5 lettres de A à E sur fond coloré mimant les feux tricolores… Depuis 2017, le Nutri-score est un étiquetage nutritionnel facultatif informant le consommateur sur la qualité nutritionnelle d’un produit transformé. Récemment, une étude française montre que 3,4% des décès par maladie chronique pourrait être évité grâce à la présence du logo Nutri-score sur les emballages des produits. Retour sur l’étude parue dans la revue International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity.
Comparer 5 étiquetages nutritionnels différents
Comment aider le consommateur à mieux choisir des produits alimentaires transformés moins gras, moins sucrés ou moins salés ?
C’est ce à quoi veut répondre le logo nutritionnel Nutri-score depuis 2017. L’objectif de cette étiquette présente désormais sur 25 % des emballages des produits transformés est double : mieux informer le consommateur sur la qualité nutritionnelle de l’aliment et faire reculer la prévalence des maladies non transmissibles telles que l’obésité, le diabète, l’hypertension artérielle ou encore la stéatose hépatique non alcoolique.
Pour mener à bien leur étude, Manon Egnell, du centre de recherche statistique en épidémiologie de l’université Paris 13, et ses collègues, ont comparé l’impact sur la santé de différents types de logo nutritionnels apposés sur les aliments.
Ces logos étaient :
- Le Nutri-score, un système à 5 couleurs et 5 lettres répartissant les produits en 5 catégories de qualité nutritionnelle ;
- Le « Sens » (Système d’Étiquetage Nutritionnel Simplifié) précisant la fréquence de consommation de l’aliment (souvent, très souvent, modérément, etc.) ;
- Le nutri-repère donnant un visuel indiquant la contribution en pourcentage et valeur absolue d’une portion d’aliment aux apports nutritionnels de référence en énergie, matières grasses, acides gras saturés, sucres et sel ;
- Le « traffic lights » fournissant la contribution en pourcentage et valeur absolue d’une portion d’aliment aux apports nutritionnels de référence en énergie, sucre, sel, matières grasses et acides gras saturés et indiquant par un système à 3 couleurs (rouge/orange/jaune) si l’apport est normal, moyen ou trop important.
Dans l’étude, les chercheurs ont suivi les achats de 691 consommateurs dans un magasin expérimental de la région grenobloise. Ils ont réalisé une première série d’achats avec des emballages sans logo nutritionnel puis une autre série d’achats avec des produits comportant les logos.
Résultats ?
En comparant la qualité nutritionnelle des chariots, les chercheurs ont mis en évidence que les consommateurs se sont orientés vers des aliments plus sains grâce au Nutri-score ou aux autres logos nutritionnels.
« Ce bénéfice santé du Nutri-Score sera d’autant plus important que ce logo sera connu et affiché sur l’ensemble de l’offre de produits alimentaires » souligne l’UFC-Que choisir qui demande avec six autres associations de consommateurs européennes de rendre ce logo obligatoire dans toute l’UE.
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Estimer l’impact des logos nutritionnels sur la mortalité par maladies chroniques
En utilisant des modèles de simulations mathématiques, les chercheurs ont mis en évidence que l’usage d’un logo nutritionnel permettait de faire baisser significativement le risque de mortalité par maladie chronique.
Ils ont pu mesurer les diminutions de mortalité par maladies non transmissibles liées à l’alimentation et notamment :
- 3,4% avec l’usage du Nutri-score ;
- 1,1% avec l’usage du SENS ;
- 1,9% avec le nutri-repère ;
- 1,6% avec le « traffic lights ».
Globalement, le nutri-score se révèle comme le logo nutritionnel le plus efficace en permettant de réduire la quantité d’énergie, de gras et de sel tout en augmentant les apports en fibres, fruits et légumes.
Actuellement, et depuis mai 2019, une initiative européenne citoyenne composée d’associations de consommateurs demande que l’apposition du logo Nutri-Score soit rendu obligatoire. Actuellement, en France, 116 entreprises (industriels et distributeurs) ont accepté d’afficher le Nutri-Score en France pour couvrir 20 à 25 % des volumes de vente de produits ultra-transformés.
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Julie P., Journaliste scientifique