Oligothérapie


Rédigé par Estelle B. et publié le 26 juillet 2018

oligothérapie

L’oligothérapie correspond à l’utilisation thérapeutique d’éléments minéraux, présents le plus souvent à l’état de traces dans l’organisme. Cette médecine naturelle peut être utilisée de manière préventive ou curative et peut idéalement compléter des traitements conventionnels dans la prise en charge de certaines maladies chroniques.

Oligoéléments et oligothérapie

L’oligothérapie consiste en l’utilisation thérapeutique de différents minéraux, en particulier les oligoéléments, qui sont administrés à faible dose dans différents contextes cliniques. Un oligoélément est un minéral, dont la teneur corporelle est inférieure à 1 mg par kg de poids corporel, par opposition aux macroéléments, minéraux présents en quantités plus importantes dans l’organisme (de quelques dizaines à quelques centaines de grammes). Parmi les oligoéléments, se retrouvent notamment le chrome, le cuivre, l’iode ou le sélénium, et parmi les macroéléments figurent le calcium, le phosphore, le potassium ou le magnésium.

Même s’ils sont présents en très faibles quantités dans l’organisme, les oligoéléments assurent, comme les macroéléments, des rôles essentiels dans son fonctionnement, en étant notamment impliqués dans :

  • La structure des cellules et des tissus ;
  • De nombreuses réactions métaboliques ;
  • La synthèse et l’action de différentes hormones ;
  • L’inflammation et le stress oxydant ;
  • Le système immunitaire.

Une carence en oligoéléments peut ainsi avoir des répercussions importantes sur la santé. Dans ce contexte, l’oligothérapie vise à :

  • Prévenir un déficit ou une carence ;
  • Compenser un déficit ou une carence ;
  • Compléter l’action des traitements conventionnels dans le cadre de certaines maladies chroniques.

Bref historique de l’oligothérapie

Certains minéraux sont utilisés à des fins thérapeutiques depuis l’Antiquité. Pourtant, l’oligothérapie en tant que telle ne débute réellement son histoire que vers la fin du XIXème siècle, lorsqu’un chercheur français, Gabriel Bertrand utilise pour la première fois les termes d’oligothérapie et d’oligoéléments.

La médecine naturelle de l’oligothérapie s’est développée depuis le milieu du XXème siècle, en complément de la médecine traditionnelle, sous l’impulsion du Dr Ménétrier, qui définit quatre types de terrain, appelés des diathèses, et la notion de syndrome de désadaptation. Ces diathèses permettent d’établir les traitements d’oligothérapie à partir d’un minéral dominant.

L’oligothérapie en pratique

Par extension, l’oligothérapie actuelle peut être basée sur l’utilisation de nombreux minéraux :

  • Des oligoéléments;
  • Des macroéléments;
  • Des éléments normalement absents de l’organisme, mais dotés de propriétés pharmacologiques reconnues, comme l’argent, le bismuth ou l’or.

L’oligothérapie peut être utilisée en prévention pour prévenir un déficit ou une carence en oligoéléments, mais aussi en traitement en cas de déficit ou de carence avérée. Les besoins en minéraux varient selon le sexe et l’âge. Certaines circonstances peuvent par ailleurs entraîner une augmentation des besoins en oligoéléments, notamment :

  • Des états pathologiques comme l’existence d’une maladie chronique ou récidivante, d’un état inflammatoire, d’un cancer ou encore d’un terrain allergique ;
  • Des conditions physiologiques particulières, telles que la croissance, la grossesse, l’allaitement, la ménopause ou le vieillissement ;
  • Certains aspects liés au mode de vie, comme une alimentation déséquilibrée, un abus d’alcool, le tabagisme, le stress ou la pollution.

Si une alimentation équilibrée doit en théorie permettre de couvrir les besoins quotidiens en oligoéléments, ces circonstances particulières peuvent provoquer un déficit ou une carence en un ou plusieurs oligoéléments, perturbant ainsi le fonctionnement normal de l’organisme.

Actuellement, il existe des préparations d’oligothérapie prêtes à l’emploi, disponibles sans ordonnance en pharmacie. Certaines ne contiennent qu’un seul oligoélément, tandis que d’autres sont des associations de plusieurs oligoéléments. Les formes disponibles sont les suivantes :

  • Des solutions buvables en ampoules ;
  • Des solutions buvables avec une mesure graduée ;
  • Des solutions buvables en flacons unidoses ;
  • Des comprimés sublinguaux.

