Une hystérectomie, ou ablation de l’utérus, est une intervention chirurgicale destinée à retirer l’utérus. Elle peut être recommandée dans le cadre de diverses pathologies, par exemple en cas d’endométriose, de fibrome utérin ou de cancer. Quelles sont les conséquences d’enlever l’utérus pour les patientes ? La prise de poids est-elle inévitable après une ablation de l’utérus ? Si oui, comment la limiter ? La perte de poids suite à l’hystérectomie, un mythe ?
Définition et indications d’une hystérectomie
Une ablation de l’utérus, c’est quoi ?
Une ablation de l’utérus correspond au retrait chirurgical de l’utérus, associé ou non à celui d’une partie des autres organes génitaux (ovaires ou trompes).
Il existe plusieurs types d’hystérectomie. On parle d’hystérectomie subtotale ou partielle lorsqu’il n’y a que l’utérus qui est retiré. Le col de l’utérus (conduit qui relie l’utérus au vagin) est conservé. Une hystérectomie totale désigne le retrait de la totalité de l’organe, à savoir l’utérus et le col de l’utérus.
Ces deux types d’ablation de l’utérus peuvent être associées à une salpingectomie (retrait des trompes) et une ovariectomie (retrait des ovaires). A noter que l’on parle de colpohystérectomie élargie ou d’hystérectomie radicale lorsque l’utérus, les ovaires, les trompes et une partie du vagin et des ganglions lymphatiques sont retirés.
Une hystérectomie se pratique sous anesthésie générale. Elle peut être réalisée par voie abdominale (laparotomie), voie vaginale ou par cœlioscopie. Le choix de la méthode chirurgicale employée dépend du type d’hystérectomie. L’intervention dure entre 30 et 90 minutes, mais une hospitalisation d’un à trois jours est cependant nécessaire.
Pourquoi une hystérectomie ?
Une ablation de l’utérus peut être proposée dans le cadre de plusieurs pathologies.
L’une des indications les plus fréquentes à cette intervention chirurgicale est l’adénomyose, un type d’endométriose dans lequel des fragments d’endomètre s’implantent dans la muqueuse de l’utérus. Cette maladie est responsable de douleurs très importantes et de saignements abondants.
La présence de fibromes utérins qui sont des tumeurs utérines bénignes est une autre indication pour l’hystérectomie.
Le prolapsus génital, soit la descente de l’utérus dans le vagin, est également une indication au retrait de l’utérus.
Enfin, il parfois nécessaire de traiter un cancer génital (cancer de l’endomètre, du col de l’utérus, etc.) par chirurgie.
Les suites d’une ablation de l’utérus
Il faut rappeler que les suites opératoires varient forcément selon le type d’intervention pratiquée et la méthode chirurgicale choisie. Dans tous les cas, une courte hospitalisation est nécessaire : une journée en cas de cœlioscopie et jusqu’à 3 jours pour une hystérectomie radicale.
A quoi s’attendre après une hystérectomie ?
Suite à une hystérectomie, plusieurs désagréments peuvent survenir sans que cela ne doive inquiéter la patiente, par exemple des saignements vaginaux ou des douleurs. Le gynécologue peut prescrire des antidouleurs pour soulager les patientes le temps de la convalescence.
En revanche en cas de fièvre ou de saignement très abondants, il faut consulter un médecin ou un gynécologue.
Un arrêt de travail de 4 à 6 semaines est nécessaire dans le cadre de la convalescence suite à une hystérectomie. De même que les rapports sexuels ne doivent pas survenir avant ce même délai.
Après une ablation de l’utérus, il n’y a plus de menstruations, et donc de syndrome prémenstruel. Une stérilité est également induite. Lorsque les trompes et les ovaires ont également été retirés, des symptômes de ménopause peuvent survenir : bouffées de chaleur, prise de poids, etc.
