Bonbons, gâteaux, céréales, boissons sucrées… le dernier rapport de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) vient de faire un constat alarmant sur la consommation excessive de sucre chez les enfants de 4 à 17 ans. Retour sur les chiffres et les mesures à mettre en place pour inverser cette tendance.
Les excès de sucre touchent davantage les moins de 12 ans
Dans son avis relatif à l’actualisation des repères alimentaires du PNNS (Programme National Nutrition Santé) pour les enfants de 4 à 17 ans publié le 12 juin dernier, l’ANSES révèle que les enfants et préadolescents consomment trop de sucre totaux hors galactose et lactose.
À savoir ! L’OMS recommande que les apports en sucres libres ne dépassent pas 10 % des apports énergétiques quotidiens, chez les enfants et chez les adultes, avec un idéal autour de 5 %. Les sucres libres désignent les sucres simples (glucose, saccharose… ) ajoutés aux aliments par les fabricants, les cuisiniers ou les consommateurs ; les sucres naturellement présents dans le miel, les sirops et les jus de fruits. En revanche, les sucres des fruits entiers (fructose), les laitages (galactose) et des légumes ne sont pas inclus dans cette définition.
Pour réaliser ce travail, l’ANSES s’est basé sur les dernières références nutritionnelles françaises et européennes (Anses 2016a, Efsa 2017a), sur une analyse des apports nutritionnels des enfants français et sur une recherche bibliographique.
Grâce à ce travail, l’agence sanitaire met en évidence que les apports excessifs en sucre totaux hors galactose et lactose concernent :
- 75% des 4-7 ans (plus de 60g/j) ;
- 60 % des 8-12 ans (plus de 75g/j) ;
- 25 % des 13-17 ans (plus de 100g/j).
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Origine de l’excès de sucre et risques pour la santé
L’ANSES a également identifié l’origine du sucre en excès que mangeaient ou buvaient les plus grands consommateurs.
Ainsi, les enfants qui ont un apport excessif en sucre consomment de manière importante des boissons sucrées (type soda) et des jus de fruits. De plus, ils mangeraient légèrement plus de sucre de table et de confiseries. Globalement, tous les enfants et adolescents consommeraient de manière importante les biscuits, pâtisseries et gâteaux au chocolat. Par contre, les faibles consommateurs de sucres mangeraient davantage de fruits, des produits laitiers et des céréales du petit déjeuner.
Plusieurs études mettent en avant le lien entre consommation de boissons sucrées et risque accru de surpoids et d’obésité chez les enfants et adolescents. Chaque portion supplémentaire de 350 mL par jour de boissons sucrées pendant un an provoquerait une augmentation moyenne de l’IMC de 0,07 kg par m2.
Les autres risques d’une consommation excessive de sucre sont l’apparition d’un diabète de type 2 et des problèmes bucco-dentaires. Il précipiterait également l’apparition de troubles de l’humeur, et altérerait la mémoire et les facultés d’apprentissage.
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Et si on modifiait la composition du goûter ?
Grâce à toutes ces données, l’ANSM met l’accent sur deux leviers d’actions prioritaires : les boissons sucrées (y compris les jus de fruits) et les pâtisseries-biscuits-gâteaux, fréquemment proposés au moment du goûter.
Riches en sucre et avec un faible intérêt nutritionnel (peu de vitamines et de nutriments), ces collations pourraient se substituer par des produits laitiers sans sucres, des fruits frais et des fruits à coque.
L’Anses précise également que les industriels devraient réduire les « sucres ajoutés » présents dans de nombreux produits transformés (compotes, céréales, produits laitiers). Au goûter, l’ANSES préconise de revenir à des réflexes de préparations « maison » dans lesquelles la quantité de sucre est davantage contrôlée. Cela tombe à pic : les enfants adorent faire les gâteaux !!
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Julie P. Journaliste scientifique
– Résumé AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation,de l’environnement et du travail relatif à l’actualisation des repères alimentaires du PNNS pour les enfants de 4 à 17 ans. ANSM. Consulté le 5 juillet 2019.