Varicocèle


Rédigé par Charline D. et publié le 5 février 2020

Une varicocèle désigne une dilatation, aussi appelée varice, de la veine spermatique localisée dans les testicules. Cette pathologie se développe lentement, et se traduit le plus souvent par un gonflement du testicule concerné, des douleurs, voire une infertilité. Le diagnostic est essentiellement clinique. Des examens complémentaires peuvent être prescrits en cas de doute.  La varicocèle n’est pas une maladie grave, tous les patients ne nécessitent pas un traitement qui consiste à bloquer le reflux sanguin. Lorsqu’il est nécessaire, il y a deux options : la chirurgie ou l’embolisation.

Définition et symptômes

Rappels anatomiques

Les testicules font partie de l’appareil génital chez l’homme, et elles sont au nombre de deux.

Les testicules sont en forme d’œuf. Elles mesurent environ 5 centimètres de long et entre 2 à 3 centimètres de large, et sont recouverts d’un sac de peau, appelé scrotum. Ce dernier pend sous le pénis, entre les jambes. Chaque testicule est drainé par des vaisseaux.

Malgré leurs petites tailles, les testicules jouent un rôle primordial puisqu’elles assurent la production de spermatozoïde, et de testostérone, l’hormone sexuelle mâle.

A noter que si les testicules sont localisés à l’extérieur du corps, c’est pour assurer la production de spermatozoïdes qui ne se développe qu’à 35°C (et non 37°C, la température corporelle). Ainsi, lorsque le sang est mal drainé, comme ça peut être le cas avec une varicocèle, les testicules se réchauffent, et donc les spermatozoïdes sont affaiblis.

Qu’est-ce qu’une varicocèle ?

La varicocèle est une affection fréquente, bénigne la plupart du temps, qui affecte surtout les hommes jeunes, et plus volontiers le testicule gauche.

Les veines contiennent des valves unidirectionnelles permettant le flux sanguin des testicules vers le cœur, et cela malgré la pesanteur. Lorsque celles-ci ne fonctionnent pas correctement, le sang ne parvient plus à monter le long des veines pour rejoindre la circulation générale et s’accumule. Les veines se distendent : on parle de varicocèle. Près de 10% des hommes ont des varicocèles.

À savoir ! Parmi les couples stériles, le nombre de patients atteints de varicocèle est compris entre 30 et 40%. Après traitement, un tiers de ces couples peuvent concevoir un enfant.

Quels symptômes ?

Une varicocèle peut être asymptomatique, ou se manifester par une légère pesanteur dans la bourse, notamment en fin de journée ou lorsqu’il fait chaud.

A un stade plus évolué, le volume du testicule peut être augmenté. C’est généralement lors d’un bilan de fertilité que la varicocèle est diagnostiquée. On parle d’infertilité dans un couple lorsque après 12 à 24 mois de rapports sexuels réguliers (2 voire 3 fois par semaine), complets et sans contraception, une grossesse ne survient toujours pas. Un couple sur sept consulte pour un problème d’infertilité et un sur dix-huit à recours à un traitement pour y remédier. On estime que l’infertilité est due dans 35% des cas à un problème féminin (trouble de l’ovulation, problème au niveau des trompes) et à un problème masculin (anomalie de nombre ou/et de mobilité des spermatozoïdes) dans 35% des cas aussi.

Plus rarement, le patient souffre de douleur, particulièrement quand il fait chaud et en fin de journée.

À savoir ! L’atteinte peut être symétrique (atteinte des deux testicules) ou asymétrique.

Quelle évolution ?

L’évolution d’une varicocèle est variable. Elle peut parfaitement ne jamais gêner le patient, ou à l’inverse occasionner une gêne voire des douleurs qui augmentent avec l’âge. Parfois, l’affection n’est gênante que par périodes.

Diagnostic et traitement

Quel diagnostic ?

Le diagnostic d’une varicocèle est clinique. L’examen doit être bilatéral et comparatif. Le médecin recherche les dilatations variqueuses au-dessus des testicules.

