En 2050, près d’un Français sur trois aura plus de 60 ans. Quel sera l’état de santé de cette population ? Santé Publique France vient de publier un rapport sur les perspectives de vieillissement en bonne santé en France. L’occasion de s’apercevoir que l’espérance de vie n’est pas tout à fait l’espérance de vie en bonne santé !
Vieillir et vieillir en bonne santé
La France se situe dans les premiers pays européens sur le plan de l’espérance de vie. Mais qu’en est-il de l’espérance de vie en bonne santé ? Pour cet indicateur, la France descend au 11ème rang européen. Cette situation laisse supposer que des progrès pourraient être réalisés pour améliorer la santé des personnes âgées et réduire leurs incapacités fonctionnelles. Le rapport de Santé Publique France fournit des renseignements très importants pour mieux prendre en compte le vieillir en bonne santé, un enjeu majeur de santé publique.
D’après les données épidémiologiques, si les indicateurs restent relativement stables pour les personnes âgées, certains indicateurs se révèlent préoccupants chez les sujets âgés de 40 à 64 ans, la classe d’âge précédant l’entrée en retraite. L’état de santé de cette catégorie de population est très informatif de l’évolution de la santé et de l’autonomie de cette classe d’âge, 10, 20 ou 30 ans plus tard. Il faut donc agir dès 40 ans, pour permettre aux Français d’entrer dans les âges avancés avec le maximum de chances de vieillir en bonne santé.
Identifier dès 40 ans les facteurs de risque modifiables
Les études de suivi de cohorte révèlent que les facteurs de risque à mi-vie (c’est-à-dire entre 40 et 50 ans) sont liés à la survenue d’événements graves de santé, qui vont compromettre le bien vieillir. La prise en compte précoce des facteurs de risque et leur correction sont donc essentiels pour favoriser un vieillissement en bonne santé. Par exemple, selon les estimations, un tiers des démences serait lié à des facteurs de risque modifiables. Une situation qui se retrouve également pour les maladies cardiovasculaires ou un certain nombre de cancers.
Parmi les facteurs de risque à prendre en compte en priorité, figurent notamment :
- Le diabète, avec 10 % des Français de 40 à 54 ans dans un état de prédiabète, souvent méconnu ;
- L’hypertension artérielle, avec un quart des Français de 45 à 54 ans hypertendus, dont la moitié sans diagnostic et donc sans traitement ;
- Les troubles lipidiques ;
- L’obésité
Prévenir les problèmes de santé, pour vieillir en forme
Parallèlement, un mode de vie sain est associé à un vieillissement en bonne santé, avec le respect le plus précocement possible de bonnes habitudes de vie, telles que :
- Une faible consommation d’alcool ;
- Une absence de tabagisme ;
- Une alimentation saine et équilibrée ;
- Une activité physique régulière.
Le rapport révèle également des inégalités par rapport aux facteurs de risque d’événements graves de santé, en particulier des inégalités socio-économiques ou territoriales. La prévention de la santé à mi-vie, qui est au cœur du programme « Santé 40 et + » de Santé Publique France, est capitale pour optimiser les chances de vieillir en meilleure santé. Des actions globales de grande envergure sont nécessaires pour permettre à l’espérance de vie en bonne santé de se rapprocher autant que possible de l’espérance de vie.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
