Prévention de la bronchiolite du nourrisson : Vacciner la mère ou immuniser le bébé ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 20 septembre 2024

Chaque année en France, près d’un tiers des nourrissons de moins de 2 ans souffre de bronchiolite due à un virus respiratoire très contagieux appelée « virus respiratoire syncitial ». Dans 2 à 3 % des cas, cette infection respiratoire nécessite une hospitalisation voire un séjour en réanimation. D’où l’importance de prévenir au maximum les formes graves de bronchiolite chez les nourrissons. La Haute Autorité de Santé vient donc de publier un document à destination des parents dont la naissance de l’enfant est prévue entre octobre 2024 et février 2025 pour les aider à choisir entre la vaccination maternelle pendant la grossesse ou l’immunisation du nouveau-né 

consultation bébé

La bronchiolite : une infection respiratoire parfois grave chez les nourrissons 

Responsable de difficultés respiratoires, la bronchiolite désigne une infection virale aiguë des petites bronches due à un virus respiratoire très contagieux, le virus respiratoire syncytial (VRS). Chaque année en France, on estime que près d’un tiers des nourrissons de moins de 2 ans souffre de bronchiolite en période d’épidémie (entre l’automne et la fin de l’hiver). 

Il s’agit en général d’une affection bénigne, mais elle peut se révéler potentiellement grave chez les enfants à risque comme les nouveau–nés ou les prématurés. Dans 2 à 3 % des cas, cette infection respiratoire nécessite en effet une hospitalisation (80 % des bébés hospitalisés ont moins de 6 mois), voire un séjour en réanimation.  

À savoir ! Si les enfants de plus de 2 ans ainsi que les adultes ne sont pas à risque de faire une forme grave de la bronchiolite, ils peuvent néanmoins transmettre le virus après avoir été contaminés.

D’où l’importance de prévenir au maximum les formes graves de bronchiolite chez les nourrissons devant naître en période d’épidémie. Pour cela, deux options sont possibles : 

  1. La vaccination de la mère pendant la grossesse.  
  1. Ou l’immunisation du bébé avant son exposition au virus au moyen d’un traitement préventif à base d’anticorps monoclonaux. 

Deux options possibles pour protéger le nourrisson contre la bronchiolite 

La Haute Autorité de Santé vient donc de publier un document à destination des parents dont la naissance de l’enfant est prévue entre octobre 2024 et février 2025 pour les aider à choisir entre la vaccination maternelle pendant la grossesse ou l’immunisation du nouveau-né.  

La première option consiste en la vaccination maternelle au 8e mois de grossesse grâce à un vaccin contre le VRS :  le vaccin Abrysvo. Une fois vaccinée, la femme enceinte va fabriquer des anticorps dirigés contre le VRS et qui seront transmis à son bébé via le placenta. L’enfant sera ainsi protégé dès sa naissance et pendant les 3 premiers mois. Puis entre 3 et 6 mois de vie, la protection ira en diminuant. Ce vaccin est délivré sans avance de frais à la maternité. Il est également disponible en pharmacie de ville au tarif de 196,10 €, pris en charge intégralement dans le cadre de l’Assurance maternité. 

À savoir ! Il est recommandé d’attendre un délai de 14 jours entre la vaccination contre la bronchiolite et la vaccination contre la coqueluche pendant la grossesse. Les autres vaccins (contre le Covid-19 et la grippe saisonnière) peuvent quant à eux être réalisés simultanément.

La seconde option consiste en l’administration d’un médicament préventif à la naissance du bébé, en général avant de quitter la maternité. Il s’agit d’un anticorps monoclonal dirigé spécifiquement contre le VRS et appelé Beyfortus. Ce médicament assure une protection rapide contre le virus, maximale 6 jours après l’injection et censée durer au moins 5 mois. Ce médicament est délivré sans avance de frais à la maternité. Il est également disponible en pharmacie de ville au prix de 401,8 €, remboursables à 30 % par l’Assurance maladie.  

À savoir ! Pour la Haute Autorité de Santé, il est préférable que les femmes enceintes immunodéprimées se tournent vers la seconde option : l’injection du Beyfortus au bébé.

Quelle option choisir ?  

A ce jour, il n’est pas possible scientifiquement de privilégier une option plutôt qu’une autre car aucune étude n’a encore été conduite pour les comparer. C’est donc essentiellement la préférence personnelle des parents qui va motiver leur choix, en concertation avec le médecin ou la sage-femme. 

Dans tous les cas, il faut savoir que la protection du nourrisson contre la bronchiolite n’est pas obligatoire. Certains parents préféreront donc s’en tenir à l’adoption de gestes barrières qui demeurent essentiels pour limiter la transmission du virus :  

  • Se laver les mains avant d’approcher le nourrisson. 
  • Aérer la chambre du nourrisson et y maintenir une température ne dépassant pas les 19°C.  
  • Nettoyer fréquemment tous les objets au contact du nourrisson (jouets, tétines, biberons).  
  • Porter un masque chirurgical en cas de rhume ou de toux 
  • Éviter le contact avec les personnes enrhumées ou les lieux publics ou enfumés.  

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources
– VRS : vaccination maternelle ou immunisation du nourrisson ? La HAS publie un document pour aider les parents. Haute Autorité de Santé. www.has-sante.fr. Consulté le 11 septembre 2024.