Athérosclérose


Rédigé par Pierre M. et publié le 31 juillet 2024

header-athérosclérose

En France, 400 personnes meurent quotidiennement des maladies cardiovasculaires, dont les plus connues sont l’infarctus du myocarde et l’AVC. Ces maladies sont la première cause de mortalité chez les femmes, et la seconde chez les hommes. Parmi les causes, figure une pathologie artérielle, l’athérosclérose.

Qu’est-ce que l’athérosclérose ?

L’athérosclérose désigne la perte d’élasticité d’une artère due à l’accumulation de lipides (corps gras, essentiellement cholestérol) formant une plaque d’athérome sur la paroi interne de l’artère (intima). Cette plaque peut conduire à un rétrécissement de la lumière artérielle, gênant alors le passage du sang et donc l’apport en oxygène (sténose), ou aller jusqu’à l’obstruction du vaisseau (thrombose).

artères-saines-malades

Bien que la majorité des plaques d’athérome soit stable, il persiste la possibilité que l’une d’elles se fissure entraînant alors des conséquences dramatiques comme un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral (AVC).

L’athérosclérose touche toutes les artères du corps, mais les plus affectées sont principalement celles de gros et moyens calibres :

  • L’aorte ;
  • Les artères coronaires ;
  • Les carotides ;
  • Les artères des membres ;
  • Les artères rénales ;
  • Les artères digestives.

À savoir ! Athérosclérose et artériosclérose ne désignent pas la même chose. L’artériosclérose est un épaississement et une dégénérescence de la paroi des artères, en lien notamment avec l’âge

D’où vient l’athérosclérose ? Les causes

L’athérosclérose se développe dès l’enfance. Les premières plaques d’athérome peuvent se constituer entre 20 et 40 ans sur l’aorte, les artères coronaires et les artères cérébrales. Tous les individus développent des plaques d’athérome, mais l’athérosclérose devient pathologique seulement chez une partie d’entre eux.

Le développement de cette maladie artérielle dépend de plusieurs facteurs non modifiables, comme la prédisposition génétique, l’âge et le sexe. Mais des facteurs de risque modifiables ont aussi été clairement identifiés :

  • Le tabagisme, qui favorise la formation de caillots sanguins susceptibles d’obstruer les artères dont le diamètre est réduit par l’athérosclérose ;
  • Les dyslipidémies, au premier rang desquelles l’hypercholestérolémie marquée en particulier par un taux sanguin élevé de LDL-cholestérol (le mauvais cholestérol) ;
  • L’hypertension artérielle ;
  • Le surpoids et l’obésité ;
  • Le manque d’activité physique et la sédentarité;
  • Le diabète de type 2.

La prévention primaire de l’athérosclérose consiste à lutter contre les facteurs de risque cardiovasculaires les plus fréquents et les plus facilement évitables comme l’hypercholestérolémie, le surpoids ou l’hypertension artérielle. Cette prévention doit débuter le plus tôt possible, avant que les plaques d’athérome ne soient formées.

Quels sont les signes de l’athérosclérose ? Les symptômes

Généralement, les plaques d’athérome sont asymptomatiques pendant de longues années. Des symptômes peuvent apparaitre avec l’âge et sont dus à l’épaississement progressif d’une plaque et à l’obstruction du vaisseau ou à une lésion à ce niveau.

Les symptômes varient considérablement selon la localisation de l’artère touchée et le degré de rétrécissement induit par l’athérome :

  • Au niveau du cœur : un rétrécissement (sténose) d’une artère coronaire pourra entraîner, au repos ou, à l’effort une douleur dans la poitrine appelée angor ou angine de poitrine ; une obstruction ou occlusion (thrombose) provoquera un syndrome coronarien aigu ou infarctus du myocarde ;
  • Au niveau du cerveau : une plaque irrégulière ou une sténose serrée d’une artère carotide pourra provoquer un accident ischémique transitoire (AIT), ou à un stade plus avancé un AVC ;
  • Au niveau des poumons : une obstruction d’une artère pulmonaire par un caillot sanguin provenant d’une veine des membres inférieurs ou du petit bassin (pelvis) peut entraîner une embolie pulmonaire ;
  • Au niveau des membres : la sténose ou l’occlusion artérielle pourra entraîner une artérite des membres inférieurs.

Il n’est pas rare qu’aucun symptôme ne soit perçu par le patient avant qu’un accident cardiovasculaire ne survienne. C’est l’accident qui va révéler l’existence de l’athérosclérose.

À savoir ! Il existe un lien très étroit entre l’hypertension artérielle et l’athérosclérose. L’hypertension provoque des lésions sur les vaisseaux ce qui entraîne ou aggrave l’athérosclérose. Réciproquement, l’athérosclérose, avec un durcissement des artères, complique et aggrave l’hypertension.

