Agir pour prévenir la démence

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Rédigé par Charline D. et publié le 8 août 2017

L’OMS définit la démence comme étant un « syndrome dans lequel on observe une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes ». Bien que cette pathologie touche essentiellement les personnes âgées, ce n’est pas un processus normal de vieillissement. Il existe des paramètres sur lesquels il est possible d’agir pour réduire le risque de démence.

démence

Pourquoi il faut lutter contre la démence ?

La démence touche pratiquement 47 millions de personnes dans le monde dont plus de la moitié sont issues de pays à faible ou intermédiaire revenu. On compte chaque année près de 9,9 millions de nouveaux cas. Des chiffres qui ne sont pas prêts de diminuer puisque les experts estiment que le nombre d’individus touchés en 2030 devrait atteindre 75 millions voire même tripler d’ici 2050.

Entre 6 et 8% des personnes âgées de plus de 60 ans sont concernées. La démence est provoquée par diverses maladies ou traumatismes affectant le cerveau. La maladie d’Alzheimer serait à elle seule à l’origine de 60 à 70% des cas de démence.

Cette pathologie est particulièrement éprouvante, non seulement pour le malade, mais aussi pour la famille et les soignants. Les conséquences de la démence sont multiples : physiques, psychologiques, sociales et économiques.

En 2015, le coût sociétal mondial lié à la démence s’est élevé à 818 milliards de dollars, soit près de 1% du produit intérieur brut (PIB) mondial.

Tant pour des raisons humaines qu’économiques, la démence représente l’un des plus grand défi social et de santé du 21ème siècle. La démence n’est pas inévitable et la première commission du « Lancet » semble déterminée à le prouver.

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Prévenir la démence : des facteurs identifiés

L’objectif de la commission du « Lancet » est d’élaborer des recommandations pour améliorer la prise en charge et peut être même prévenir l’épidémie de démence. Une étude, menée par 24 experts, récemment publiée dans The Lancet et présentée lors de la conférence internationale de l’association Alzheimer (AAIC), a identifié 9 facteurs de risque sur lesquels une action est possible.  Les auteurs affirment que l’élimination de ces facteurs de santé ou de certains modes de vie pourrait prévenir la démence.

La prévention de la maladie cible trois âges : l’enfance, entre 45 et 65 ans et après 65 ans.

Dès l’enfance, il serait possible de diminuer le risque de démence de 8% par la prolongation de la scolarisation jusqu’à 15 ans permettant le renforcement des capacités cognitives.

A l’âge adulte, la perte d’audition, l’hypertension artérielle et l’obésité seraient des facteurs de risque de la maladie.

Ainsi, les chercheurs évaluent à 9% de cas de démence en moins si les problèmes d’audition sont éliminés, 2% si c’est l’hypertension artérielle qui est résolue et 1% si l’obésité disparaît. Une bonne audition permet de conserver un environnement cognitif riche et de limiter le risque d’isolement et de dépression (facteurs potentiellement impliqués dans la démence également). Par ailleurs, la santé cardiovasculaire affecte la santé mentale : prendre soin de son cœur, c’est aussi soigner sa tête.

Après 65 ans, supprimer le tabagisme permet d’éviter 9% de nouveaux cas de démence. Limiter la dépression, le manque d’activité physique, l’isolement social ainsi que le diabète élimine respectivement 4%, 3%, 2% et 1% de nouveaux cas de la maladie. Les auteurs précisent que le facteur génétique a été étudié également et que le cibler permettrait une diminution de 7% du nombre de nouveaux malades.

Finalement, si tous les facteurs de risque cités précédemment étaient éliminés, 35% des cas de démence pourraient être évités.

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Charline D., Pharmacien

Un cas de démence sur trois pourrait être évité. Fabienne Rigal. Le quotidien du médecin. Le 20 juillet 2017.