On peut également noter des effets sur la libido. Une fois débarrassée des douleurs et saignements, certaines femmes voient leur libido augmentée. Au contraire, particulièrement en cas d’ovariectomie, d’autres notent une diminution de leur libido causée par la chute hormonale.
Enfin, le retrait de l’utérus, symbole de la féminité, peut parfois être mal vécu psychologiquement par certaines femmes, même après 40 ans. Un suivi psychologique peut être proposé pour aider ces femmes à accepter la situation.
L’hystérectomie et la prise de poids
Pourquoi une prise de poids ?
La prise de poids suite à une hystérectomie n’est pas systématique, elle intervient essentiellement lorsque celle-ci est couplée à une ablation des ovaires.
En effet, il est établi qu’a la ménopause, les femmes gagnent en moyenne 2 à 3 kilos, sur plusieurs années. Or une hystérectomie avec ablation des ovaires conduit automatiquement et instantanément les femmes en ménopause. A cela s’ajoute la sédentarité imposée par la convalescence.
Comment perdre du poids après l’hystérectomie ?
Une fois installés, les kilos pris suite à cette intervention chirurgicale peuvent être difficile à perdre. Ainsi, quelques conseils peuvent être appliqués pour favoriser la perte de poids ou éviter d’en prendre, indépendamment de l’âge ou de la condition physique de chacune avant l’hystérectomie.
Le premier point est sans aucun doute le plus important : c’est de veiller à avoir une alimentation équilibrée et saine dès le retour à la maison afin de prévenir toute prise de poids. Il faut faire attention à son alimentation et amorcer certains changements si nécessaire.
Attention aux régimes minceurs promettant monts et merveilles qui risquent d’induire une perte de poids rapide, mais non pérenne. Il est, en effet, préférable de perdre progressivement ses kilos en trop, mais de façon durable afin d’éviter le fameux effet yoyo des régimes. Pour cela, il n’y a pas de secret : une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.
Malgré les 6 semaines de repos à observer après l’intervention chirurgicale, il est possible de réaliser une petite marche quotidienne dès l’incision cicatrisée. L’objectif est de limiter au maximum la sédentarité. Par ailleurs, les exercices du plancher pelvien peuvent quant à eux être débutés une à deux semaines après l’hystérectomie.
Dès l’accord du médecin, il ne faut pas hésiter à augmenter l’intensité des exercices physiques. Idéalement, il faut réaliser 3 séances d’environ 60 minutes par semaine. Il faut également changer certaines habitudes, comme prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur ou se garer un peu plus loin du travail pour marcher plus, etc.
Pour les kilos déjà installés, rien n’est perdu, c’est la même formule : une alimentation équilibrée et une activité physique régulière permettront d’en venir à bout petit à petit. En effet, la perte de poids ne sera pas miraculeuse, mais avec le temps les kilos disparaîtront !
Hystérectomie et poids : les raisons d’une perte de poids
Comme n’importe quelle opération chirurgicale, une hystérectomie comporte des effets secondaires. Cependant, l’amaigrissement, contrairement aux croyances populaires, n’en fait pas partie.
Il se peut qu’après une hystérectomie, certaines patientes aient des nausées suite à l’anesthésie ou aux douleurs liées à l’intervention. Ces nausées rendent alors l’alimentation plus difficile, et sont responsables d’un amaigrissement temporaire de la patiente.
Par ailleurs, l’ablation de l’utérus est une pratique relativement fréquente en cas de cancer de l’utérus, de cancer du col de l’utérus ou de cancer de l’endomètre. Les effets secondaires de la chimiothérapie associée au traitement chirurgicale pour traiter ce cancer peuvent entraîner une perte de poids.
Une hystérectomie ne permet donc pas de perdre du poids.
Charline D., Docteur en pharmacie
Sources :
Hystérectomie : définition, déroulement et suites. Elsan. Consulté le 12 juin 2023. https://www.elsan.care/fr/pathologie-et-traitement/maladies-gynecologiques/hysterectomie-definition-traitements
