par statines, une classe de médicaments réduisant le taux de cholestérol dans le sang.

Ainsi, si le calcium progresse dans la lésion, une inflammation va se créer et la plaque d’athérome va progressivement grossir.

Pour le Professeur Jean Ferrières qui a dirigé cette étude, sa conclusion est la suivante : « Il faut donc trouver de nouveaux médicaments qui ciblent spécifiquement la phosphatase alcaline afin de ralentir les calcifications et prévenir donc l’infarctus du myocarde ».

Lire aussiUn lien entre cheveux gris et risque cardiovasculaire ?

Julie P., Journaliste scientifique

– Association between serum alkaline phosphatase and coronary artery calcification in a sample of primary cardiovascular prevention patients. Atherosclerosis. Pahn L. et al. Le 23 mars 2017.
– La calcification coronaire au cœur de la prévention cardio-vasculaire. Fédération Française de Cardiologie. – Consulté le 24 août 2017
  • Patrick Dupré says:

    Bonjour Julie.
    J’ai moi même une plaque d’athérome sur coronaire droite Sténose de 60/100.
    Je fais des recherches sur des témoignages de jeûne qui auraient permis de faire disparaitre ces plaques d’athéromes après deux voir trois semaines de jeûne. Je suis moi même motiver pour faire l’expérimentation du jeûne.
    J’ai un témoignage d’une femme de Montréal.

    Il est prouve que le jeûne à une bonne action sur l’hypertension.
    Mais il n’y a jamais d’explications.
    Il y a de grandes chance que c’est l’Autophagie qui le permet.
    Voir le travail de  » Yoshinori Ohsumi  »

    Pouvez vous m’aider à essayer de trouver d’autres témoignages à ce sujet ?

    Bien à vous , De Montpellier

    Patrick Dupré

    Reply
  • Patrick Dupré says:

    Bonjour Julie.
    J’ai moi même une plaque d’athérome sur coronaire droite Sténose de 60/100.
    Je fais des recherches sur des témoignages de jeûne qui auraient permis de faire disparaitre ces plaques d’athéromes après deux voir trois semaines de jeûne. Je suis moi même motiver pour faire l’expérimentation du jeûne.
    J’ai un témoignage d’une femme de Montréal.

    Il est prouve que le jeûne à une bonne action sur l’hypertension.
    Mais il n’y a jamais d’explications.
    Il y a de grandes chance que c’est l’Autophagie qui le permet.
    Voir le travail de  » Yoshinori Ohsumi  »

    Pouvez vous m’aider à essayer de trouver d’autres témoignages à ce sujet ?

    Bien à vous , De Montpellier

    Patrick Dupré

    Reply
    • Equipe Santé sur le Net says:

      Bonjour Mr Dupré,

      Concernant les bénéfices du jeûne sur le recul de la plaque d’athérome, aucune étude clinique n’a été réalisée à ce jour.

      Il ne faut pas perdre de vue que ces expériences sur l’autophagie des cellules endothéliales n’ont été réalisée que sur le modèle animal, en l’occurrence la souris. Nous sommes encore dans des recherches expérimentales sur le sujet.

      Il faut davantage d’études pour montrer dans quelles mesures ce processus cellulaire est bénéfique sur un patient atteint d’athérosclérose.

      En effet, des questions restent en suspens sur cette privation alimentaire chez l’animal et à fortiori chez l’homme : comment stimule t-elle l’autophagie des cellules? Le jeûne favorise t-il, à court ou moyen terme, la rupture de la plaque d’athérome entrainant un risque accru de survenu d’infarctus ou d’AVC?
      Le jeûne crée, peut être, dans un délai à définir, un stress oxydatif de l’organisme qui a un impact négatif sur la plaque d’athérome.

      On sait, par exemple, que le stress et un effort physique intense favorisent la rupture de la plaque mais aucune étude n’a encore été réalisée pour mesurer les effets d’une privation alimentaire sur la plaque d’athérome. Il est, en l’occurrence, difficile de trouver des participants à des études cliniques qui seraient consentants à réaliser un jeûne alimentaire.

      La balance bénéfice/risque d’une privation alimentaire sur la plaque d’athérome reste encore non élucidée.
      A ce jour, il est vivement conseillé de se référer à son médecin spécialiste pour envisager un jeûne dans l’objectif de faire reculer son athérosclérose.

      Pour plus d’informations, je vous invite à consulter le site suivant : https://www.frm.org/recherche-medicale/atherosclerose

      En vous souhaitant une belle journée !

      Julie, Membre de l’Equipe de Santé sur le Net.

      Reply
  • Qui de l’œuf ou la poule…

    Je comprends bien à la lecture de l’article que le calcium cristallin provoque une inflammation et la formation d’une plaque d’athérome. En revanche l’article ne présente pas assez clairement en quoi le taux de PAL intervient dans la formation ou la présence en plus grande quantité de calcium alcalin dans les artères de sorte qu’on se demande si au contraire le taux de PAL ne serait pas plus élevé en réponse à la présence élevé de calcium cristallin. En quel cas, réduire le taux de PAL serait contre-productif.
    Quoiqu’il en soit, pourquoi ne pas directement s’attaquer à la baisse du calcium cristallin ? Qu’est-ce qui en est la cause ? L’alimentation ou la suralimentation ? Les gênes ?

    Reply
    • L'équipe Santé sur le Net says:

      Bonjour, lorsque les vaisseaux sanguins sont endommagés par l’hypertension artérielle, une hypercholestérolémie, un hyperinsulinisme ou par le tabac, ils réagissent en déposant une plaque composée de lipides, de cholestérol, de calcium et d’autres substances sur leur paroi interne. Donc plus les vaisseaux sont endommagés, plus il y aura de calcium sanguin. Les recherches du CHU de Toulouse ont montré que des niveaux élevés de PAL augmentaientaient par 4 les chances de calcifications, ce qui entraine un grossissement de la plaque d’athérome.
      Pour répondre clairement à vos questions : le tabac, l’hypertension artérielle, le diabète, l’excès de cholestérol, l’obésité, le surpoids, la sédentarité et l’alcool entrainent une augmentation du taux de calcium sanguin car ils endommagent les vaisseaux. Concernant les gènes, des antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires constituent un facteur de risque non modifiable.
      En vous souhaitant une bonne journée,
      L’équipe Santé sur le Net.

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