Comment reconnaître l’athérosclérose ? Le diagnostic

Au moindre doute, il est important de consulter le médecin pour lui parler des symptômes. Les personnes ayant une prédisposition génétique, c’est-à-dire les personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux de maladies ou d’accidents cardiovasculaires, et celles avec des facteurs de risque doivent être suivies régulièrement. Un bilan biologique annuel est réalisé sur une prise de sang pour déterminer le taux sanguin de cholestérol et de triglycérides, mais aussi pour rechercher un diabète.

Le médecin procède d’abord à un examen clinique approfondi et à un interrogatoire précis. Si besoin, il demande un avis cardiologique. Lui ou le cardiologue peuvent prescrire des examens complémentaires :

Un échodoppler de l’aorte, des artères périphériques et des artères carotides, est recommandé pour un patient présentant :

  • Des symptômes d’artérite des membres inférieurs ;
  • Un accident ischémique transitoire ;
  • Ou chez les patients de plus de 40 ans présentant au moins 3 facteurs de risque cardio-vasculaires (hypertension, tabagisme, dyslipidémie, excès de poids, diabète, sédentarité, stress, hérédité).

Quels sont les traitements de l’athérosclérose ?

La prévention

La prévention est l’axe principal de prise en charge de l’athérosclérose. Elle repose sur les principes suivants :

  • Un arrêt du tabac ;
  • Une activité physique régulière ;
  • Un contrôle de la tension artérielle ;
  • La correction d’une dyslipidémie, par une modification du régime alimentaire ou un traitement médicamenteux ;
  • Le contrôle du diabète ;
  • Un contrôle du poids corporel par des mesures hygiéno-diététiques.

Les traitements médicamenteux

Néanmoins, chez les personnes à haut risque cardiovasculaire, notamment en cas d’antécédents, un traitement médicamenteux pour diminuer les facteurs de risques cardio-vasculaires peut être mis en place afin d’aider à stabiliser l’évolution des plaques :

  • Des antiagrégants plaquettaires pour limiter la formation de caillots sanguins ;
  • Des antihypertenseurs en cas d’hypertension artérielle ;
  • Des statines, associées à des mesures hygiéno-diététiques efficaces, pour normaliser le taux de LDL cholestérol.

Après un premier accident ischémique, la prévention d’une récidive par statine est systématique.

Les traitements chirurgicaux

En cas de risque vital, de gêne fonctionnelle importante ou de risque majeur mettant en jeu un organe ou un membre, des traitements chirurgicaux ou endovasculaires peuvent être réalisés. Ces techniques visent à restaurer le diamètre artériel, à irriguer le territoire ou à supprimer le caillot :

  • L’angioplastie ou dilatation endoluminale : introduction d’un ballonnet dans l’artère touchée. Le gonflement de ce dernier permet de dilater la zone de l’artère touchée et de placer si besoin un stent (petit dispositif mécanique qui maintient le diamètre d’une artère constant). C’est le traitement le plus courant avec 85-95 % de taux de succès ;
  • La désobstruction par endartériectomie, qui consiste à retirer l’endartère (formée par l’intima et la média) du vaisseau souffrant d’athérosclérose. C’est une intervention longue et délicate (isolement du vaisseau de la circulation générale puis incision afin de retirer la zone atteinte), qui se pratique sous anesthésie générale ou locorégionale.
  • Le pontage, qui va créer une circulation collatérale et « court-circuiter » l’artère bouchée. Cette opération est réalisée avec du matériel veineux, artériel ou prothétique. Elle permet le passage du sang de l’artère saine en amont jusqu’à l’artère perméable en aval.

L’acte chirurgical n’est pas sans risque. Dans tous les cas, les risques et les bénéfices doivent être correctement étudiés et exposés, selon le stade fonctionnel, l’état général et l’âge de chaque personne.

Après de tels traitements chirurgicaux, une surveillance particulière est mise en place :

  • Après un pontage, il est recommandé de réaliser un examen clinique et une surveillance biologique en fonction de la prise de médicaments. C’est le cas par exemple pour les anticoagulants parfois nécessaires.
  • Après une angioplastie, ou tout geste chirurgical conventionnel, il est recommandé de réaliser un échodoppler régulier à 1 mois, 6 mois puis tous les ans afin de suivre l’évolution de la maladie athéromateuse ou de dépister une dégradation du traitement effectué.

Seul le chirurgien vasculaire saura préconiser la réalisation d’examens plus spécifiques comme l’angioscanner ou l’angio-IRM lors d’une consultation annuelle.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– L’athérosclérose. www.fedecardio.org. Consulté le 23 juillet 2024.
– Prévention de l’athérosclérose. www.vasculaire.com. Consulté le 23 juillet 2024.
– Les maladies cardiovasculaires. www.ameli.fr. Consulté le 23 juillet 2024.