Vaginisme


Rédigé par Florence D-L. et publié le 7 septembre 2021

Le vaginisme

Le vaginisme est un trouble sexuel féminin bénin mais souvent très gênant pour la vie intime. Les femmes qui en souffrent n’osent pas en parler, par pudeur, par honte ou encore par méconnaissance. Or des solutions existent pour le traiter efficacement et se sentir mieux dans son corps. Il ne faut pas hésiter à consulter son médecin ou son thérapeute pour bénéficier d’une prise en charge adaptée.

Définition et symptômes du vaginisme

Rappels anatomiques

Le vagin est un organe sexuel féminin en forme de tube qui relie l’utérus à la vulve. Le vagin a donc une fonction capitale pour l’activité sexuelle et la reproduction.

Le périnée, parfois appelé plancher pelvien, correspond à l’ensemble des muscles situés dans le bassin et qui soutiennent les organes pelviens tels que la vessie, l’intestin, le rectum, l’utérus … Une partie des muscles du périnée se retrouvent donc à proximité du vagin et vont jouer un rôle majeur dans le vaginisme.

Qu’est-ce que le vaginisme ?

Le vaginisme se caractérise par la contraction réflexe et donc totalement involontaire des muscles entourant le vagin. Celui-ci se ferme et n’est alors plus en mesure d’être pénétré par un pénis ou par un autre objet. Il est également parfois décrit comme une peur panique voire une véritable phobie de la pénétration.

femme seule

Au-delà de cette première définition, il est possible de distinguer plusieurs types :

  • Le vaginisme primaire : il est présent pour ainsi dire depuis toujours, dès le début de la vie intime et sexuelle. C’est l’immense majorité des cas ;
  • Le vaginisme secondaire (Ce type est plus rare) : il se développe plus tardivement après une première période sans vaginisme. Les facteurs déclenchants sont très variés et propres à l’histoire de chaque femme ;
  • Le vaginisme total : il apparaît dès lors qu’il y a pénétration ou plutôt tentative de pénétration. La femme atteinte de ce type de vaginisme ne peut pas mettre de tampon, elle ne peut pas non plus se masturber ou effectuer des examens gynécologiques ;
  • Le vaginisme partiel : il n’est pas systématique mais dépend de la situation. Par exemple, certains partenaires entraînent du vaginisme, d’autres non ; certaines femmes souffrent de vaginisme au moment d’avoir des rapports sexuels mais peuvent mettre des tampons quand elles ont leurs règles.

À savoir ! Environ 1% des femmes en âge de procréer seraient concernées par le vaginisme. Ce chiffre est peut-être sous-estimé, car de nombreuses femmes ne parlent pas de leurs problèmes intimes.

Quels sont les symptômes du vaginisme ?

Le vaginisme se traduit par des contractions musculaires autour du vagin qui finit par se fermer. Ces contractions ne sont pas douloureuses. En revanche, si une pénétration a tout de même lieu, alors la femme va ressentir des douleurs pendant les rapports sexuels : c’est ce que l’on appelle les dyspareunies.

Le vaginisme est fortement associé au sentiment de peur. C’est la peur d’avoir mal qui entraine la contraction musculaire.

Certaines femmes qui en souffrent se renferment sur elles-mêmes et finissent par perdre totalement confiance en elles.

À savoir ! Le vaginisme n’est pas l’absence de plaisir ! Au contraire, les femmes qui en souffrent peuvent éprouver du désir, aimer faire l’amour avec leur partenaire et même atteindre l’orgasme. Leur vie intime est faite de baisers, de caresses ou encore de sexe oral.

Les causes du vaginisme

 Plusieurs causes

Le vaginisme est souvent dû à une méconnaissance du corps et des organes génitaux. Au moment de débuter leur vie sexuelle, de nombreuses femmes se disent qu’un pénis ne pourra de toute façon jamais entrer dans leur vagin, celui-ci étant selon elles beaucoup trop étroit. Le fait qu’un bébé puisse également passer par là ne les rassure pas vraiment.