L’oligothérapie s’administre le plus souvent par voie perlinguale (sous la langue) et de préférence le matin à jeun pour ne pas interférer avec les aliments ou les boissons. Deux autres voies peuvent être utilisées dans des contextes particuliers :

  • La voie intramusculaire pour le potassium et le magnésium dans le traitement des douleurs liées à l’arthrose ;
  • La voie locale pour l’association manganèse-cuivre pour un effet cicatrisant et anti-inflammatoire.

Les doses d’oligoéléments sont identiques quels que soit l’âge et le poids des patients. La posologie est ensuite adaptée, en faisant varier la fréquence des prises et la durée du traitement. En général, les prises sont recommandées tous les deux à quatre jours. La durée des traitements varie de quelques jours à plusieurs mois.

Dans la majorité des cas, l’oligothérapie ne présente pas de contre-indication, ni d’interactions médicamenteuses. Les oligoéléments utilisés sont généralement bien tolérés et ne provoquent pas d’effets secondaires. Toutefois, il est recommandé de demander conseil à un pharmacien ou à un médecin, avant de prendre des oligoéléments en cas de maladie chronique, d’un problème de santé particulier ou encore pour les enfants ou les femmes enceintes.

À noter ! Il ne faut pas confondre l’oligothérapie avec l’homéopathie. En homéopathie, les doses utilisées sont infinitésimales, tandis que dans l’oligothérapie, les oligoéléments peuvent être quantifiés. Ces deux médecines naturelles peuvent en revanche se compléter, car elles sont totalement compatibles entre elles.

Quelques exemples d’oligothérapie

Parmi les produits d’oligothérapie, il est possible de citer les principales formules suivantes :

  • L’aluminium (Al), indiqué notamment en cas de retard de développement chez l’enfant ;
  • L’argent (Ag), pour ses propriétés anti-infectieuses ;
  • L’arsenic (As), dans les états de fatigue ;
  • Le bismuth (Bi), en cas d’inflammation des amygdales (amygdalite) et du larynx (laryngite) ;
  • Le cobalt (Co), pour diverses indications comme les migraines ou les palpitations ;
  • Le cuivre (Cu), en cas d’infections ou de pathologies chroniques rhumatismales, comme la polyarthrite rhumatoïde ou la spondylarthrite ankylosante ;
  • Le fer (Fe), pour prévenir l’anémie ;
  • Le fluor (F), pour les troubles du métabolisme du calcium ;
  • L’iode (I), en cas de troubles thyroïdiens et des maladies associées ;
  • Le lithium (Li), pour les troubles de l’humeur et du comportement ;
  • Le magnésium (Mg), dans certains troubles métaboliques ;
  • Le manganèse (Mn), dans les problèmes d’arthrite et les allergies ;
  • Le phosphore (P) pour sa capacité à réguler l’excitabilité neuromusculaire ;
  • Le potassium (K), dans le cas des rhumatismes et des arthroses, mais aussi la rétention d’eau ;
  • Le sélénium (Se), pour ses propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires ;
  • Le soufre (S), pour réguler le fonctionnement du foie ;
  • Le zinc (Zn), pour la régulation du métabolisme.

Parallèlement, différentes associations d’oligothérapie sont communément utilisées, notamment les suivantes :

  • Le cuivre-or-argent (Cu-Au-Ag) pour renforcer les moyens de défense de l’organisme face aux infections ;
  • Le manganèse-cuivre (Mn-Cu), dans les affections ORL et respiratoires, certains troubles gastro-intestinaux et les troubles menstruels ;
  • Le manganèse-cobalt (Mn-Co), dans certains troubles vasculaires ou digestifs, mais aussi contre les douleurs arthrosiques ou certains troubles anxieux ;
  • Le manganèse-cuivre-cobalt (Mn-Cu-Co), pour toutes les formes d’anémies ;
  • Le nickel-cobalt (Ni-Co), en cas de ballonnements et de problèmes de digestion ;
  • Le zinc-cuivre (Zn-Cu), en cas d’aménorrhée ou pour certains troubles endocriniens ou pubertaires ;
  • Le zinc-nickel-cobalt (Zn-Ni-Co), pour la régulation de la glycémie.

L’oligothérapie peut être utilisée en complément des autres médecines naturelles, comme l’homéopathie, l’aromathérapie, l’acupuncture, …, mais elle ne doit en aucun cas se substituer à la médecine conventionnelle.

Estelle B. / Docteur en Pharmacie

– Se soigner par l’oligothérapie. Oligomed. 3 novembre 2006. 22 pages.
– La santé par l’oligothérapie. Laboratoire des Granions. Consulté le 16 juillet 2018.
– L’oligothérapie. Pharmacien GIPHAR. Consulté le 16 juillet 2018.

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