Beurre ou margarine, le même effet sur le cholestérol !

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Rédigé par Estelle B. et publié le 26 décembre 2019

Pour réduire le taux de cholestérol, la consommation de matières grasses végétales est souvent favorisée au détriment des matières grasses animales, et notamment laitières. Mais l’origine des matières grasses impacte-t-elle réellement le bilan lipidique ? Une récente étude s’est penchée sur cette question et les résultats ne seraient pas aussi tranchés qu’on ne pourrait le penser.

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Matières grasses végétales ou matières grasses laitières

Pour les personnes qui surveillent étroitement leur taux de cholestérol, et particulièrement leur taux de mauvais cholestérol, il est souvent recommandé de privilégier les matières grasses végétales (huiles, margarines, …) pour délaisser les matières grasses animales (viandes grasses, beurres, fromages et autres produits laitiers). Mais les matières grasses laitières sont-elles aussi néfastes qu’on le pense pour le bilan lipidique ?

Pour répondre à cette question, des chercheurs ont mené une étude sur 154 adultes (dont 2 tiers de femmes), répondant aux critères d’inclusion suivants :

  • Etre âgés de 18 à 70 ans ;
  • Avoir un Indice de Masse Corporelle (IMC) compris entre 18 et 30 ;
  • Un bilan lipidique anormal, caractérisé par un taux de mauvais cholestérol (LDL-cholestérol) compris entre 1,30 et 2,20 g/l et un taux de triglycérides supérieur ou égal à 3 g/l ;
  • Ne pas fumer ou peu fumer ;
  • Ne pas présenter de diabète sucré ;
  • Ne pas prendre de traitement hypolipémiant ;
  • Consommer quotidiennement entre 1 800 et 2 700 kcal.

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Pas d’influence sur le taux de bon et de mauvais cholestérol

Les participants de l’étude ont été aléatoirement répartis dans différents groupes, selon le régime alimentaire suivi. Tous les régimes alimentaires présentaient le même apport énergétique total, avec une proportion constante de lipides de 38 % de l’apport énergétique total. En revanche, les régimes alimentaires des différents groupes variaient au niveau de la nature des acides gras consommés :

  • Des acides gras d’origine végétale (stéarine, huile de palme) ;
  • Des matières grasses laitières:
    • D’hiver ;
    • De printemps ;
    • D’hiver, enrichies en calcium.

Le bilan lipidique des participants était analysé à l’inclusion, puis après 8 semaines de régime alimentaire. Au terme de la période de suivi de 8 semaines, les taux sanguins de mauvais cholestérol et de bon cholestérol (HDL-cholestérol) n’étaient pas statistiquement différents entre les 4 groupes de participants. En revanche, le taux de cholestérol total et de triglycérides étaient légèrement différents entre les 4 groupes, notamment avec une légère différence significative entre le groupe matières grasses végétales et le groupe produits laitiers de printemps.

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Beurre ou margarine, pas de réelle différence ?

De même, de légères différences ont été notées pour d’autres marqueurs, notamment deux lipoprotéines (protéines de transport des lipides) et un marqueur de l’inflammation (CRP, Protéine C réactive), mais aucune de ces différences n’était significative.

Alors que les matières grasses laitières de printemps sont plus riches en acides gras insaturés, comme l’acide oléique, l’acide linolénique ou les acides alpha-linoléniques, elles ne semblent pas améliorer notablement le bilan lipidique.

Ces résultats viennent apporter un nouvel éclairage sur le débat animé autour du rôle de la nature des acides gras saturés sur le bilan lipidique. Cette étude révèle que chez des personnes ayant un bilan lipidique perturbé, il n’y a apparemment d’intérêt à privilégier les matières grasses végétales, par rapport aux matières grasses laitières. Le choix entre margarine et beurre ne semble donc pas si évident pour contrôler son taux de cholestérol !

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Effect of milk fat on LDL cholesterol and other cardiovascular risk markers in healthy humans: the INNOVALAIT project. EJCN. Consulté le 19 décembre 2019.
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