La palpation lors de l’examen clinique permet d’éliminer d’autres causes possibles de pesanteur, comme une hernie inguinale, une tumeur testiculaire ou un kyste au niveau du cordon spermatique.

En clinique, les varicocèles peuvent être :

  • La varicocèle n’est ni visible ni palpable, mais mise en évidence lors d’examens complémentaires ;
  • De grade 1. La varicocèle est palpable lors de la manœuvre de Valsalva (manœuvre d’hyperpression abdominale) ;
  • De grade 2. La varicocèle est palpable au repos mais non visible ;
  • De grade 3. La varicocèle est visible et palpable au repos.

Des examens complémentaires peuvent être nécessaires lorsque l’examen clinique ne permet pas de mettre clairement en évidence une varicocèle. En cas de doute, une échographie est prescrite. Cet examen d’imagerie permet de confirmer la présence de dilatations veineuses, et élimine les autres causes possibles. De plus, lorsque l’échographie est couplée à un doppler, le sang qui stagne peut être visualisé.

Un spermogramme peut parfois révéler des anomalies. Les spermatozoïdes sont alors moins nombreux, moins mobiles et présentent des atypies plus marquées. Ce type d’examen est prescrit en cas de troubles de la fertilité chez le patient. Un spermogramme est un outil permettant de déterminer l’implication des spermatozoïdes dans une infertilité au sein d’un couple. Il vise à caractériser les spermatozoïdes d’un point de vue quantitatif (nombre de spermatozoïdes au total et nombre de spermatozoïdes normaux) et qualitatif (mobilité et forme des spermatozoïdes). Pratiqué en laboratoire, il repose sur le recueil de sperme par la masturbation après plusieurs jours sans éjaculation.

À savoir ! Seules les varicocèles palpables ont fait la preuve d’une association avec l’infertilité masculine.

Quel traitement ?

Lorsque la varicocèle est peu sévère, autrement dit quand elle n’entraîne aucune gêne, aucun traitement n’est prescrit. Une surveillance clinique régulière est suffisante.

Seules les varicocèles très symptomatiques ou entraînant des anomalies spermatiques bénéficient d’un traitement. Deux types de traitement existent pour stopper le reflux sanguin :

  • La chirurgie classique via une ouverture dans l’abdomen, pratiquement plus pratiquée ;
  • L’embolisation, la plus utilisée. Le succès de cette méthode est estimé à 95%.

L’embolisation consiste à obturer la veine spermatique dilatée en passant par la voie naturelle (les vaisseaux sanguins) pour atteindre la varicocèle sans chirurgie. Le médecin y dépose des micro-ressorts appelés « coils » avec une colle biologique (ou agent sclérosant) afin de boucher la veine ou la partie de la veine dilatée.

Les bénéfices de cette intervention sont immédiats sur la gêne ou la douleur ressentie par le patient. Concernant les anomalies du spermogramme, il faut attendre entre 2 et 3 mois pour voir une amélioration. Toute comme avec la chirurgie, la restauration n’est pas toujours complète.

L’embolisation n’interrompt les activités du patient que le jour de l’intervention, dès le lendemain, il peut reprendre le cours normal de sa vie. La récidive est moins fréquente qu’après une chirurgie classique.

Dans la majorité des cas, particulièrement chez les jeunes, la varicocèle est bénigne. En revanche, lorsqu’elle survient soudainement chez un homme de plus de 35 ans, il faut s’assurer de l’absence d’un potentiel cancer du rein. Une échographie rénale est prescrite pour éliminer cette possibilité.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Varicocèle. CENTRE D’UROLOGIE ET D’ANDROLOGIE DE PARIS. Consulté le 6 janvier 2020.
– Varicocèle et infertilité masculine. Association Française d’Urologie. Consulté le 6 janvier 2020.
– Les testicules. CANCER CA. Consulté le 6 janvier 2020.