Moins de pré-éclampsie grâce aux probiotiques ?!

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Rédigé par Estelle B. et publié le 18 février 2018

Environ 5 % des grossesses s’accompagnent d’une pré-éclampsie, une complication potentiellement grave qui est responsable d’un tiers des naissances de grands prématurés et reste la seconde cause de décès maternels en France. Récemment, une étude publiée dans la revue scientifique BMJ Open suggère que la prise de probiotiques au cours de la grossesse pourrait réduire le risque de pré-éclampsie et de naissance prématurée.

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Grossesse et pré-éclampsie

La pré-éclampsie est l’une des principales complications de la grossesse, qui associe une hypertension artérielle et une protéinurie (présence de protéines dans les urines). Elle survient généralement au milieu du second trimestre, mais peut aussi apparaître juste avant l’accouchement, voire en post-partum. Près de 75 % des cas concernent une première grossesse, mais d’autres facteurs de risque ont pu être identifiés :

  • Un antécédent personnel ou familial de pré-éclampsie ;
  • Une grossesse multiple ;
  • Une hypertension artérielle préexistante, une pathologie rénale ou un diabète ;
  • Une obésité ;
  • Un âge maternel inférieur à 18 ans ou supérieur à 40 ans ;
  • Un syndrome des ovaires polykystiques ;
  • Une maladie auto-immune ;
  • Un changement de partenaire sexuel ou le port prolongé du préservatif ;
  • Une prédisposition génétique à la pré-éclampsie.

Dans la majorité des cas, un suivi médical adapté permet d’éviter les complications graves (éclampsie, insuffisance rénale, décollement placentaire, syndrome HELLP). Mais dans 10 % des cas, une forme sévère apparaît, susceptible de mettre en jeu le pronostic vital de la mère et du fœtus. Dans ce cas, la seule solution est de mettre un terme à la grossesse, que le fœtus soit déjà viable ou non. La pré-éclampsie est l’une des principales causes de grande prématurité, mais aussi la seconde cause de décès maternel après les hémorragies de la délivrance.

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Des probiotiques pour réduire le risque de pré-éclampsie

Plusieurs études ont déjà suggéré que l’alimentation de la mère influence le déroulement de la grossesse, et notamment que la consommation de probiotiques pourrait réduire certaines complications de la grossesse. Pour aller plus loin, des chercheurs norvégiens ont analysé les données de plus de 70 000 grossesses.

Près d’une femme sur 4 a indiqué avoir consommé des laitages enrichis en probiotiques au cours de sa grossesse. Parmi ces femmes, un tiers en avait consommé au début de la grossesse, et un tiers vers la fin. La consommation de probiotiques était associée de manière significative avec une baisse de 20 % du risque de pré-éclampsie sévère chez les femmes ayant consommé des probiotiques en fin de grossesse. Parallèlement, la consommation de probiotiques au début de la grossesse était significativement associée à une diminution du risque d’accouchement prématuré.

Les résultats de cette étude suggèrent que les probiotiques, consommés à des moments bien précis de la grossesse, pourraient réduire les risques de pré-éclampsie et de naissance prématurée. Après des études complémentaires, une recommandation sur la consommation de probiotiques pendant la grossesse pourrait être formulée.

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Des yaourts plutôt que des compléments

Les probiotiques sont des micro-organismes capables de coloniser temporairement notre intestin :

  • Des bactéries : bifidobactéries, lactobacilles, lactocoques, … ;
  • Des levures de type Saccharomyces.

Ils modifient ainsi l’équilibre de la flore intestinale et l’acidité de l’environnement intestinal.

Ces probiotiques font l’objet de multiples travaux scientifiques, afin de mieux comprendre leurs potentiels bénéfices sur la santé, parmi lesquels :

  • Le soulagement des diarrhées ;
  • La prévention des régurgitations chez les nourrissons ;
  • Le renforcement des défenses immunitaires ;
  • Le traitement des allergies, en particulier alimentaires ;
  • Le maintien d’une flore vaginale équilibrée ;
  • Le traitement de l’excès de cholestérol et de l’hypertension artérielle ;
  • Le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).

D’après les résultats de cette étude norvégienne, les probiotiques seraient également bénéfiques au cours de la grossesse pour en limiter les risques de complications. Or, les compléments enrichis en probiotiques sont déconseillés chez les femmes enceintes. Restent alors la possibilité des yaourts, qui sont de véritables concentrés de probiotiques. En plus d’être une source intéressante de calcium et de vitamine D, les yaourts contiennent en effet au moins 10 millions de probiotiques par gramme, soit un milliard par pot !

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Probiotiques. VIDAL. Mis à jour le 18 Août 2014.
– Pré-éclampsie. INSERM. Mis à jour le 1er janvier 2013.
– Timing of probiotic milk consumption during pregnancy and effects on the incidence of preeclampsia and preterm delivery: a prospective observational cohort study in Norway. Nordqvist, M. and al. 2018. BMJ Open 8:e018021. doi:10.1136/bmjopen-2017-018021.
    • L'équipe Santé sur le Net says:

      Bonjour,
      Vous pouvez demander en pharmacie s’ils peuvent vous en procurer.
      Bonne journée.
      L’équipe Santé sur le Net

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