Mardi 10 décembre a été voté le principe de la fin des emballages plastiques à usage unique en 2040. En décembre également, le projet de loi « anti-gaspillage pour une économie circulaire » a été examiné à l’Assemblée nationale. C’est dans ce contexte, qui prend à bras le corps le problème majeur de l’omniprésence du plastique dans nos modes de vie, que Michel Vianay, Président de la mission d’information sur les perturbateurs endocriniens présents dans les contenants en plastique alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques, a rendu son rapport. Il y décrit le défi sanitaire et environnemental que tous les acteurs de la société vont devoir relever et propose la mise en place d’un Toxi-score pour sensibiliser les consommateurs.
Un impact sanitaire et environnemental à présent établi
Pour Barbara Pompili, Présidente de la Commission du Développement durable et de l’aménagement du territoire “la présence de perturbateurs endocriniens dans les plastiques de contenant alimentaire est connu. Les phénomènes de migration de ces substances notamment au contact des aliments sont eux aussi établis et leur impact sanitaire et sur l’environnement semblent désormais avoir passé le cap de la simple suspicion”.
Pour Michel Vianay, nous sommes donc à présent face à un enjeu majeur de santé publique et tous les acteurs de la société devraient être impliqués : les politiques, les citoyens et les acteurs économiques et industriels.
Selon Michel Vianay “Nous ingérons 5 gr de plastique, soit l’équivalent d’une carte bancaire, chaque semaine, à travers notre alimentation”.
Et cela n’est pas sans conséquences puisque les perturbateurs endocriniens contenus dans le plastique favoriseraient les cancers, le diabète, les malformations génitales, les troubles de la fertilité, les troubles neurodéveloppementaux. Et particulièrement aux périodes sensibles de la vie comme la grossesse et la petite enfance.
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4 missions essentielles issues du rapport
Suite aux tables rondes de plus de 70 chercheurs, médecins, industriels et représentants d’instances européennes, quatre axes de recherche se détachent :
- Étudier les phénomènes de transfert des contenants vers les contenus et leurs impacts sur l’organisme humain
- Étudier les effets des perturbateurs endocriniens sur la santé et les pathologies qui en découlent
- Continuer les travaux pour déterminer les conséquences de ces consommations
- Continuer à rechercher des solutions de substitution
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Des actions de communication et de sensibilisation à mettre en place
Ces nouvelles données vont devoir à présent être largement diffusées. Pour ce faire, Michel Vianay insiste sur l’importance :
- De campagnes d’informations destinées au grand public, pour alerter par exemple sur les risques liés au réchauffage des aliments dans des contenants en plastique.
- De formations initiales et continues des professionnelles de santé, avec notamment la promotion du site « Agir pour bébé » auprès des patients.
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Des solutions proposées à établir
Laurianne Rossi, députée La République en Marche et co-rapporteure du rapport propose, afin d’informer les consommateurs “d’élaborer un Toxi-Score sous la forme d’un pictogramme mentionnant la présence suspectée, présumée ou avérée de perturbateurs endocriniens”.
Cette étude a également permis d’établir près de 50 recommandations comme celles de renforcer la réglementation européenne, d’accentuer les efforts de recherche, de mettre en place des actions de communication et de sensibilisation et d’encourager le recours à des substituts sûrs.
Ainsi, bannir l’utilisation du plastique demandera un profond changement de nos habitudes, mais aussi une transformation des acteurs économiques et sociaux.
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Juliette S., Rédactrice scientifique
– Perturbateurs endocriniens : un Toxi-Score pour informer les consommateurs sur les contenants en plastique. Assemblée Nationale. Consulté le 17 décembre 2019.
– Cotons-tiges, gobelets, touillettes… : les objets jetables en plastiques interdits. Economie.gouv.fr. Consulté le 17 décembre 2019.
– Examen du projet de loi anti-gaspillage à l’Assemblée nationale.Economie.gouv.fr. Consulté le 17 décembre 2019.