Certains tabous familiaux ou religieux peuvent expliquer le vaginisme. Le sexe n’est jamais abordé, ou alors en des termes très négatifs, de sorte que la peur s’installe et grandit chaque jour un peu plus.

Dans certains cas mais heureusement pas toujours, un événement traumatisant peut en être à l’origine : une agression sexuelle, un viol…

À savoir ! Les différentes causes du vaginisme sont surtout d’ordre psychologique. Sur le plan anatomique, la femme souffrant de vaginisme ne présente généralement aucun problème particulier.

Diagnostic et traitement du vaginisme

Comment le diagnostiquer ?

Son diagnostic est essentiellement clinique. Le gynécologue ou la sage-femme procède à un interrogatoire minutieux de la personne, à la recherche de symptômes évocateurs, de circonstances de survenue, de causes éventuelles…

Diagnostic du vaginisme

Pour confirmer le diagnostic, le gynécologue ou la sage-femme doit effectuer un examen gynécologique complet permettant d’exclure une pathologie organique. Pas simple lorsque la patiente est vaginique ! Idéalement, le praticien fait preuve de patience et de douceur, il explique chaque étape de l’examen pour que la patiente se sente en confiance.

À savoir ! De nombreuses femmes atteintes de vaginisme ne consultent pas et mènent une vie sexuelle plus ou moins épanouie avec leur partenaire jusqu’au jour où le couple souhaite faire des enfants. C’est à ce moment-là que le vaginisme et donc l’absence de pénétration posent problème.

Comment le traiter ?

Une fois que le vaginisme a été diagnostiqué, il est possible de le traiter par différentes méthodes. Dans tous les cas, il faut consulter et surtout en parler ! Il ne doit pas rester tabou, actuellement, il se soigne très bien.

Aller voir un médecin sexologue ou un sexothérapeute, seule ou en couple, est un bon moyen de résoudre son problème de vaginisme. Ces spécialistes des troubles sexuels sont spécifiquement formés pour aider les femmes comme les hommes à retrouver une vie sexuelle épanouie.

Une sage-femme ou un kinésithérapeute peut accompagner les femmes souffrant de vaginisme en leur proposant des séances de rééducation périnéale.  C’est en apprenant à mieux connaitre et à mieux maitriser leur corps que les femmes vaginiques vont pouvoir se relaxer et avoir de moins en moins peur de la pénétration.

Une psychothérapie peut également s’avérer nécessaire, là encore seule ou en couple. Généralement une psychothérapie aborde à la fois les causes du vaginisme (interdits familiaux ou religieux…) mais aussi ses conséquences, comme par exemple un renfermement sur soi voire une dépression.

D’autres méthodes peuvent être envisagées pour apprendre à se détendre et à “lâcher prise » : sophrologie, hypnose, ostéopathie

En cas d’échec, des méthodes chirurgicales peuvent être proposées à la femme vaginique. En particulier, l’injection de toxine botulique au niveau du vagin entraine une relaxation des muscles du plancher pelvien et rend la pénétration possible et sans douleur. Cependant, l’effet n’est ni immédiat (compter plusieurs jours avant de ressentir un effet) ni définitif (environ quatre mois d’efficacité).

Quel que soit le traitement, le partenaire est un formidable allié. Lui aussi souffre sans doute de la situation et veut mettre tout en œuvre pour trouver une solution au problème.

À savoir ! Il existe des dispositifs médicaux appelés dilatateurs vaginaux ou bougies utilisés dans le traitement du vaginisme. Ils ont une forme de tube. La femme qui souhaite les utiliser doit commencer par insérer le plus petit dilatateur dans son vagin puis augmenter progressivement la taille.

Florence D.-L., docteur en pharmacie

Sources
– Le vaginisme, qu’est-ce que c’est ? cngof.fr
– Vaginisme. msdmanuals.com
– Douleur génitopelvienne/trouble de pénétration. msdmanuals.com